Elections européennes, analyse rapide

Publié le 30 mai 2014

UrneLes résultats des élections européennes sont un fort signal d’alarme. La montée des populismes et des votes pour l’extrême-droite sont très inquiétants. De plus en plus d’électeurs choisissent ces bulletins de vote pour signifier leur ras le bol des politiques suivies qui ont pour conséquence une détérioration des situations sociales pour une majorité des populations alors qu’une minorité de privilégiés accapare de plus en plus de richesses. Cette évolution politique des électeurs se poursuivra inexorablement tant que les politiques publiques suivies montreront leurs impuissances pour lutter contre ces dérives. Si à Grenoble il n’y a pas eu une telle évolution, c’est que le résultat des élections municipales a démontré qu’il pouvait exister une alternative à « la politique du chien crevé au fil de l’eau ». Évidemment rien n’est encore gagné, mais la volonté existe et les actes vont suivre, même si la situation laissée par la majorité sortante est très dégradée.

Résultats nationaux

La participation a été un peu meilleure qu’au européennes de 2009, elle progresse de 40,6 % à 42,4 %. Le Front National passe de 6,5 % à 25 % soit 18,5 points de plus, ce qui est du jamais vu. La droite diminue de 42 % à 34 %, c’est l’UMP qui perd des plumes passant de 28 % à seulement 21 %. La gauche perd plus de 13 points passant de 47,3 % à 34 %. Il y a de nombreux électeurs de gauche, notamment des couches populaires qui ont rallié le vote FN. Le PS se tasse de 16,5 à 14 %, le Front de Gauche reste stable à 6,3 %, par contre les écologistes passent de 16,3 % à seulement 9 %.

Résultats grenoblois

La participation augmente de 1,5 points soit 1000 électeurs de plus en 2014 par rapport à 2009. Comme d’habitude la participation varie énormément d’un bureau de vote à l’autre. Ce sont les quartiers les plus populaires qui votent le moins, le record étant tenu par Mistral avec seulement 14 % de votants et 8 autres bureaux ont voté à moins de 30%. Par contre 4 bureaux en centre ville ont dépassé les 55 %.

Le FN augmente fortement passant de 3,9 % à 13,3 %, mais deux fois moins qu’au niveau national (de 9,4 au lieu de 18,5 points). Le score du FN dépend des quartiers, le plus faible est à Berriat 1 avec 3,4 % et le plus fort, comme d’habitude, à Beauvert avec 29 % ! La droite perd 4 points de 29 à 25 %. La gauche diminue très peu de 55 à 53 %, il y a donc une spécificité grenobloise par rapport à la situation nationale. A gauche le PS est stable autour de 19 %, le Front de Gauche progresse très légèrement de 6,9 à 7,5 %. EELV diminue de 29 à 20,5 %, à cause notamment de l’apparition forte de Nouvelle donne qui atteint 6,2 %.

Ce qui est à noter c’est que contrairement au niveau national, le FN ne progresse pas à Grenoble par rapport aux élections municipales de mars dernier et il reste en 4e position derrière EELV, PS et UMP. La nouvelle majorité citoyenne de gauche et écologiste a bien stabilisé le paysage politique grenoblois. Grenoble et Montreuil sont les deux seules grandes villes où les écologistes sont en tête du scrutin.

 Par contre dans l’agglomération grenobloise (la Métro) le tableau n’est pas reluisant. Le FN arrive en tête 18%, devant le PS 17,2%, l’UMP 16,3%, EELV 15,8%, l’UDI-Modem 9,5% et le Front de Gauche 7,7%.

 Dans l’Isère c’est encore pire : FN 24,3%, UMP 18,2%, PS 14,7 %, EELV 12,3 %, UDI-Modem 9%, Front de Gauche 6,5 %.

De même dans la Région Rhône-Alpes : FN 24,3%, UMP 21,5 %, PS 13,1%, EELV 10,8 % UDI-Modem 9,9 % et Front de Gauche 5,6 %.

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