La bonne pratique de Grenoble est-elle transférable ?

Publié le 11 avril 2014
Meeting Rassemblement Grenoble 19/3/14

Photo GK

Depuis le 30 mars 2014, date du succès de la liste du rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes, il n’y a pas un article ou émission politique qui ne présente la démarche grenobloise comme l’exemple à suivre. Dans le marasme ambiant, effectivement, on peut comprendre que la primaire à gauche qui s’est déroulée à Grenoble en intéresse plus d’un, et notamment, certains partis politiques nationaux en quête d’alternative. Mais attention à ne pas aller trop vite en besogne dans les solutions magiques qu’affectionnent les médias et la «province parisienne», car si un tel résultat a été obtenu à Grenoble, ce n’est pas le fait d’un simple collage d’étiquettes, mais le fruit d’un très long travail sur le terrain. Et ce succès n’a d’intérêt que s’il est soutenable dans le temps car la conquête d’un «pouvoir» n’est rien par rapport à son exercice au quotidien pendant 6 ans. Heureusement de nombreux ingrédients ont été rassemblés pour changer les manières de faire, reste à bien les agencer à l’avenir.

Par delà la qualité de la campagne et de la liste, plusieurs ingrédients ont permis ce résultat :

  • une capacité de faire permettant de peser sur les politiques municipales et d’agglomération successives, soit dans l’opposition à la droite au pouvoir (1983-1995), soit minoritaires écologistes dans une majorité d’union de la gauche (1995-2008), soit dans l’opposition à un arrangement « gauche » et droite (2008-2014),
  • une méthode, en contestant de manière non incantatoire ou symbolique les intérêts aux affaires, en proposant des alternatives en actes, innovantes, en démontrant une compétence à restaurer l’intérêt général et à gouverner la cité de manière citoyenne, de gauche et écologiste.
  • une volonté de coproduire ces alternatives avec les forces vives de cette ville (entreprises, services publics et privés, citoyens) et notamment les associations : unions de quartiers, associations de migrants et de demandeurs d’asile, associations d’éducation populaire, associations sociales et culturelles, ….

Un peu d’histoire pour comprendre ce succès…

Dès 1977, et plus encore en 1983, quelques syndicalistes, quelques associatifs et quelques militants politiques écologistes (les Amis de la Terre) et du PSU (Parti socialiste unifié) se sont retrouvés pour débattre des affaires locales et municipales. Ils ont fait le choix essentiel, sans doute capital, de constituer un mouvement citoyen capable d’épauler les élu-es afin de les aider dans les dossiers municipaux mais aussi de mobiliser les forces vives extérieures à l’institution car ils étaient conscients que des élu-es esseulé-es dans la machine institutionnelle perdraient vite pied et se couperaient des réalités quotidiennes des gens. On voit ce qu’il en est aujourd’hui de la justesse de leur défiance alors vis-à-vis des politiques.

Après un premier succès relatif de la liste «Grenoble écologie pour autogérer la cité» (9,7% des voix en 1977) et en s’appuyant sur les actions menées pour des alternatives au nucléaire, pour la solidarité contre le racisme, aux côtés des salariés, contre les risques dans et hors l’usine, ils ont créé une association GEA (Grenoble, Ecologie Autogestion) et un petit journal «Le Rouge et le Vert» qui fête en 2014 sa 31ème année d’existence. Instrument d’action, et surtout de formation, on peut dire que là est née une nouvelle manière de faire de la politique, au quotidien, sans référence et sans dépendance par rapport aux partis jacobins centralisés et leurs oukases.

 Cette association a mené, souvent seule, la bataille contre le système Carignon, avec une seule élue, tout d’abord en amassant des informations et en appelant notamment à voter pour le tramway (slogan, Le Tram, ouais) de 1983 à 1989. Elle a été le noyau fédérateur du rassemblement d’autres sensibilités et mouvements politiques qui progressivement émergeaient. Ainsi GEA s’est transformée en E2A (Ecologie, Alternative, Autogestion) pour préparer les municipales de 1989, avec deux élus dans l’opposition de 1989 à 1995, puis, après avoir contribué très largement à mettre fin au système Carignon, à afficher ses trois priorités actuelles, et la nouvelle appellation : l’Association pour la Démocratie, l’Ecologie et la Solidarité, ADES.

