L’état du logement privé en France, pas fameux

Publié le 23 janvier 2015

ANAHL’une des missions de l’agence nationale de l’habitat (ANAH) est d’étudier l’état du parc de logements privés et la situation de leurs occupants, l’Anah intervenant pour la réhabilitation du parc privé ancien dégradé.

Elle vient d’éditer son mémento 2014 de l’habitat privé, proposant un état des lieux sur de nombreux indicateurs : état du parc, profils des ménages locataires et propriétaires, coûts et difficultés d’accès au logement, dynamique des marchés locaux. On y voit qu’il manque cruellement du logement public social car 65 % des ménages pauvres (3 millions de personnes) sont logés dans le parc privé.

Quelques données du Mémento :

Le parc privé est le parc le plus important en terme de nombre de logements : sur les 34 millions de logements que compte la France, on dénombre 28,5 millions de résidences principales, dont 23,2 millions sont dans le parc privé. Le parc public comporte près de 5,3 millions de logements locatifs.

Plus de propriétaires que de locataires : le parc privé accueille 16,5 millions de propriétaires occupants et 6,7 millions de locataires.

Un parc qui comprend les logements les plus anciens : 35% des résidences principales ont été construites avant 1948 et leur quasi intégralité relève du parc privé, soit près de 8 millions de logements sur les 8,4 qui datent d’avant 1948.

Une avancée dans ce parc : le nombre des logements dits inconfortables a fortement diminué entre 1984 et 2006, et ne représente plus que 1 à 3% du parc selon les éléments de confort retenus.

Mais encore des indicateurs de précarité :

Les situations de logements indignes ou très dégradés persistent. Aujourd’hui, selon les dires d’experts, le parc de logements privés indignes s’élèverait à au moins 400 000 logements sachant que cette évaluation exclut les logements privés dont la qualité de construction a pu se dégrader, les logements du parc public, les logements vacants et l’habitat de fortune.

La majorité des personnes à revenus faibles voire très faibles habitent dans un logement du parc privé : on considère que 65% des ménages pauvres sont logés dans le parc privé soit environ 3 millions de personnes.

Parmi les 6 millions de ménages propriétaires occupants éligibles aux aides de l’Anah, presque tous ont des revenus qui leur permettent de prétendre à un logement social et 2 sur 10 se situent sous le seuil de pauvreté.

Le coût du logement dans le budget des ménages est en augmentation : 22% contre 17% dans les années 80. 3,8 millions de ménages consacrent plus de 10% de leur revenu aux dépenses d’énergie. 84% de ces ménages résident dans le parc privé (3,2 millions sur les 3,8).

Ces indicateurs varient d’un territoire à l’autre. Les disparités territoriales sautent aux yeux à la lecture des cartes, dont certaines descendent à l’échelle du canton. La carte de la part des logements vacants fait ainsi ressortir une diagonale traversant la France du sud-est au sud-ouest. Une autre carte montre que la part des ménages pauvres dans le logement privé est plus marquée à l’ouest, exceptée en Gironde.
Deux cartes portant sur le nombre de logements sans confort sanitaire, mises côte à côte, illustrent le fait que les propriétaires occupants sont plus mal lotis en la matière que les locataires. Sauf lorsque ces locataires sont âgés de plus de 65 ans, comme le montre une troisième carte. En revanche, il apparaît que la part des propriétaires occupants en situation de sur-occupation est bien moindre que celle des locataires du parc privé.
Notons également que la carte de la part des résidences principales privées potentiellement indignes font apparaître des taux de plus que 7,5% à peu près partout, sauf dans les grandes métropoles.

Pour lire le mémento 2014 de l’ANAH, suivez ce lien.

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