Lutte contre les discriminations, charité bien ordonnée doit commencer par soi-même !

Publié le 23 février 2013

Depuis quelques années, 2 ou 3 en fait, les collectivités territoriales ou assimilées (CG 38, les communes de l’agglomération, La Métro) commencent à se préoccuper des discriminations de toute nature (18 critères) qui pénalisent les gens au quotidien et qui permettent à d’autres, moins nombreux, de satisfaire leurs petits désirs misérables de domination. Ce souci des collectivités est louable et il faut les en féliciter. Cet effort rejoint, même si c’est tardivement, celui de nombreuses personnes et associations qui, depuis des décennies dans cette ville, essaient de faire en sorte que les principes fondateurs de la république (liberté, égalité, fraternité) trouvent une traduction concrète dans les faits et cela malgré la réduction des moyens dont elles disposent. Malheureusement, arrivées tardivement sur le champ de bataille, ces collectivités territoriales, ouvrières de la 25ème heure, ont tendance à vouloir se rattraper en donnant la leçon : «Vous les associations que faites-vous dans cette lutte contre les discriminations et comment faites-vous pour empêcher qu’elles se manifestent chez les habitants de cette ville ? Nous allons installer un observatoire pour en rendre compte et pour cela nous finançons une étude de faisabilité !»

Réponse unanime des associations, tous les ans à nouveau privées de moyens : «Les discriminations sont avant tout le fait du disfonctionnement des institutions et parmi elles, des institutions publiques. La loi et les règlements n’y sont pas appliqués. Pire, la loi est souvent discriminante, c’est ce qui la caractérise (voir à ce propos l’impossible droit de vote et d’éligibilité des étrangers non communautaires dans les assemblées locales). Alors chères collectivités territoriales, commencez par balayer, non pas devant votre porte, mais à l’intérieur de chez vous ! »

Qu’à cela ne tienne, le Conseil général de l’Isère a fait une évaluation des pratiques discriminatoires en interne (vis-à-vis des élu-e-s –nombres de femmes et de personnes d’origine étrangère parmi les «cantonniers», vis-à-vis du public, vis-à-vis des salarié-e-s, vis-à-vis des embauches). Elle l’a fait par ses propres soins, gage d’impartialité ! Que croyez-vous qu’il arriva finalement, malgré ces précautions ? Les cantonnières et cantonniers ont interdit que cette étude soit publiée ! Ce pays de droit est toujours aussi étonnant : en paroles, excellent, dans ses pratiques, indigent ! Finalement, révoltant ! La future journée des tuiles n’attendra pas longtemps !

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