Que n’ont pas dit certains bien-pensants sur cette ADES, tout particulièrement ceux qui ont dû quitter récemment et précipitamment le navire municipal ? Que de rumeurs et de fausses vérités colportées ! Ce travail local de terrain pendant plus de trente ans a démontré qu’il était possible de faire réfléchir et de faire agir dans la même direction des gens et des militants de sensibilités politiques et culturelles très diverses confrontés qu’ils étaient, par-delà les grands débats idéologiques nationaux, à élaborer et à trancher dans des décisions locales portant sur des objets très concrets de la vie quotidienne. L’ADES a été jusqu’ici une école de pensée et d’action pour nombre de responsables de l’environnement, du social, de l’économique, de la culture et du politique de cette ville et de cette région rurbaine. L’engagement dans la vie municipale, dans les organismes satellites et dans le monde associatif qui met en œuvre nombre de services à la population ont été de vrais lieux de stages pratiques.

Ce travail continu, collectif, a forgé des solidarités concrètes et solides qui rendent accessoires les étiquettes politiques nationales (même si on ne doit pas nier leur importance). En passant ainsi des grands discours incantatoires aux actes et aux décisions concrètes de politiques publiques au quotidien, cela a obligé à un travail concret, une sorte d’artisanat et de jardinage, un travail coopératif et collaboratif qui nécessite de «faire avec» les réalités locales, de ne pas les nier par une vaine tabula rasa, cela afin d’en tirer les meilleures innovations possibles, appropriables par les gens. C’est pourquoi, à Grenoble, depuis plus de 30 ans, toutes les tentatives de diviser les militants de la citoyenneté et les écologistes ont échoué que ce soient les menées de Carignon ou de Cazenave ou, plus tard, celles du PS essayant de placer des coins entre d’une part, les Verts (puis EELV) et d’autre part, l’ADES ou en créant de faux-écologistes de salon. Que de pique-assiettes il a fallu se débarrasser !

Ce travail continu de rassemblement, sans cesse recommencé et conforté s’appuyant sur des outils (l’Observatoire des FInances et des POlitiques Publiques OFIPOPU, la Boutique citoyenne, le Rouge et le Vert, les formations, etc.) a été le garant de la survie de ce courant, collectif et alternatif, notamment dans les moments de basses eaux face au triomphe de l’individualisme. Il a été aussi le vecteur et l’opérateur de cette réussite aujourd’hui, même si, et surtout si, il nous faut désormais marquer des essais et les transformer. C’est ce qui a manqué et manque encore dans beaucoup de villes de territoires alentours et en France. Seul un travail de terrain et de longue haleine peut permettre de forger cette unité d’action capable de résister… aux changements climatiques ! Sous beaucoup d’aspects, ce travail au sein de l’ADES ressemble à la grande tradition nord-américaine de l’organisation et du développement communautaires, où les gens (the people) se prennent en main au niveau local pour accroître leurs capacités et leurs pouvoirs d’agir (empowerment) afin d’inventer et d’innover pour surmonter les défis. A l’heure où la crise s’approfondit et où l’échec des politiques descendantes est patent, il y a là, à Grenoble, une vraie alternative.

L’existence de l’ADES et l’accumulation des expériences et formations collectives a donné à ce courant une crédibilité et une solidité à toute épreuve dans le soutien aux élus dans des majorités ou des oppositions, et dans les mobilisations locales. Il est intéressant de noter que, contrairement à beaucoup de partis ou mouvements, les adhérents de l’ADES sont très fidèles et celles et ceux qui ont adhéré il y 20 ans sont toujours là. A cette occasion renouvelons un hommage à François Suchod qui a mis en place la politique d’accessibilité pour tous dans cette ville et qui nous a quittés avant de pouvoir vivre ce succès de mars 2014. Il en aurait été transporté de joie !

Une des conditions de la solidité d’un groupe d’élus, c’est son indépendance économique vis-à-vis du maire et vis-à-vis des institutions municipales. C’est le maire, et non le conseil municipal, qui donne ou retire les délégations aux adjoints ou aux conseillers délégués, nomme, de fait, les dirigeants des satellites, embauche les proches. Sans délégation l’élu ne touche qu’une indemnité minimum. Combien de ces élu-es carriéristes qui n’avaient, parfois, jamais travaillé de leur vie, avaient fait de ces postes leur emploi principal et qui, aujourd’hui,  «godillots» béni-oui-oui, se retrouvent désormais sans rien ? C’est pourquoi il est si important que les élu-es gardent une activité professionnelle, même réduite pour conserver leur liberté et ne pas devenir dépendant du maire et ne plus pouvoir agir selon leurs convictions.

