Analyse des besoins sociaux 2013 : séparation Nord/Sud, logement, précarité énergétique

Publié le 10 janvier 2014

Un décret impose au Centre communal d’action sociale – CCAS de faire annuellement une analyse des besoins sociaux : « Les centres communaux et intercommunaux d’action sociale procèdent annuellement à une analyse des besoins sociaux de l’ensemble de la population qui relève d’eux, et notamment de ceux des familles, des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes en difficulté. »

Le règlement impose que ce soit sur ce rapport que le CCAS fonde son action sociale. Il aura fallu des années pour que les élu-e-s écologistes imposent que ce rapport soit fait et rendu public. Il est dommage que cette analyse ne soit pas publique cette année. Il y a seulement un rapport provisoire. Y aurait-il crainte de dire la réalité sociale grenobloise à la veille des élections municipales ?

Le rapport présente l’environnement social à partir des statistiques disponibles sur la démographie et la population, sur les revenus et la précarité, le non-recours aux droits sociaux, l’emploi et la santé. Puis il analyse les différents publics dont s’occupe le CCAS : personnes âgées, enfance-famille, demandeurs d’aide sociale, hébergement d’urgence et insertion.

Voici quelques données sur la population, avec toujours une fragmentation ou ségrégation entre divers quartiers et principalement une ségrégation Nord-Sud dans la ville.

Sur l’évolution de la population, le rapport rappelle les données des recensements : la croissance de la population est due au solde naturel (naissances –décès) positif, alors que le solde migratoire (entrées –sorties) est négatif. Deux catégories d’âges augmentent : les 15-29 ans et les plus de 75 ans. Grenoble est une ville jeune mais qui voit aussi un nombre de personnes très âgées augmenter (1300 de plus de 90 ans, surtout des femmes). La mobilité résidentielle est très forte, chaque année c’est environ 8% de la population qui quitte ou qui arrive à Grenoble. Au point de vue diplômes ou catégorie socioprofessionnelle, il y a une forte ségrégation Nord/sud à Grenoble.

La construction de logements a été très forte ces dernières années, environ 1200 logements étaient livrés chaque année entre 2008 et 2011. C’est en train de diminuer nettement. Grenoble a fait un effort sur les logements sociaux et a dépassé les 21 % de logements sociaux. Malheureusement les prix d’achat des logements neufs ou anciens sont toujours très élevés surtout dans le neuf. Grenoble est la 2ème ville de France de plus de 100 000 habitants pour les prix de vente dans l’ancien, mais la 6ème pour les logements neufs. Voila pourquoi il est essentiel qu’il y ait un profond changement de la politique municipale sur l’urbanisme et le logement.

Il y a un fort développement de la précarité notamment énergétique : 28 % des ménages grenoblois ont le chauffage électrique contre 19% dans le reste de la Métro. Les aides ont augmenté pour aider à payer les factures d’électricité.

Le revenu moyen des ménages augmente un peu chaque année, mais il a diminué entre 2008 et 2009, le moment choisi par la majorité pour augmenter fortement les impôts locaux !

De nombreuses personnes sont en grandes difficultés financières : il y a 12600 habitants (enfants et adultes) qui ont comme ressource le RSA, et cela augmente chaque année. De même le nombre d’allocataires adulte handicapé augmente régulièrement (4000 personnes en vivent). Par contre il y a une diminution des allocataire du minimum vieillesse.

Sur l’emploi on peut noter que 60 % des emplois sont situés dans le nord de la ville.

Il apparait depuis des années une forte augmentation des cadres et des professions intellectuelles supérieures qui est devenue la catégorie la plus importante, devant les professions intermédiaires et les employés. Il y a une fragmentation suivant les quartiers : le secteur 2 a 41% de cadres et 9 % d’ouvriers, le secteur 6 seulement 14 % de cadres.

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