Tarification du SMTC, de légères adaptations au 1er septembre 2017

Publié le 13 juillet 2017

Le SMTC essaye, avec les moyens du bord (et ils sont malheureusement très limités) de rendre la tarification des transports en commun la moins injuste possible. La solution la moins mauvaise, en dehors d’une gratuité généralisée qu’il est incapable de financer dans l’état actuel de la législation, serait de faire une tarification dépendante des revenus quel que soit l’âge de l’usager. Pour que le service public puisse être financé, les usagers devraient apporter au moins 37 M€ à la Semitag (ce qui était prévu dans le contrat de délégation) or ils n’ont payé que 33 M€ en 2016. Le SMTC est donc obligé, sauf à diminuer le service, de trouver des augmentations de tarif qui impactent le moins possible l’ensemble des usagers (pour ne pas les détourner de l’utilisation du service).

Rappel utile, le SMTC a ses recettes qui ont fondu suite aux décisions du Conseil général (décision d’A. Vallini qui veut se représenter aux élections sénatoriales) puis du Conseil départemental, la Métro ne pouvant pas compenser seule cette perte.

Le 6 juillet, le comité syndical du SMTC a décidé de la grille des tarifs à partir du 1er septembre 2017, en augmentant d’environ 1 M€ la recette attendue, ce qui ne résout qu’une part du financement du service. Pour ne pas pénaliser les usagers les plus exposés (les jeunes de 4 à 25 ans), le comité a estimé que les tarifs pour les plus de 75 ans, qui étaient les plus faibles, pouvaient être augmentés (passant de 3 € par mois à 11,33 € par mois). La tarification solidaire, suivant le quotient familial (QF), reste : les abonnements mensuels en fonction du quotient familial seront de 2,5 € pour QF inférieur à 408, 9,80 € pour QF entre 409 à 511, 14,8 € pour QF ente 512 et 591 et 19,7 € pour QF entre 592 à 611.

Même s’il y a une forte augmentation pour les plus de 75 ans, le tarif de base restera faible pour tous et pour les personnes âgées à faibles ressources (QF inférieur à 511), le tarif solidaire s’appliquera. Cette augmentation ne fait pas rentrer les personnes âgées dans le droit commun, mais ce sont des habitués du transport en commun : il ne faut pas les faire fuir et il faut tenir compte de l’histoire grenobloise qui avait décidé de la gratuité pour les personnes âgées à une époque où le service public pouvait le supporter.

Un des constats fait par le SMTC, c’est que les revenus des personnes âgées n’étaient pas significativement inférieurs à ceux des autres usagers (à part les moins de 30 ans) et donc qu’il était possible de les rapprocher du droit commun.

Un certain nombre d’élus du SMTC se sont émus de cette augmentation avec des arguments plutôt démagogiques (ils font payer les vieux !!), ils feraient mieux de s’interroger sur comment assurer de manière durable le fonctionnement de ce service public essentiel qui a été sacrifié par des décisions politiques qu’il faut rappeler et demander aux parlementaires et au gouvernement de changer les lois qui entravent le financement de ce type de service

Voici des données sur le revenus, pour l’agglomération grenobloise, (voir le cahier de l’Obs’Y : « cahier thématique revenu-précarité 2014 » ) par unité de consommation (UC)

Indicateurs de revenus selon l’âge (en € par mois) et par UC moins de 30 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-74ans 75 ans et plus
Revenu médian 1 432 1 627 1 629 1 993 1 923 1 654
Revenu des 10 % les plus pauvres 358 489 523 724 821 860
Revenu des 10 % les plus riches 2 500 3 058 3 268 3 851 3 805 3 176

L’INSEE utilise l’Unité de Consommation (UC) pour mieux mesurer la réalité du niveau de vie :

« Système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de tailles ou de compositions différentes. Avec cette pondération, le nombre de personnes est ramené à un nombre d’unités de consommation (UC).

Pour comparer le niveau de vie des ménages, on ne peut s’en tenir à la consommation par personne. En effet, les besoins d’un ménage ne s’accroissent pas en stricte proportion de sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n’est pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie.

Aussi, pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on utilise une mesure du revenu corrigé par unité de consommation à l’aide d’une échelle d’équivalence. L’échelle actuellement la plus utilisée (dite de l’OCDE) retient la pondération suivante :

– 1 UC pour le premier adulte du ménage ;

– 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ;

– 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. »

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