Métropole grenobloise : des inégalités sociales et spatiales croissantes

Publié le 12 février 2016

AURGDeux cadres de l’AURG ont publié dans la revue « Urbanisme » un article sur les inégalités sociales et spatiales dans la métropole grenobloise, inégalités qui sont croissantes. Les auteurs décrivent les impacts de la crise économique qui a frappé l’agglomération et quels sont les populations et les territoires les plus touchés. Ils pointent la ségrégation sociale et spatiale et les conséquences sur le logement, les déplacements, l’emploi et notent que la fracture énergétique est en train de prendre de l’ampleur.

« L’actualité médiatique de ces dernières années à propos de la métropole grenobloise fait se côtoyer des images apparemment contradictoires et forcément exagérées (métropole technopolitaine, sportive et écologique, mais aussi ville des émeutes et meurtres en quartiers populaires, de la guerre des gangs et du discours de Grenoble) mais qui témoignent néanmoins d’une réalité sociale contrastée. La crise économique et celle du logement sont venues accentuer les fissures d’une cohésion sociale déjà fragilisée par de nombreux séparatismes sociaux et territoriaux… »

Globalement la Métro n’est pas très inégalitaire mais il faut se méfier de certains biais : « Les inégalités sont importantes puisque les 10 % des ménages les plus riches sont 5,7 fois plus aisés que les plus pauvres.

Toutefois, en comparaison avec d’autres agglomérations françaises de taille similaire, l’agglomération grenobloise n’est pas parmi les plus inégalitaires (sur les onze agglomérations du panel Baro’métro, le rapport interdécile varie de 5,1 à Nantes à 8,3 à Montpellier, Grenoble est en 4e position des moins inégalitaires). Cette inégalité relativement nuancée s’explique en partie par le fait que les jeunes actifs, diplômés, sont plutôt plus aisés que dans d’autres agglomérations. Mais elle tient aussi au fait que les statistiques, polarisées sur le périmètre institutionnel de la métropole, ne prennent pas en compte l’ensemble de la géographie sociale du bassin de vie grenoblois. En effet, dans un site contraint par les montagnes, la périurbanisation est exacerbée et une partie de la population aisée est partie résider à l’extérieur du périmètre administratif de la métropole, au sud du Pays Voironnais, et plus particulièrement dans la proche vallée du Grésivaudan.

La rive droite de la vallée du Grésivaudan cumule une forte attractivité résidentielle historique et le développement récent d’activités de pointe du modèle technopolitain (il s’est développé en trente ans une véritable « vallée de l’innovation technologique…

Cette géographie sociale questionne le fonctionnement territorial et les solidarités interterritoriales, en particulier en termes de logement et de déplacement.

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