L’attaque du gouvernement contre les collectivités locales est d’une très grande ampleur et elle vise à les obliger à faire des économies sévères et rapides notamment sur le personnel et donc sur la qualité du service. Il faut que les élus, les personnels et les habitants se mobilisent contre la loi de finances qui est proposée au Parlement. Et il ne faudrait pas que certains se trompent d’adversaires en laissant croire que les conséquences sur l’emploi sont de la responsabilité des élus locaux. Les élus sont contraints de gérer conformément à la loi, sauf à laisser le préfet gérer à leur place le budget, ce qu’aucun Grenoblois ne veut sinon ce serait le matraquage fiscal, car le préfet ne s’embarrassera pas : il couvre le déficit par une augmentation automatique des impôts.
Le mécanisme mis en place est implacable. Il vise deux conséquences immédiates : la contraction des dépenses de personnels et la diminution forte de l’investissement, deux conséquences qui vont amplifier la politique de récession qui se met en place. La Cour des Comptes en rajoute une louche en indiquant que la politique gouvernementale est insuffisante.
Malheureusement la majorité municipale précédente n’a pas préparé cette évolution qui était prévisible, en dilapidant l’argent dans des opérations inutiles. La facilité que leur a donné leur augmentation d’impôts de 2009 les a empêché de gérer avec parcimonie. Maintenant il faut freiner des quatre fers pour retrouver une situation respectant la loi.
Le Parlement va débattre jusqu’à la fin de l’année sur la loi de finances, nous avons deux mois pour peser sur le vote des parlementaires. Supprimer les dépenses inutiles est une bonne politique, mais il faut l’imposer sans casser le service public.
La majorité municipale a décidé de préparer le budget 2015 de Grenoble dans un dialogue avec les habitants ce qui ne s’est jamais fait. Différents scénarios seront proposés au débat public, il serait intelligent que les syndicats des personnels et les personnels eux-mêmes participent activement à ce débat. Ils sont les mieux placés pour connaître le fonctionnement (et donc les dysfonctionnements) de la machine municipale et où porter des économies intelligentes et efficaces.
Il est regrettable qu’un syndicat veuille s’illustrer dans une guérilla qui se trompe d’adversaire et qui ne fait absolument pas avancer la question.
Ne parlons pas des oppositions qui pour l’instant n’apportent aucune proposition intéressante, contrairement à ce que nous faisions quand nous étions dans cette situation où nous proposions des budgets alternatifs qui avaient le mérite d’indiquer qu’une autre politique était possible.
Mots-clefs : Impôts, Politique droite-gauche, Tarifs publics