Les revenus des Grenoblois

Publié le 1 avril 2016

Contrairement aux visions simplistes, Grenoble n’est pas une ville de classes moyennes où il y aurait peu de très pauvres et de très riches. En fait la répartition des revenus des ménages est proche d’une loi linéaire et ressemble à la répartition nationale. Pour l’agglomération les revenus sont un peu plus forts que ceux de la France. A noter comme au niveau national une inflexion vers les revenus les plus élevés. Grenoble a plus de ménages à faibles revenus qu’à la Métro ou nationalement.

revenus-fiscaux

Revenus fiscaux des ménages par unité de consommation et par déciles à Grenoble, l’agglomération et en France métropolitaine :

Année 2011 1er décile 2ème décile 3ème décile 4ème décile médiane 6ème décile 7ème décile 8ème décile 9ème décile
France métropolitaine 6924 10977 14003 16642 19218 22005 25365 30094 38960
Grenoble 5231 9267 12842 16000 19013 22149 25858 30890 39264
La Métro 6970 11291 14674 17565 20360 23317 26876 31596 39936

Un décile à Grenoble représente environ 8 000 ménages.

A Grenoble, il y a 10 % des ménages dont le revenu par unité de consommation est inférieur à 5 231 € annuel et 10 % des revenus supérieurs à 39 264 € annuel, la médiane (50% de revenus sont inférieurs et 50 % des revenus sont supérieurs) étant de 19013 €. Nationalement les chiffres sont très proches sauf pour les bas revenus où ils sont plus bas à Grenoble car en France la limite du premier décile est à 6 900 € soit presque 1 700 € de plus qu’à Grenoble. 30% des ménages grenoblois ont 1 500 € de moins que nationalement.

L’INSEE définit l’unité de consommation de la manière suivante : « pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on utilise une mesure du revenu corrigé par unité de consommation à l’aide d’une échelle d’équivalence. L’échelle actuellement la plus utilisée (dite de l’OCDE) retient la pondération suivante :
– 1 UC pour le premier adulte du ménage ;
– 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ;
– 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. »

Donc ce n’est pas identique aux parts fiscales.

Autre information : il y a 676 ménages à Grenoble qui payent l’impôt sur la fortune, soit 0,4 % de la population, alors que nationalement la moyenne est proche de 0,5 %.

Mais la répartition des habitants en fonction des revenus diffère très fortement en fonction des quartiers.

Il y a des quartiers riches et des quartiers pauvres. On peut les classer en fonction de la valeur de leur médiane des revenus par unité de consommation.

Les quartiers sont ceux définis par l’INSEE (IRIS). Le quartier le plus riche a une médiane 60 % au-dessus de la moyenne alors que le plus pauvre se trouve à 60 % en dessous de la moyenne.

Les quartiers les plus pauvres :

Arlequin, les Trembles, Mistral, Village Olympique, Teisseire, Jouhaux, Paul Cocat… Tous avec une médiane des revenus inférieure à 40 % à la médiane moyenne de la ville. La plupart des quartiers très inférieurs à la moyenne se trouvent dans le sud des grands boulevards, deux exceptions Notre Dame (- 27%) et Saint Laurent-Lavalette (-22%).

Les quartiers les plus riches : Crequi-Victor Hugo, Jean Jaurès, Préfecture, Trois Tours dont la médiane dépasse de 40 % la médiane de la Ville. Le quartier situé au sud des grands boulevards qui a une médiane de 20 % supérieure à la moyenne est Clémenceau (+22%).

Mais il y a d’autres disparités dans les revenus que simplement l’écart des valeurs médianes. Une mesure des inégalités de revenus peut s’effectuer en calculant le rapport entre le revenu du 9ème décile et le revenu du 1er décile, appelé rapport inter-décile. Pour la ville ce rapport vaut 7,5.

Il y a des quartiers où ce rapport est très grand, à cause de la limite du 1er décile qui est très basse.

Il y a 4 quartiers où le 1er décile est inférieur à 1000 € annuel (bien inférieur au RSA) : Arlequin, Les Trembles, Abbaye et Jouhaux.

Il y a deux quartiers où le 1er décile est supérieur à 11000 € : Préfecture et Clémenceau.

Le quartier qui se rapproche le plus de la structure des revenus de la ville est celui des Eaux Claires (Champs Elysées et Painlevé)

Quels sont les quartiers qui s’appauvrissent et ceux qui s’enrichissent ? Pour cela on compare sur une dizaine d’année (de 2001 à 2011) en corrigeant les revenus pour avoir la même moyenne de la valeur des médianes de revenus pour la ville en 2001 et 2011.

Les quartiers qui ont leur médiane beaucoup plus faible en 2011 par rapport à 2001 : Malherbe (-16%), Constantine (-11%), Rondeau-Libération (-8%), Eaux Claires-Painlevé (-8%), La Bruyère (-8%), Bajatière Ouest (-8%), Teisseire (-8%).

Par contre les quartiers qui ont vu leur médiane le plus augmenter : Esplanade (+11%), Vigny-Musset (+13%), Mistral (+13%), Waldeck Rousseau (+15%), Beauvert (+21%), Saint Laurent – Lavalette (+ 21%), Paul Cocat (28%), Notre Dame (+30%).

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