Les points forts des réseaux de chaleur

Publié le 5 janvier 2018

Dans l’agglomération, le développement du chauffage urbain est la pièce maitresse du schéma directeur de l’énergie, qui permettrait d’atteindre les diminutions attendues de la consommation d’énergie et des émissions des gaz à effet de serre. C’est pourquoi le classement du réseau de chauffage urbain sera prochainement arrêté obligeant dans la zone de forte densité du réseau actuel à se raccorder au chauffage urbain lors des changements de chaudières collectives. Les raisons pour lesquelles le développement du chauffage urbain est une nécessité sont rappelées par l’ADEME dans un avis de décembre 2017, qui précise les enjeux d’une politique énergétique répondant aux exigences de la lutte pour limiter l’impact du changement climatique.

« En France, près de la moitié de la consommation finale énergétique est consommée sous forme de chaleur (47%), le secteur résidentiel et tertiaire représente deux tiers de cette consommation finale. L’usage principal de cette chaleur est le chauffage des locaux et la production d’eau chaude sanitaire. En 2017 la grande majorité (80%) de cette chaleur est produite à partir de sources non renouvelables, une évolution forte est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par la loi : réduction des émissions de gaz à effet de serre, réduction de la consommation énergétique primaire des énergies fossiles, augmentation de la part des énergies renouvelables…

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) publiée au Journal Officiel du 18 août 2015 met en avant les réseaux de chaleur EnR&R (énergies renouvelables et de récupération) avec l’objectif très ambitieux de multiplier par cinq la quantité de chaleur et de froid renouvelables et de récupération livrée par les réseaux de chaleur et de froid à l’horizon 2030 par rapport à l’année de référence 2012

L’ADEME indique les points fort des réseaux de chauffage urbains :

« Les réseaux de chaleur permettent de mobiliser massivement des gisements d’EnR&R locale non distribuables autrement (géothermie profonde, chaufferie bois de forte puissance, récupération de chaleur fatale…)

Sur le plan environnemental, les réseaux de chaleur alimentés majoritairement par des EnR&R permettent des niveaux d’émissions de CO2 très faibles (50 à 100gCO2/kWh pour un réseau biomasse) comparativement à des solutions individuelles fossiles ou à des réseaux alimentés par des énergies fossiles (supérieure à 200gCO2/kWh).

Le réseau de chaleur est un outil évolutif essentiel de planification énergétique territoriale pouvant s’adapter à une large gamme de situations tant dans les quartiers existants que dans les quartiers neufs.

Sur le plan économique, les réseaux de chaleur EnR&R offrent un service de livraison de chaleur compétitif et stable sur le long terme…

Les chaufferies centralisées utilisées sur les réseaux de chaleur (y compris biomasse) sont soumises à des réglementations très strictes compte tenu de leurs tailles significatives. Ces réglementations permettent de maitriser au meilleur coût la qualité de l’air et les émissions polluantes, notamment grâce à la mise en œuvre de traitements des rejets performants…

Pertinence économique des réseaux de chaleur, et notion de densité énergétique :

Les coûts d’un réseau de chaleur proviennent en grande partie du génie civil lié à la longueur des canalisations enterrées. Economiquement, une infrastructure de ce type s’optimise en mutualisant les travaux de voirie et se rentabilise d’autant plus vite que chaque mètre de canalisation est utilisé pour faire transiter un maximum de chaleur. L’indicateur densité énergétique (ou densité thermique linéaire), qui s’exprime en MWh d’énergie livrée par mètre de tranchée (MWh/ ml) par an est une des caractéristiques de la viabilité d’un réseau de chaleur EnR&R. Plus il est élevé, plus le réseau de chaleur gagne en efficacité. Il permet également de refléter l’influence de nombreux paramètres tels que la consommation, la compacité des bâtiments, la forme urbaine ou la mixité d’usage. On citera le cas favorable de bâtiments de plusieurs niveaux, côte à côte, avec bureaux / commerces au RDC et des logements en étages qui peut conduire à une excellente densité du réseau, même en cas de faible consommation exprimée en kWh/m²/an. »

L’ADEME recommande de « choisir, lorsque le projet le permet, un bas niveau de température de départ d’eau de l’ordre de 55/60°C : ceci permet de diviser quasiment par 2 les pertes par rapport à un régime à haute température (Supérieur à 90°). Un régime de température bas permet également de maximiser les intégrations des sources possibles basse température (solaire, géothermie, récupération …). Cette mesure peut être réalisée ponctuellement sur un réseau haute température existant par la mise en place d’une sous-station d’échange intermédiaire alimentant une boucle vers un quartier neuf ou un programme de rénovation urbaine.

Abaisser les températures d’eau en sortie des bâtiments au maximum afin de réduire la consommation des pompes de distribution du réseau de chaleur. »

Pour lire le rapport complet, cliquez ici.

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