Il y a 90 ans, le 21 mai 1925, Grenoble inaugurait l’Exposition Internationale de la Houille Blanche et du Tourisme. Elle se déroulera jusqu’au 25 octobre de la même année et attirera 1 050 000 visiteurs venant du monde entier. Un succès total pour la ville de Grenoble qui à cette époque compte 85 000 habitants pour environ 110 000 dans l’agglomération et une bonne aubaine pour son urbanisation.
LA HOUILLE BLANCHE, expression pour caractériser la puissance hydraulique sous toutes ses formes, est utilisée dès 1869 par Aristide Bergès à Lancey, dans la vallée du Grésivaudan, pour faire fonctionner des défibreurs dans une râperie de bois (appareils râpant le bois afin d’en faire de la pâte à papier). En 1882 pour développer une usine de fabrication de papier, Aristide Bergès met en place une conduite forcée de 500 mètres de dénivelé et adjoint une dynamo à ses turbines pour produire du courant électrique. Ceci constitue un véritable bouleversement industriel, économique et social qui a des retombées dans le monde entier. Dans la vallée ce bouleversement se concrétise par la production de l’énergie nécessaire pour alimenter la grande ligne électrique desservant la vallée du Grésivaudan, ainsi que la ligne de tramway Grenoble Chapareillan en 1889. Et l’industrie métallurgique doit innover car il faut fabriquer des conduites de plus en plus longues, larges et résistantes. Dès 1870, les industriels Joseph Bouchayer et Félix Viallet se spécialisent dans la construction de matériels et l’équipement de sites, et mettent au point une technologie qui va faire la renommée de la ville.
LE TOURISME, c’est à la même époque, avril 1889, que se crée à Grenoble le premier Syndicat d’initiative dans le but d’attirer les visiteurs étrangers dans la région dauphinoise. Dans les années suivantes, l’industrie du tourisme se développe, le réseau routier s’améliore, permettant les premières excursions en automobile. Des sentiers de montagne sont créés, des lignes d’autobus sont lancées à travers les Alpes.
L’EXPOSITION, une bonne aubaine pour Paul Mistral, le nouveau Maire de Grenoble.
Au-delà de son aspect médiatique l’exposition permet au maire d’accélérer l’urbanisation vers le sud en expropriant les terrains militaires, ce qui permet de raser les fortifications. L’organisation de l’exposition donne au maire une belle opportunité pour réaliser son projet. L’emplacement du parc de l’exposition (actuel parc Paul Mistral) est alors aménagé. L’extension urbaine voit la création des quartiers Jean Macé, de la Bajatière, de la Capuche et du Rondeau.
L’exposition est aussi innovante en matière de construction. Sur les 20 hectares du site une multitude de palais, de pavillons sont construits, parmi lesquels le palais de la houille blanche en ciment armé, et la tour d’orientation de 80 mètres de hauteur, symbole de l’or gris ou béton armé (à l’époque, le plus haut édifice en béton armé du monde).
Après l’Exposition, les bâtiments sont rasés pour laisser place à un parc urbain. Le palais de la houille blanche et celui des chemins de fer sont conservés pour les foires de la ville. Ils sont détruits respectivement en 1964 et 1966. Aujourd’hui seule la tour d’orientation (Tour Perret) en attente d’une rénovation, laisse un souvenir de cette exposition au sein du parc Paul Mistral.
Le Conseil municipal du 23 mars 2015 a décidé d’organiser divers évènements pour fêter ces 90 ans
« Pour marquer cette époque charnière dans l’évolution de Grenoble, ainsi que les 90 ans de l’exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme de 1925, le département de l’Isère et la Ville de Grenoble conviennent d’organiser une série d’événements culturels destinés aux publics les plus larges, parmi lesquels deux expositions. Ces manifestations seront l’occasion du lancement officiel de la campagne de souscription en vue de la restauration de la Tour Perret, symbole d’une tradition cimentière et innovante et témoin d’une ville en pleine mutation. »