Affaire Benalla, le feuilleton de l’été : une affaire d’Etat ?

Publié le 24 août 2018

Ce fut le feuilleton de l’été. Alors que les comportements de MM. Benalla et Crase, agissant comme des policiers lors de la manifestation du 1er mai n’avaient étonné que peu de personnes, c’est l’identification par le quotidien Le Monde d’Alexandre Benalla comme membre du cabinet du président de la République qui a lancé l’affaire. Puis on a appris que Vincent Crase était salarié du parti LREM du Président. Le site Médiapart découvre que d’autres personnes, bien discrètes et embauchées secrètement, font partie des personnels chargés de la sécurité à l’Elysée. Une police parallèle serait-elle mise en place ? Ce serait une affaire d’Etat si cela se confirmait.

Il apparait maintenant que le pouvoir exécutif a tout fait pour cacher cette affaire : les responsables administratifs à tous les niveaux qui étaient au courant (Elysée, ministère de l’intérieur, préfecture de police, policiers…) n’ont surtout pas averti le procureur de la République comme leur impose l’article 40 du code de procédure pénale, dès qu’ils ont été mis au courant des agissements délictueux de ces individus, c’est-à-dire très vite : « Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République ».

C’est le procureur qui a lui-même ouvert une enquête suite aux révélations de la presse.

Un des aspects les plus cocasses, la position du ministre de l’intérieur qui n’a rien su, ni rien vu et qui comme le Préfet de Police, déclare sous serment qu’il ne connaissait pas M. Benalla, mais qui le salue par une accolade lors de la réunion de débriefing le soir du 1er mai ; le préfet le traitant par ailleurs de « cher ami » en janvier 2018.

Souhaitons que la justice fasse correctement son travail et que la commission du Sénat termine le sien. Coté Assemblée Nationale, la commission s’est terminée en eau de boudin, vu la volonté des députés « En Marche » de ne pas aller au bout de l’enquête ; laissant à penser que tout n’est pas clair dans cette affaire.

Souhaitons aussi que les copinages « malsains » cessent dans le choix des proches collaborateurs des responsables de la haute administration.

 

 

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.