Pour mieux comprendre comment se structure le plan de sauvegarde des services publics locaux (2016-2018) il est intéressant d’examiner, par exemple, comment évolue depuis 2015 le budget de fonctionnement de la culture. Contrairement à ce que dit la rumeur publique, les choix faits ne sont pas issus d’une gestion d’austérité comprimant les dépenses n’importe comment. Des priorités politiques ressortent clairement pour organiser une sauvegarde des services les plus essentiels.
Par exemple, si la diminution consécutive à la baisse des dotations de l’Etat avait été faite proportionnellement au poids de chacun des grands postes d’activité de la commune, la perte du budget des bibliothèques aurait dû être de plus de 0,5 M€ entre 2015 et 2017. Or le budget des bibliothèques est resté constant à 8,4 M€. Il augmente même en pourcentage.
Le budget de la culture atteint environ 31,5 M€ et, malgré les fortes baisses des recettes de fonctionnement, ce budget est maintenu depuis 2015 à 12 % des dépenses totales de la commune, alors qu’une affectation proportionnelle de la baisse des dotations sur chacun des grands postes d’activité aurait conduit à diminuer le budget de la culture de plus de 2 M€. Le plan de sauvegarde ne casse donc pas ce service public malgré la violence des baisses des dotations de l’Etat.
En millions d’euros | CA 2015 | BP 2016 | BP2017 |
Dépenses totales de fonctionnement | 274,1 | 264,9 | 267,5 |
Dépenses pour la culture | 32,86 | 31,38 | 31,33 |
% culture par rapport au budget total | 12,0% | 11,8% | 11,7% |
Dépenses pour les bibliothèques | 8,29 | 8,55 | 8,44 |
% bibliothèques par rapport au budget culture | 25,2% | 27,2% | 26,9% |
Les moyens de fonctionnement du service de la culture sont maintenus à 5,9 M€ et les charges de personnel sont très maîtrisées. Ce sont les subventions qui ont été diminuées, pas uniquement celles versées aux associations, mais aussi et notablement, celles aux établissements publics. Il s’agit donc d’un travail de dentelle qui n’a rien à voir avec une brutale politique d’austérité. Comme l’indique l’adjointe aux cultures à propos des subventions aux associations : « La contrainte budgétaire nous a obligé à être dans une logique de préservation des plus fragiles mais sans augmentation, et implique une difficulté à ouvrir à de nouveaux entrants, ce qui reste encore un défi pour nous. »
Budget culture en M€ | 2015 | 2016 | 2017 |
Total | 32,86 | 31,38 | 31,33 |
dont charges à caractère général | 5,94 | 5,83 | 5,89 |
dont charges de personnel | 19,56 | 19,11 | 19,30 |
dont subventions | 7,33 | 6,42 | 6,13 |
En ce qui concerne les dépenses d’investissement pour la culture, la moyenne sur les 3 années s’établie à 2,3 M€, ce qui exprime, là aussi, un effort budgétaire constant.
Remarquons que la méthode employée par la commune de Grenoble pour élaborer ce plan de sauvegarde a conduit à réduire au maximum les conséquences de la violence de l’austérité gouvernementale. La coopération étroite entre les élu-es et les directions des services a permis de trouver des solutions réalistes et efficaces qui, en réorganisant les activités, permettent de les sauvegarder au mieux. D’un côté les élu-es ont porté les priorités politiques, de l’autre les directions, par leur connaissance précise des services, ont aidé à trouver les meilleurs compromis réalistes et efficaces pour sauvegarder l’essentiel du service public.