Élargissement de l’A 480 : auraient-ils mis la charrue avant les bœufs ?

Publié le 1 juin 2018

L’élargissement de l’autoroute A 480 exige une déclaration d’utilité publique (DUP). Cette DUP doit être précédée d’une enquête publique, ce qui a été le cas. Mais pour que la DUP, qui devrait être arrêtée par le Préfet à la fin de l’année, soit valable, il est nécessaire que l’étude d’impact soit complète et permette au public d’avoir l’ensemble des informations sur les impacts possibles de ce projet. Or il apparait que cela n’a pas été le cas. La commission d’enquête avait déjà indiqué des faiblesses dans les informations fournies sur la question de la digue le long du Drac avec les dangers que courrait la ville de Grenoble en cas de crue et de fragilisation de la digue.

Lors du Conseil de métropole du 25 mai 2018, une délibération s’est penchée sur la « validation du protocole sur la digue des Eaux claires relatif aux études complémentaires ».

Visiblement l’enquête publique n’a pas pu apporter toutes les précisions sur un sujet d’importance puisque des études complémentaires sont nécessaires pour connaitre l’état de la digue et les éventuels travaux nécessaires à son renforcement.

Voici ce que dit la délibération du 25 mai 2018 :

« Dans le cadre du projet de réaménagement de l’A480, la Métropole est sollicitée pour être signataire d’un protocole avec l’Etat, le Département de l’Isère, AREA, et le SYMBHI destiné à clarifier la réalisation des études préalable à l’engagement des travaux de confortement et de renforcement de la digue des Eaux claires dans son ensemble. En effet, face au double enjeu de protection de la Métropole contre les crues du Drac et du réaménagement de l’A480 pour réduire la congestion et moderniser l’infrastructure au profit des usagers et des riverains, les parties ont convenues de la nécessité impérative de maintenir un traitement d’ensemble et synchronisé des travaux de la digue des Eaux claires. D’autre part, le SYMBHI, suite au transfert de la compétence GEMAPI par la Métropole sur l’Isère, le Drac et la Romanche, porte aujourd’hui le projet de Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) Drac dont le principal objectif est de rendre les digues du Drac résistantes à l’aléa de référence. Le PAPI est un outil permettant de bénéficier de fonds publics pour la mise en place de programmes d’actions de lutte contre les inondations Le protocole permettra la recherche des financements adéquats et le cas échéant, via le PAPI d’intention du Drac.

Ce protocole a pour objet de :

  • définir les modalités administratives, techniques et financières de réalisation des études complémentaires nécessaires à la connaissance d’ensemble de l’état de la digue, et à la définition d’un éventuel programme de travaux la confortant, voire la renforçant.
  • acter un principe de coordination des études et des travaux.

Les parties signataires de ce protocole s’accordent notamment sur une démarche consistant à :

  • engager sans délai les études complémentaires nécessaires à la connaissance d’ensemble de l’état de la digue, telles que préconisées par l’Etude de Dangers des Digues (EDD) de la rive droite du Drac de 2014, complémentairement à celles déjà réalisées par AREA dans le cadre de son projet d’aménagement autoroutier, ;
  • définir le programme global des travaux éventuellement nécessaires pour conforter voire renforcer la digue sur le linéaire supportant le réaménagement de l’A480 comme sur le reste de la digue, en fonction notamment du niveau de protection souhaité par l’entité ayant la compétence GEMAPI.
  • et les analyser au regard du planning de réalisation de l’aménagement de l’A480 qui ne peut être ni retardé ni différé, afin le cas échéant de les inscrire dans ce calendrier de travaux.
  • coordonner cette démarche avec la mise en œuvre du PAPI du Drac.

Le pilotage des études sera confié au SYMBHI qui s’appuiera sur le gestionnaire de digues du Y grenoblois, l’ADIDR. Les études ont pour vocation à lever les incertitudes de l’EDD de la rive droite du Drac réalisée en 2014 par l’ADIDR et la Dir Centre Est. Le coût de ces prestations est estimé à 100 000€ TTC.

Le plan de financement prévisionnel est le suivant : 25% par l’État (fonds Barnier) ; 25% par AREA ; 25 % par le Département de l’Isère ; 25 % par Grenoble-Alpes Métropole ; »

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