Elections législatives à Grenoble : attention à la dispersion des candidatures

Publié le 12 mai 2017

Deux circonscriptions législatives intéressent directement la ville de Grenoble, la 1ère et la 3ème. Ces deux circonscriptions ont un député sortant PS, respectivement G. Fioraso et M. Destot.

L’ADES milite depuis de longues années pour construire des rassemblements politiques regroupant la gauche alternative et les écologistes. C’est ainsi qu’en 2014, la liste menée par Eric Piolle, une ville pour tous, a gagné l’élection municipale, mettant fin à une domination du PS depuis 1995, grâce à un rassemblement très large, le Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes soutenu par des mouvements citoyens : le Réseau Citoyen et l’ADES et des partis nationaux : EELV, PG, Les Alternatifs, Nouvelle donne.

L’élection présidentielle de 2017 s’est conclue par un bouleversement politique profond mettant en cause tous les appareils politiques et redessinant un paysage politique à gauche sanctionnant une soi-disante gauche gouvernementale qui avait abandonné ses valeurs.

Suite à l’élection d’E. Macron à la Présidence de la République, il est important que soient présents à l’Assemblée nationale de nombreux députés défendant les valeurs de démocratie, d’écologie et de solidarité qui ont été portées par JL. Mélenchon et B. Hamon, si on veut peser sur la politique gouvernementale pour éviter une poursuite des politiques d’austérité qui ont des conséquences sociales très négatives.

Or le système électoral actuel pour l’élection des députés, consiste en une élection majoritaire à deux tours où seuls les candidats ayant dépassés 12,5% des inscrits peuvent prétendre au 2ème tour (à moins d’être dans les deux premiers du 1er tour). Comme les législatives sont le moment où les partis ou mouvements politiques accèdent au financement public pour la durée de la législature (un financement pour cinq ans calculé sur le nombre de voix obtenues lors du renouvellement des députés), il y a une logique qui pousse tous les partis ou mouvements à faire cavalier seul, d’où des campagnes de 1er tour avec une quinzaine de candidats dans chacune des 577 circonscriptions. Ceci entraine une dispersion des voix qui est fatale pour accéder au deuxième tour. Compte tenu de la participation plus faible que pour les présidentielles, il faut, pour être qualifié pour le 2ème tour, soit dépasser les 20-25 % des exprimés ou être dans les deux premiers à l’issue du 1er tour.

Pour que cette gauche nouvelle prétende à de nombreux députés, il est indispensable qu’elle se présente unie et qu’elle se répartisse les circonscriptions en fonction du rapport de force électoral qui s’est dessiné au 1er tour de la présidentielle afin de créer une sorte de répartition à la proportionnelle.

Etant nettement en tête des suffrages, la France Insoumise a la responsabilité de proposer des alliances et des répartitions de circonscriptions au PCF, aux socialistes « hamonistes » et aux écologistes, afin que le rassemblement de l’ensemble de ces composantes offre une solution gagnante dans de nombreuses circonscriptions et que ces dernières composantes acceptent une telle solution.

S’il n’y a pas cette démarche unitaire, il y aura une concurrence négative entre ces composantes avec comme résultat un échec important, laissant à la nouvelle majorité présidentielle le champ libre.

L’ADES ne peut que regretter la situation actuelle de blocage qui ne répond pas aux exigences de la période politique, notamment à Grenoble et espère qu’au lendemain des élections législatives, toutes ces composantes de gauche et écologistes se retrouveront dans les mêmes batailles pour plus de solidarité, d’écologie et de démocratie.

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