Le journal de l’environnement (JDLE) a publié le 23 octobre un article qui informe sur une étude qui montre que dans les poumons des enfants parisiens on trouve des nanotubes de carbone issus de la pollution atmosphérique. « Pour la première fois, des nanotubes de carbone, issus de la pollution atmosphérique, ont été retrouvés dans des poumons humains, lors d’une étude franco-américaine publiée dans la revue eBioMedicine. »
« Une première au monde, enfin presque : avant cela, ces nanotubes de carbone issus de la combustion (à ne pas confondre avec ceux produits de manière synthétique pour des applications industrielles) avaient été retrouvés dans les exsudats de survivants du World Trade Center, donc suite à une exposition massive et accidentelle.
Menée par Fathi Moussa, professeur de chimie à l’université Paris-Sud et pharmacien biologiste à l’hôpital Trousseau (Paris), et ses collègues, cette étude est la première à porter sur une exposition chronique à la pollution urbaine. Pour cela, les chercheurs ont étudié 69 lavages broncho-alvéolaires de jeunes asthmatiques, âgés de 2 mois à 17 ans, chez qui ces échantillons sont prélevés en routine dans les services de pneumo-allergologie.
A l’aide de différentes méthodes d’analyse (microscopie électronique à transmission, analyse dispersive en énergie par rayons X), les chercheurs ont observé, y compris à l’intérieur de cellules pulmonaires, des nanotubes de carbone d’un diamètre compris entre 10 et 60 nanomètres, et d’une longueur de plusieurs centaines de nanomètres. Les mêmes que ceux qu’ils ont retrouvés sur des pots d’échappement et dans de la poussière recueillie sur des fenêtres.
Des mécanismes à élucider
Quel impact sanitaire de ces nanotubes qui s’accumulent dans nos poumons ? Certes, les effets des particules fines, en particulier les PM2,5 dont font partie ces nanotubes, ne font plus guère de doute : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air a tué 7 millions de personnes en 2012. Mais les mécanismes à l’œuvre demeurent encore peu connus, tant la pollution atmosphérique contient une grande variété de composants.
Menés chez l’animal, « des travaux ont déjà montré que lorsqu’ils sont longs ou qu’ils forment des agrégats, les nanotubes de carbone engendrent des granulomes inflammatoires » à l’intérieur des poumons, pouvant aller jusqu’au cancer, explique Fathi Moussa au JDLE. Pourtant, la taille des nanotubes découverts par les chercheurs semble inférieure à celle requise à cet effet, proche de l’amiante.
« Ce qui est certain, c’est que ces particules [du fait de leur petite taille] ont une très grande surface spécifique, qui leur permet d’absorber un très grand nombre de composants » qu’ils côtoient dans l’air (gaz, métaux, autres particules), dont la toxicité serait renforcée par l’effet de concentration. En cela, ces nanotubes pourraient agir comme « nanovecteurs », avance Fathi Moussa, qui pointe les nombreuses inconnues quant à leur devenir. »
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Mots-clefs : pollution atmosphérique, santé