La contestation de certains commerçants, à côté de la plaque !

Publié le 6 novembre 2015

CCI-GrenobleCertains commerçants mènent une campagne contre la mairie, la rendant responsable de leur mort annoncée !

Pourtant tout le monde sait bien que la crise des commerces de centre-ville est générale en France et n’a rien à voir avec les griefs mis en avant par certains commerçants sur leurs affichettes : sécurité, circulation, propreté…

Ils feraient mieux de s’interroger sur la baisse du pouvoir d’achat de très nombreux habitants et sur le développement ces dernières années des grandes surfaces en périphérie qui leur ont fait beaucoup plus de mal que la piétonisation ou la limitation de la circulation automobile en ville.

De plus leur revendication du maintien d’une large accessibilité pour la voiture aux commerces de proximité est un combat du siècle dernier. Vu l’impact sur la santé et sur le climat des pollutions dues aux trafics automobiles il vaut mieux éviter de faciliter l’utilisation de la voiture notamment dans le centre de l’agglomération. Depuis des années, la politique de limitation de l’utilisation de la voiture porte ses fruits et certains commerçants devraient éviter de rejoindre le lobby automobile qui n’en a cure de leurs problèmes.

Il est aussi dangereux d’afficher de manière agressive une attaque frontale contre la mairie, certains clients pourraient se mettre à boycotter ces commerces en réaction à cette politisation mal venue. L’espèce d’ultimatum lancé par ces commerçants (« Monsieur le maire nous exigeons »…) est aussi une méthode mal adaptée car il faut avoir les moyens de sa politique or on voit mal la mairie et la métropole ne pas appliquer leurs programmes de développement fort du vélo en ville, programmes nettement affichés lors de la campagne des dernières élections municipales.

Autre raison pour les commerçants de ne pas se tromper d’adversaires, comme le dit un dépliant de l’ADEME intitulé : « Piétons et cyclistes : de bons clients pour vos commerces »

Les commerces font vivre la ville : ils « jouent un rôle :

  • d’animation de la ville,
  • de renforcement des liens sociaux,
  • de sécurité de la rue grâce à leur présence permanente,
  • sans parler du service et de l’accueil personnalisé que ne peuvent offrir que les commerces de proximité, pour des prix équivalents aux grandes surfaces. »

Une enquête financée par l’ADEME, le Ministère de l’Equipement et des Transports et le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable démontre que :

« Moins de voitures = plus de clients !

Piétons et cyclistes se rendent plus fréquemment chez les commerçants de quartier. Par semaine, ils dépensent presque deux fois plus que les automobilistes même si, par visite, leurs dépenses moyennes sont inférieures. »

Cette enquête effectuée en 2003 portait sur 1300 personnes de six villes importantes – Lille, Dijon, Grenoble, Strasbourg, Salon-de-Provence et Nantes – interrogées à la sortie de plusieurs commerces de centre-ville.

Les résultats montrent que les piétons, les cyclistes et les usagers de transports publics dépensent moins par achat que les automobilistes mais consomment plus par semaine puisqu’ils se rendent davantage dans les magasins de proximité. Un automobiliste va donc dépenser en moyenne 87% de moins qu’un piéton, 12% de moins qu’un cycliste et 3% de moins qu’un utilisateur des transports en commun.

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