ANRU 2 : des informations précises sur une grosse usine à gaz technocratique

Publié le 5 octobre 2018

Le 4 octobre, les porteurs du projet Anru 2, La Métro, les communes de Grenoble, Echirolles et Saint Martin d’Hères, l’Etat et les bailleurs, ont tenu une conférence de presse pour faire le point après avoir reçu les recommandations du comité d’engagement pour la finalisation de la convention Anru2.

L’avis du comité d’engagement date du 11 juillet, il a tardé à être diffusé, il rappelle que « le dossier déposé à l’ANRU est un projet de territoire, porté pleinement par la métropole qui continuera à assurer un rôle prépondérant dans la gouvernance et la mise en œuvre de la convention pluriannuelle de renouvellement urbain… la vocation portée par les élus pour les quartiers de la Villeneuve de Grenoble et les Essarts Surieux est celle d’écoquartiers populaires, dont la capacité à permettre au logement pour les ménages modestes serait préservée tout en luttant contre la paupérisation. Le projet des Villeneuves est articulé autour de 4 axes : attractivité, emploi, éducation et proximité, qui en font un projet urbain, économique et social, un projet de territoire pour lutter contre la fracture territoriale. »

Le comité d’engagement distingue clairement deux phases dans la mise en place du projet : la première bien définie jusqu’en 2021 et la seconde qui sera soumise à arbitrages à mi-parcours. Mais avec une perspective clairement affichée de nombreuses démolitions de logements puisqu’il est prévu au total 541 démolitions dont 263 à Villeneuve-VO, 192 aux Essarts Surieux et 86 à Mistral. C’est la réaffirmation de la logique de l’ANRU : d’abord la démolition si vous voulez des subventions. Par contre il y aura plus de 3000 réhabilitations de logements sociaux (soit 42 % du total) et 1733 requalifications de propriétés privées subventionnées par l’ANAH qui font partie intégrante du projet soit 80 % des propriétés privées.

Le comité d’engagement précise que cette perte de logements sociaux sera compensée par 522 logements sociaux construits « essentiellement dans les communes en rattrapage SRU ». Ce qui signifie que si les démolitions prévues lors de la deuxième phase sont effectivement imposées, il y aura une diminution nette du nombre de logements sociaux dans la ville ce qui est contradictoire avec la loi qui impose d’aller vers 25 % de logements sociaux. C’est une vision totalement technocratique car rien n’assure que les nouvelles constructions soient effectives et surtout c’est d’abord la démolition, mais alors on les logent où, les locataires qui sont priés de partir !!!

En ce qui concerne le bâti de l’Arlequin Nord, les décisions concernant la première phase (2018-2021) obligent la démolition du seul 20 Galerie de l’Arlequin (95 logements) et du foyer ADOMA (41 logements et 245 chambres). La réhabilitation du 10 n’est pas subventionnée, ce sera donc au propriétaire, la SCIC Habitat de décider de l’avenir de ce bâtiment.

Il est prévu la réhabilitation de 221 logements du 30, 60 est, 70N et 70SO. 

Ce qui est un peu rassurant, c’est que l’engagement de l’ANRU est concentré sur la première phase (2018-2021) : 113 M€ et seulement 27 M€ pour la deuxième phase, ce qui laisserait de larges marges de manœuvres aux collectivités et aux bailleurs.

A suivre…

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