Ecomobilité et Grenoble 2030, parfait exemple de PPP, Pillage du Public par le Privé

Publié le 21 septembre 2013
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Une des images futuristes d’Eiffage

Ce 17 septembre M. Baietto avait invité 800 élus de la Métro (et aucun du conseil général ou régional, sans doute parce qu’il lui a échappé qu’ils gèrent des transports…) à prendre connaissance d’une présentation de l’étude de prospective urbaine commandée au « laboratoire Phosphore », c’est-à-dire à Eiffage, grand groupe du BTP.

En ouverture M. Baietto a dit « après l’échec de la rocade Nord il fallait ouvrir de nouvelles pistes ». Certes, mais pourquoi avoir tant défendu un projet infaisable et archaïque, qui nous a fait prendre plusieurs années de retard pour avoir des transports performants adaptés aux enjeux de 2013 ?

Puis dans l’amphi du Musée de Grenoble 80 personnes ont vu défiler une présentation « high tech », videos futuristes à l’appui pour faire rêver à une ville décarbonée, avec des « hubs » multimodaux, des parkings de rabattement en périphérie, un nouveau type de transports collectifs par cabines collectives dotées de wifi et d’écrans tactiles accrochées à des câbles puis se transformant en venant se poser au sol en wagon d’un tram, des toits tous végétalisés, de l’autopartage et covoiturage partout, des véhicules Zéro carbone seuls admis en centre ville, des halles de marché dans les hubs multimodaux, des ressourceries-recycleries dans les quartiers,…

Bref un pot-pourri de toutes les idées circulant depuis 30 ans autour de la ville durable, produites le plus souvent par des structures publiques, des universités, et même les services techniques de la Métro dont le capital culturel a été carrément siphonné par Eiffage pour réaliser cette étude. Le tout sans un mot sur la faisabilité financière de cette prospective. Donc sans utilité pour les élus décideurs.

Avec quelques perles comme des installations par câbles un peu partout, même en zone de plaine urbanisée où on sait que les Bus en sites propres ou tramways débitent beaucoup plus. Et une relance de la filière bois par des câbles descendant les grumes des montagnes…

Etonnant non ? Au fait POMA a été associé à l’étude par Eiffage…

Car le summum de la soirée a été lorsque Marc Baietto s’est félicité d’avoir eu le « courage » de recourir à des entreprises privées « pour nous permettre de réfléchir librement »!

Navrante perte de repères pour un responsable politique de gauche qui confond liberté d’entreprendre et liberté de réflexion, bien mieux garantie dans une structure publique qui n’a rien à vendre ensuite.

La présentation du 17 en a été l’illustration parfaite : Eiffage est prêt à exploiter les « hubs », parkings, construire les voiries … et POMA à construire les installations par câbles !

« Il faut rêver » disait Lénine. Oui mais à quel prix ?

M. Baietto aurait pu faire économiser plus de 250 000 € aux contribuables en relisant « Grenoble 2038 » la jolie brochure de prospective urbaine de J.P. Andrevon, sortie par les écologistes lors de la campagne des municipales 2008, ou le rêve d’une ville décarbonée apparaît clairement.

Le plus simple pour faire une agglomération décarbonée est sans doute d’en confier la gestion, sans esbroufe coûteuse, à ceux qui militent depuis des années pour que nos rêves deviennent réalités !

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