L’UMP 38 et le marionnettiste

Publié le 19 octobre 2013

Jaloux, Laurent Mourguet l’aurait été à moins devant un tel scénario. Le créateur de Guignol qui puisa une partie de son inspiration dans la Commedia dell arte, aurait fait un véritable tabac grâce à l’UMP 38. Quelle histoire ! En février dernier l’UMP 38 tente, sous l’égide de son président JC Peyrin, d’organiser des primaires pour désigner le grand chef, autrement dit la tête de liste des municipales parmi les candidats suivants : M. Chamussy (leader des élus de droite à la Ville), l’insubmersible A. Carignon (ex-maire corrompu), Denis Bonzy (ex-chef de cabinet du précèdent), et pour faire bonne mesure B. Piton (un jeune illustre inconnu). Après quelques réunions publiques le processus s’arrête net en août au prétexte fallacieux que la mairie ferait obstacle au bon déroulement des primaires en refusant de fournir des locaux municipaux. On en est là lorsque Septembre apporte son lot de surprises avec un revenant mais nouveau venu dans la course à l’investiture, R. Cazenave. Entre temps, (tout le monde suit ?) D. Bonzy a jeté l’éponge. Finalement faute de primaires on s’en remet à la Commission Nationale d’Investiture qui compte, heureuse surprise ! A. Carignon dans ses rangs. Le 8 octobre JF Copé annonce que M. Chamussy conduira une liste dont le 3ème sera A. Carignon, le 5ème B. Piton et le 7ème R. Cazenave. Sur le plateau de France 3 M. Chamussy rayonne, exprime sa satisfaction et sa fierté et fait comprendre que désormais il est le chef.

Las ! deux jours plus tard, nouveau coup de théâtre.

L’idée ne lui avait pas traversé l’esprit 48h plus tôt mais soudain, M. Chamussy vient d’avoir une révélation et déclare ne pas pouvoir accepter le début de la liste (après lui s’entend) telle qu’elle a été imposée par le président national de l’UMP. Il exige que la composition de la liste lui revienne et à lui seul. Il propose donc sous couvert de renouveau, que A. Carignon et R. Cazenave figurent en positions éligibles mais entre la 15ème et la 40 ème place. Il lui aura fallu un certain temps pour comprendre que le pouvoir de nuisance de A. Carignon était intact et que si traditionnellement la tête de liste est désignée maire par ses collègues, il n’y a rien d’automatique. Le maire peut être choisi parmi les premiers de la liste, par exemple, au hasard, le 3ème.

Fin provisoire du feuilleton ? Pas du tout ! Mardi dernier par la voix de JC. Peyrin on apprend que la Commission Nationale a retiré l’investiture qu’elle avait accordée à M. Chamussy. Ce dernier conteste l’information même, soulignant que la Commission n’aurait pas discuté du cas de Grenoble. Toujours est-il que la décision devrait être prise dans un mois, pour se donner le temps de la « concertation » (sic). Quand on lit les récentes déclarations de M. Chamussy à propos des « manœuvres… qui sont aux antipodes de ma démarche de renouveau des pratiques politiques » on se dit que décidément de ce côté là on ne manque pas d’air. A droite la campagne pour les élections municipales qui a commencé très tôt, semble encore loin d’avoir livré toutes ses surprises. Les beaux discours sur l’intérêt général, la sécurité, la démocratie, l’amélioration de la vie quotidienne des grenoblois, l’urbanisme… forment une façade en trompe l’œil derrière laquelle se joue une bataille d’égos surdimensionnés et d’intérêts particuliers. A l’instar des instances nationales, cette droite iséroise vient de faire la preuve une fois de plus qu’elle était particulièrement douée pour amuser la galerie et ravaler la politique à son degré le plus bas.

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