Politique financière, mauvaise note pour la majorité

Publié le 9 novembre 2013
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A la veille des élections il y a toujours des polémiques simplistes sur la situation financière de la ville et sa gestion par la majorité municipale. Les magazines font de la vente avec des titres accrocheurs et des analyses malheureusement très incomplètes. A Grenoble la droite UMP raconte n’importe quoi et la majorité municipale n’assume pas ses choix en essayant de faire croire qu’elle gère mieux que la moyenne des autres grandes villes. Elle s’appuie sur une étude qui prend un cas particulier un couple avec 2 enfants. Ce qui n’est pas du tout représentatif des ménages grenoblois (seulement 8 % des ménages), et de plus ils calculent la somme des impôts de Grenoble de la Métro et du département, ce qui gomme la responsabilité de la seule ville. Il est plus correct de revenir à l’impôt par habitant et uniquement la part de Grenoble. Voila la réalité des chiffres que chacun peut vérifier (http://www.collectivites-locales.gouv.fr/). La majorité ne gère pas mieux que la moyenne des autres grandes villes, et la brutale augmentation des impôts de 2009 est une exception grenobloise.

A partir de 2002, les statistiques nationales font la comparaison entre Grenoble et les villes de plus de 100 000 habitants appartenant à une agglomération à taxe professionnelle unique. Dans les graphiques suivants sont notés les impôts locaux (taxe d’habitation TH et taxe foncière bâti TFB) payés uniquement à la ville de Grenoble (hors agglomération et département) divisés par le nombre d’habitants.

Grenoble est la grande ville championne de la taxe foncière, ceci est un héritage des jeux Olympiques de 1968 qui avaient vu les impôts locaux multipliés par 4 !

Jusqu’en 2008, la ville était aussi vertueuse (et même plutôt meilleure) sur l’évolution de la pression fiscale que la moyenne des autres grandes villes, par contre l’augmentation de 2009 montre qu’elle sort de manière très claire de la moyenne et que l’augmentation se poursuit ensuite de manière plus forte que la moyenne (voir la pente plus forte après 2009).

TFB2000-2015-GrenobleAutresVilles

TH2000-2015-GrenobleAutresVilles

TH-TFB2000-2015-GrenobleAutresVilles

Contrairement à ce qui s’écrit, les dépenses de fonctionnement des grandes villes n’ont pas augmenté (en euros constants) sur les 10 dernières années. Jusqu’en 2007 il y a eu une légère croissance et depuis 2008 une légère décroissance (politiques d’économies). Grenoble faisant comme les autres grandes villes mais pas mieux.

Donc l’augmentation des impôts de 2009 ne se justifie pas par la remise en équilibre des finances de la ville, mais uniquement par la perspective de dépenses supplémentaires notamment liées à la préparation de la candidature aux Jeux Olympiques de 2018. Grenoble n’a pas économisé plus que les autres villes.

Les impôts locaux sont les plus élevés à Grenoble, mais en contrepartie la ville a une activité supérieure à celle des autres villes surtout en fonctionnement. Ceci est historique. Il y a principalement l’exception grenobloise du Centre communal d’action sociale – CCAS (le 2ème après Paris) qui dépense 440 € par habitant, la subvention de la ville représentant 150 €/h, ce qui explique en grande partie les écarts d’impôts avec la moyenne jusqu’en 2008. Par contre après l’augmentation des impôts de 2009, l’écart entre Grenoble et la moyenne des grandes viles a augmenté.

Ce qui compte pour l’habitant c’est le service rendu par la collectivité. De ce point de vue la politique de la majorité est un échec, la violente augmentation des impôts n’a amélioré en rien le service rendu.

Une nouvelle politique était possible en concentrant tous les efforts sur la lutte contre les gaspillages et les projets inutiles. Un changement de politique en 2014 est nécessaire mais certainement pas dans le sens souhaité par la droite UMP et l’extrême droite.

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