Alors que le PC membre du Front de Gauche, empêtré dans des alliances locales de plus en plus compliquées, a refusé toute alternative à gauche, le Parti de Gauche et ses militants locaux ont estimé possible de participer à la construction du rassemblement de 2014 à Grenoble. L’ADES était, pour eux, une preuve en actes qu’une autre politique municipale de gauche et écologique était possible. C’est ce qui a permis le rapprochement localement avec EELV en levant les réticences. L’existence de ce mouvement citoyen historique qu’est l’ADES a aussi beaucoup aidé EELV à concevoir que la bonne solution pour gagner était de faire une vraie liste et une vraie équipe et non pas un simple cartel d’organisations. De là est né un vrai rassemblement où les militants ont pu construire leur maison commune, la Maison du Rassemblement. Cette prise de position de principe d’EELV a été un élément important pour créer la dynamique du succès. L’idée d’un vrai Rassemblement a séduit les électeurs.

 Il aura fallu, pour que cette dynamique voit le jour, l’émergence du Réseau Citoyen dont la naissance date de juin 2012. S’appuyant sur les nombreuses luttes menées depuis plusieurs années sur des objets précis, cette composante citoyenne et les nombreux «Vivre à…» au sein de ce rassemblement ont renforcé et équilibré la présence des deux partis nationaux (EELV et PG) car l’ADES seule n’était pas en situation de le faire complètement. Il fallait des énergies nouvelles et leurs convergences avec tous les militants-citoyens impliqués dans les luttes de résistance à la politique du clan Destot-Safar soutenu par les lobbies. La construction de cette alternative n’est pas sans rappeler les groupes d’action municipale GAM de Dubedout en 1965 qui, dans de tout autres circonstances et de tout autres conditions d’exercice du pouvoir (absence de minorité municipal, contrôle a priori du Préfet sur les délibérations) considéraient alors, (déjà !) que les partis politiques ne fournissaient pas de réponse adaptée aux besoins sociaux du moment. Les militants de l’ADES, impliqués dans les différentes luttes et collectifs, ont beaucoup contribué à l’émergence de cette nouvelle composante citoyenne active qui est appelée à poursuivre le travail de terrain et à participer à l’animation de la vie municipale et des nouveaux conseils locaux de citoyens.

De nombreux observateurs politiques, notamment ceux de la «province parisienne» qui délaissent le travail d’enquête, et donc ne sont pas très au fait de la réalité de Grenoble, ont réduit l’élection grenobloise à celle d’une alliance EELV-Parti de gauche et d’un maire écolo atypique. Ils pensent et ils écrivent que la liste du rassemblement qui a gagné en mars 2014 est très hétérogène et va donc se diviser sur de nombreux dossiers à venir. Ils sous-estiment et mésestiment, car cela ne fait pas partie de leurs références habituelles, la manière dont a été construit ce rassemblement, comment ont été élaborées les propositions et comment les futur-es élu-es ont construit des solidarités personnelles fortes dans la réflexion et dans l’action commune. Cet ingrédient capital n’existait pas dans les autres listes cartellisées du PS ou de l’UMP. Malgré les difficultés de la tâche qui l’attend, l’équipe municipale est solide et soudée. Sa volonté de ne faire qu’un seul groupe d’élus du Rassemblement au sein du conseil est un message fort adressé aux habitants qui en ont assez des divisions. C’est aussi une première. Voilà 42 élus aptes à réussir ensemble, parce qu’ils portent une histoire commune et un espoir sur des priorités partagées avec les citoyens.

Conclusion

N’en déplaise aux chercheurs de solutions faciles et aux observateurs parisiens, comme toute bonne pratique, le résultat de Grenoble n’est ni transposable, ni transférable. C’est un travail de jardinières et de jardiniers (des mesnagers et des mesnagères disait Olivier de Serres, grand innovateur de la production des soies) qui savent qu’on ne fait pas pousser des salades en tirant sur leurs feuilles. Grenoble nous apprend une méthode : on doit «faire avec» une communauté-territoire qui combine, de manière singulière, des lieux, vallées et montagnes, urbain et rural d’une certaine qualité, des gens et du genre dans toutes leurs diversités d’origine, des institutions plus ou moins souples ou bureaucratisées, et les assembler correctement pour faire émerger une atmosphère propice à l’épanouissement de cultures. Les enseignements de Grenoble résident essentiellement dans un travail de longue haleine de ces jardinières et de ces jardiniers, militant-es formé-es, capables de s’investir dans des institutions publiques et privées, sans y perdre leur âme, parce qu’ils savent qu’ils peuvent compter sur la présence, dans la durée, à l’extérieur de ces appareils, d’un regroupement de militant-es actives travaillant les dossiers, mobilisant des réseaux… et préparant les semis des prochaines récoltes.

