Quelles conséquences de l’austérité gouvernementale sur l’emploi local ?

Publié le 21 novembre 2014

Contre l'austeriteLa baisse brutale et très importante des dotations de l’Etat aux collectivités locales va entrainer une très forte diminution des dépenses d’investissement, qui va toucher de plein fouet le secteur local du BTP. Les économies en fonctionnement vont entrainer aussi des diminutions des dépenses des collectivités qui seront obligées de diminuer les services publics et les subventions qu’elles versent. Tout cela va se traduire par une accélération des pertes d’emplois locaux sauf si les collectivités se mettaient à augmenter fortement les taux des impôts locaux ce qui est exclu à Grenoble qui a déjà des impôts très élevés.

Les dépenses de fonctionnement d’une commune peuvent être classées en quatre grandes catégories :

  • dépenses de personnel
  • dépenses de gestion courante de la mairie pour faire fonctionner les services
  • les subventions versées à des organismes et aux associations
  • les intérêts de la dette et les amortissements qui sont quasi-incompressibles.

Les communes devront jouer sur tous ces tableaux en ciblant les économies sur les dépenses les moins utiles.

Comme de nombreuses communes, pour faire face à la baisse des dotations de l ‘état, la Ville de Grenoble devra faire de très gros efforts d’économie en fonctionnement (environ 7 à 8 M€) si elle ne veut pas être mise sous tutelle du Préfet en votant un budget en déséquilibre ou non sincère.

Elle devra être attentive à l’impact d’une baisse dans les subventions aux associations. En effet, au niveau national, les associations, regroupent 11 % de la dépense publique locale et la moitié de leur budget est constituée de subventions publiques, dont 60 % proviennent des collectivités, pour un montant de 23,2 milliards d’euros en 2012. Si les subventions diminuaient au prorata de la baisse de 11 milliards d’euros des dotations de l’Etat de 2015 à 2017, le secteur associatif perdrait près de 1,5 milliard à l’horizon 2017 par rapport à 2013. Cela se traduirait par 100 à 200 000 suppressions d’emplois.

L’emploi local va prendre de plein fouet cette politique d’austérité qui est contradictoire avec la lutte contre le chômage qui, parait-il, serait la première préoccupation du Gouvernement ! Comment des parlementaires qui se prétendent de gauche peuvent-ils accepter cette situation ? Les élus, les associations, les personnels et les habitants doivent renforcer la pression sur les parlementaires afin qu’ils ne votent pas cette loi de finances qui aura de telles conséquences sur l’emploi local.

Le 27 octobre, la majorité municipale a voté un vœu qui demande :

  • Que le Gouvernement de la France soit réellement à l’écoute des dizaines de milliers de communes et d’intercommunalités qui refusent de se voir imposer des restrictions économiques dangereuses et inefficaces,
  • Que l’Instance de dialogue nationale annoncée par le gouvernement soit réunie en urgence,
  • Que soit assuré le maintien des recettes locales des collectivités territoriales que l’État envisage de modifier ou supprimer dans le projet de loi de finances 2015,
  • Que les députés et sénateurs de notre département attachés à la sauvegarde du service public municipal portent ce vœu auprès de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Il est regrettable que les groupes d’oppositions n’aient pas voté ce vœu, laissant faire cette très mauvaise politique.

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