On se souvient que le 12 avril dernier l’exécutif du Conseil général avait minimisé la réalité d’un document interne de travail qui faisait état de la suppression en Isère de 300 places d’accueil d’enfants et de jeunes en difficulté et son corollaire la suppression de 180 emplois. Pour donner le change et sous la pression de plusieurs manifestations de travailleurs sociaux, le président du Conseil général avait accepté la mise en place de groupes de réflexion sans avoir abandonné l’idée d’élaborer un schéma départemental d’action sociale. Où en est-on 7 mois après ? Les organisations syndicales CGT, SUD Isère et CFDT, viennent de le faire savoir dans une lettre ouverte commune adressée à A. Vallini dont voici quelques extraits.
«…Nous avions fait part de notre volonté d’être étroitement associés aux différents stades de cette démarche collective (NDLR élaboration du schéma d’action sociale), car nous ne manquons ni d’observations ni de propositions… En effet il paraît inconcevable que notre avis ne soit pas pris en compte… nous avons participé activement à l’ensemble des travaux… Lors de la réunion de restitution du 25 septembre 2013, nous avons regretté votre absence alors que votre présence avait été annoncée, nous avons été surpris d’entendre que « le financement des nouveaux projets sera assuré par le redéploiement financier effectué grâce aux économies réalisées sur la partie hébergement »… Aujourd’hui nous reposons la même question : soit le schéma départemental sert à mettre en perspective une réelle politique de prévention et de protection de l’enfance avec les moyens matériels et humains nécessaires, soit c’est simplement être dans les clous réglementaires sans réels moyens… Dans le dispositif de protection de l’enfance, la pénurie de moyens ne peut que conduire à une dégradation des situations des enfants, des familles mais aussi des professionnels de la protection de l’enfance. Et ceci vous le savez mieux que quiconque. Aujourd’hui nous sommes inquiets de voir le nombre d’enfants à prendre en charge, de voir les structures d’accueil et de suivi débordées sans que suivent les effectifs et les moyens matériels nécessaires. Par ricochet, les salariés qui ne peuvent pas effectuer leur mission sont en souffrance… Aussi nous sommes déconcertés par la méthode appliquée pour l’élaboration d ce schéma. Méthode d’autant plus insupportable pour les professionnels qu’elle est proposée par vous même qui avez la volonté de faire de la lutte contre la maltraitance des enfants la Grande Cause Nationale 2014. L’Isère qui devrait être département pilote risque de devenir un contre-exemple… L’intersyndicale reste donc vigilante et mobilisera les professionnels qui dans leur globalité sont inquiets de l’avenir de la protection de l’enfance en Isère. Nos revendications restent les mêmes à savoir : pas de suppression de postes, pas de dégradation des conditions de travail et des budgets à la hauteur des besoins réellement repérés et discutés… ».
Réponse du Président du Conseil général après les élections ? Parce qu’avant, A. Vallini, qui n’est plus à un paradoxe près se fend dans le dernier numéro du magazine du Conseil général d’un éditorial à vous tirer des larmes : « ce mot si beau de solidarité ». Et, toute honte bue, il évoque l’action sociale, « compétence majeure du Conseil général, …la vie des plus pauvres, des plus humbles, des plus malheureux…les familles en difficultés… nous voulons dire merci à ces Isérois qui donnent du sens au mot si beau de solidarité » De l’avis général, personne et certainement pas les jeunes en difficulté et les travailleurs sociaux n’imagineraient dire merci à celui qui se moque bien de donner un sens à solidarité
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