C’est ce qu’ont oublié les partis politiques traditionnels devenus adeptes des cultures hors-sol, décrétant d’en haut ce qui est bon pour les gens d’en bas, tentant de repiquer des jeunes pousses, ersatz de plantes, dont ils ont coupé les racines. Il n’est pas interdit aux membres d’un mouvement comme l’ADES ou du Réseau Citoyen d’adhérer à un parti national. L’ADES a toujours autorisé et même prôné, les pluri-appartenances politiques qui plus est à l’heure où nous sommes tous devenus, et nos enfants d’abord, des nomades-sédentaires multi-appartenant. La seule condition est de commencer par une bonne formation sur le terrain qui  permettra à ces membres de régénérer les partis traditionnels, arbres en voie de fossilisation.

Trente ans d’une politique en actes fondée sur la démocratie, l’écologie et la solidarité. C’était possible, et ça le demeure.

 Contrairement à ce qu’affirment des observateurs pressés, mal informés ou malveillants qui ne voient dans les écologistes grenoblois que des gens obsédés par les recours judiciaires, chaque mandat où ils étaient présents dans la majorité municipale de Grenoble (de 1995 à 2008) a été marqué par la mise en place de réelles innovations et alternatives politiques, en voici une liste en vrac, sans hiérarchie et non exhaustive. Vous pourrez trouver l’ensemble des actes dans les bilans faits par les groupes d’élus successifs à Grenoble et à la Métro et sur le site internet de l’ADES :

