Évolutions du stationnement payant à Grenoble

Publié le 3 juin 2016

stationnementLe 27 mai, la mairie a annoncé les décisions prises concernant les futurs tarifs du stationnement payant dans les diverses zones de la ville qui seront soumises au Conseil municipal du 20 juin et mises en application au 1er juillet 2016. Il y aura d’importantes augmentations des horodateurs et pour une majorité de résidents automobilistes une forte augmentation du tarif résident. Des aménagements pour les professionnels sont prévus.

Si l’un des buts de ces décisions est un meilleur usage de l’espace public et une tarification incitative à l’usage des transports publics, du vélo et de la marche, il est également notable que la situation financière de la commune est gravement touchée par les décisions du gouvernement de réduire la dotation de l’Etat aux collectivités publiques. Les décisions sur le stationnement aideront un peu à réduire l’impasse budgétaire dans laquelle se trouve la commune et permettront d’améliorer la qualité de l’espace public. Encore faut-il que ces taxes et redevances soient équitablement réparties, en particulier en fonction des situations sociales.

L’ADES a travaillé sur le sujet de l’évolution des tarifs du stationnement :

Sur les tarifs horodateurs elle estime qu’il était nécessaire de les augmenter, tout en restant dans la moyenne des grandes villes, pour inciter les habitants à utiliser les transports publics en priorité pour éviter d’utiliser leurs voitures pour aller dans le centre-ville.

Sur les tickets résidents il y avait plusieurs propositions à étudier qui auraient pu être mises au débat :

  • Une première solution était de rendre de ticket résident gratuit ou peu cher afin d’inciter les résidents à ne pas utiliser leur voiture (la gratuité étant limitée au quartier de résidence) et d’étendre petit à petit les zones payantes à d’autres quartiers de la ville.
  • Une deuxième solution était de concevoir un ticket résident dont le tarif serait fonction continue des quotients familiaux des ménages (pour éviter les effets de seuil), avec pour une majorité de résidents ayant une voiture, une baisse ou une légère augmentation par rapport au 12 € mensuel actuel et le tarif maximum de 30 € pour les tranches supérieures de quotient familial.
  • Une troisième solution, analogue à la deuxième mais augmentant légèrement moins le tarif des horodateurs et un peu plus le tarif résident.

L’ADES estime que la ville aurait dû lancer une réflexion préalable avec les acteurs économiques, commerciaux et les Unions de Quartier pour faire un diagnostic sur l’état du stationnement et réfléchir aux solutions améliorant le stationnement des résidents dans l’optique de diminuer la circulation automobile dans la ville.

La recherche d’une tarification sociale juste pour le stationnement sur voirie demande d’avoir des données précises entre les revenus et la possession d’une voiture sans garage privatif. Or ces données n’existent pas actuellement. Le choix de seulement trois catégories de tarif en fonction du quotient familial (QF) est insuffisant pour éviter des effets de seuil qui sont toujours critiquables. Il n’est pas sûr que les ménages ayant une voiture et un quotient familial supérieur à 1200 ne représentent que 20 % des futurs usagers du ticket résident.

La mairie a indiqué que ses décisions seraient évaluées dans un délai d’environ un an afin de redéfinir de manière plus solidaire la grille des tarifs. La ville aura alors une vision beaucoup plus précise des répartitions des résidents automobilistes en fonction des revenus.

A travers cette nouvelle tarification il y a notamment la volonté de faire utiliser au mieux les parkings en ouvrages (ce qui est souhaitable), mais il faut signaler qu’il n’est pas possible d’y faire des tarifs sociaux contrairement au stationnement sur voirie et le nombre de place pour des abonnements (très chers) est limité. De plus, ces parkings en ouvrage ont été concédés au privé par des contrats qui fixent les tarifs… et cachent les profits pour les sociétés privées concessionnaires. Reste donc la capacité de la métropole de reprendre le contrôle de ce service public lorsque le contrat de délégation se terminera en 2018.

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