Enquête publique sur le projet A480 – Rondeau

Publié le 15 décembre 2017

Alors que l’enquête publique devait se terminer le 28 décembre 2017, suite à des demandes d’habitants, la commission d’enquête devrait la prolonger jusqu’au 12 janvier 2018 et elle organise une réunion publique lundi 18 décembre de 19 h à 21 h au Stade des Alpes, où les maitres d’ouvrages (AREA et Etat) présenteront leurs projets. L’ADES a transmis aux commissaires enquêteurs plusieurs demandes d’information car le dossier est incomplet et a demandé que plusieurs contre-propositions soient examinées.

Plusieurs points sont à prendre en compte, notamment la lutte contre le bruit des infrastructures routières. Des habitants pointent le manque de continuité des murs antibruit et insistent sur la baisse de la vitesse dans la partie centrale de l’A480. Cette lutte contre le bruit est essentielle pour la santé publique et la France vient de se faire rappeler à l’ordre (avec la Grèce) par la Commission européenne qui l’a mise en demeure le 7 décembre, de mieux agir contre le bruit en adoptant des plans d’action (voir par exemple Le Monde du 8 décembre).

Il y a aussi de vraies insuffisances concernant la pollution atmosphérique. Il y a beaucoup de personnes sensibles qui vivent une partie de la journée près de l’autoroute, notamment des crèches et des écoles. Le dossier fait croire que la pollution due au trafic automobile pourrait décroitre grâce aux améliorations des moteurs. Ce discours était déjà mis en avant depuis des années et on a vu comment les constructeurs arrivaient à fausser les émissions de polluants. Donc seule une vraie diminution du trafic apportera des améliorations sensibles en développant les alternatives à l’automobile transportant une seule personne. En fait l’argument principal en faveur de ce projet c’est la diminution ou la disparition des bouchons, mais il n’y a pas d’effet positif sur la qualité de l’air, seuls les gains de temps sont valorisés mais peu importe l’impact sur la santé des habitants. Il est pourtant impératif de diminuer la pollution de l’air.

Il y a une affirmation qui prévoit une stabilité du trafic et en même temps une amélioration très importante de la fluidité de l’ensemble du trafic sur l’A480 et dans la ville. Ceci est tout à fait surprenant car toutes les améliorations de la fluidité entrainent toujours une augmentation du trafic automobile, ceci est vérifié dans la pratique et au contraire lorsqu’il y a limitation de la fluidité par limitation du gabarit, il y a diminution du trafic. Il y a là comme un miracle que les commissaires enquêteurs feraient bien d’éclaircir, puisque le gain économique global du projet est fondé sur le gain de temps pour les automobilistes de l’ensemble de l’agglomération.

D’autres questions importantes sont mal ou peu traitées dans l’étude d’impact : les conséquences du projet sur la digue du Drac ne sont pas étudiées, le transport des matières dangereuses devrait pousser au passage à 70 km/h et l’élargissement du domaine autoroutier est contradictoire avec le protocole d’intention qui a été signé par l’Etat et AREA et qui doit s’appliquer.

Pour se faire une opinion éclairée sur ce dossier, l’avis de l’Autorité environnementale est une bonne introduction.

Pour écrire à la commission d’enquête : enquetepubliquea480rondeau@orange.fr

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