http://www.grenoble-ecologie-solidarite.fr/grenoble2008/spip.php?article1663

http://www.ades-grenoble.org/spip.php?article975

http://www.ades-grenoble.org/spip.php?article962

  • un contrôle de gestion des fonds publics et des satellites (contrôle qui n’existait pas),
  • une programmation pluriannuelle des investissements et de l’entretien-renouvellement des équipements (programmation qui n’existait pas),
  • un grand programme de petits travaux,
  • un rapport annuel des services (abandonné après le départ des écolos de la majorité),
  • un service logement, un accueil commun de la demande de logement, une conférence communale du logement, la mise en place de commissions d’attribution des logements sociaux et des logements propriétés de la commune, une charte des attributions (qui n’existaient pas),
  • une allocation municipale d’habitation (minimisée par les successeurs)
  • une contribution majeure à l’élaboration du contrat de ville d’agglomération au sein de la Métro et du programme Urban (1998-2000) auprès du président de la Métro.
  • une commission politique de la ville au sein d’ACTIS (OPAC de la ville de Grenoble) (création en 2001) pour intégrer les diverses politiques sectorielles dans les projets. Prendre en compte le genre dans la politique de la ville.
  • une commission études et projets au sein d’ACTIS (études des projets de constructions et de réhabilitations),
  • une commission gestion sociale pour études des dossiers de difficultés locatives par les membres du CA d’ACTIS,
  • une commission du CA d’ACTIS  sur la réduction des charges locatives
  • des logements temporaires dans les bâtiments en voie de démolition,
  • des projets de quartier élaborés avec les habitants (cf quartiers Lustucru, Teisseire, Blanche Monnier),
  • un éco-quartier expérimental, l’opération de la caserne de Bonne, primé premier éco-quartier de France,
  • mise en place d’opération d’habitat participatif
  • renouvellement urbain de Mistral les Eaux-claires
  • mise en place d’une Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager (amputée par les successeurs sur le secteur de l’Esplanade à travers l’AVAP)
  • création d’un espace dédié aux projets et débats urbains : La Plateforme
  • développement d’un projet européen recherche et développement appliqué à l’urbanisme sur l’Energie : Concerto
  • mise en place d’une OPATB opération programmée d’amélioration thermique des bâtiments sur les grands boulevards
  • mise en place d’un contrat de la ville avec un collectif de squatteurs par le biais d’un contrat de prêt à usage (abandonné par les successeurs)
  • création avant la loi dans le PLU d’un pourcentage de logement sociaux dans toute nouvelle opération de plus de 10 logements
  • un établissement public local foncier d’agglomération, avec une programmation pluriannuelle
  • une politique active d’accessibilité de la ville pour tous,
  • un développement (encore très insuffisant) des itinéraires cyclables pour le quotidien,
  • une exigence insistante pour que le CCAS réalise l’analyse des besoins sociaux chaque année comme il en a l’obligation, (ce qu’il n’avait pas fait dans les années antérieures),
  • soutien au maintien des domiciles collectifs à services partagés comme alternative aux établissements pour personnes âgées dépendantes. Seul survivant celui de l’Ile Verte.
  • une politique active de prévention et de santé pour les enfants dans les écoles et les centres de santé, mise en place du Plan local d’action en santé environnementale
  • la reprise de la maîtrise par la commune de la restauration municipale (qui continuait à être déléguée à Sodexho)
  • un programme de réhabilitation des écoles par un plan école multipliant par deux les investissements (entre 2001 et 2008),
  • une régie et une gestion publique de l’eau et de l’assainissement (contre l’avis du PS, du PC, de GO qui reniaient leur engagement électoral de 1995 pour poursuivre avec les lobbies corrupteurs), avec représentations des usagers dans les instances, charte signée avec le comité des usagers qui co-construit les tarifs du service public depuis plus de 13 ans avec le conseil d’administration. Multiplication par trois de l’entretien-renouvellement des installations, réductions des coûts et des tarifs pour les usagers (90 millions d’euros d’économies entre 1999 et 2008)
  • une politique d’économies d’énergies et de fluides (-20% environ) sur les équipements communaux,
  • un conseil communal des résidents étrangers et un vote public annuel pour le droit de vote des résidents étrangers,
  • une incitation aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables dans les nouvelles opérations,
  • des programmes de réhabilitation de logements anciens, avec isolation,
  • une régie publique du service d’information municipale (au lieu d’être déléguée à une association para-municipale),
  • des réunions publiques régulières pour rendre public et débattre avec la population des sujets de préoccupation, des budgets, avant les décisions, et rendre compte du mandat périodiquement,
  • un blocage des tarifs illégaux des services publics (chauffage urbain, gaz, électricité…) et la définition de tarifs justes, une baisse des tarifs du chauffage urbain encore insuffisante.
  • une argumentation concrète contre les projets aberrants comme la rocade nord, et les propositions alternatives concrètes (reconnue par les commissaires enquêteurs),
  • un comité des usagers du gaz et de l’électricité, abandonné par le président entre 2008 et 2014,
  • une politique de soutien à l’économie sociale et solidaire
  • une commande publique contrôlée (pendant le temps où nous étions en commissions d’appel d’offres)
  • une politique soucieuse des organismes paritaires avec le personnel (pendant le temps où nous étions en comités techniques paritaires), de résorption des emplois précaires et des contractuels
  • du logement social dans toute opération de plus de 10 logements…
  • proposition de train-tram
  • proposition de desserte en continu et gratuite par navette non polluante du centre ville,
  • proposition de réels plans de déplacements urbains et plan de protection de l’atmosphère (refusés)
  • proposition de réduction des déchets à la source (refusée)
  • reprise de contrôle des délégations au privé du centre de tri, de l’usine d’incinération, de l’usine de compostage
  • mise en œuvre d’une récupération d’énergie et de méthanisation des boues de l’usine d’épuration des eaux usées
  • proposition de logements temporaires diffus dans toute les communes de l’agglomération (refusée)
  • participation active pour éviter les projets de fichiers policiers pour les enfants des écoles primaires.

Ce sont ces actions de révélation des affaires publiques, de contestations des erreurs et de propositions des alternatives, de mises en actes (partielles) y compris en situation de responsabilités exécutives d’autres priorités sociales et écologiques qui ont aussi construit ce changement, vraiment et maintenant.

Peut être aussi, cette capacité à se doter d’une structure locale pour l’accompagnement politique et technique de la fonction d’élu-es, tout en gardant la volonté pour celles et ceux qui le souhaitent, d’adhérer à un parti politique national, qui s’est toujours situé pour ce qui nous concerne dans la mouvance, des écologistes principalement, des Alternatifs et plus récemment du Parti de Gauche.

L’un ne doit pas empêcher l’autre,  mais au contraire renforce l’action locale, en ayant cette capacité de réactivité et de liberté plus grande, qui permet que l’action concrète soit plus lisible et plus visible localement.  Notre réussite de mars 2014 à Grenoble, est aussi sans doute, cette marque d’ancrage local, alors que les partis politiques nationaux, subissent actuellement,  un peu de désintérêt,  de la part des citoyens.

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.