Lors du conseil municipal du 5 novembre, le maire a répondu à une nouvelle question orale du groupe EAG, toujours sur l’unique question de la démolition imposée par l’ANRU. Il a rappelé la position claire et ferme de la ville sur ce dossier : « la démolition doit se limiter à celle du 20 Galerie de l’Arlequin ». Le nouveau règlement de l’ANRU impose une obligation absolue de démolition pour obtenir des subventions pour la rénovation urbaine. Rappelons que cette obligation n’existait pas à l’époque de la démolition du 50 Galerie de l’Arlequin.
Le maire renouvelle la position de la mairie sur l’avenir de ce quartier qui ne se résume pas à la question de la démolition d’un immeuble, mais à la rénovation globale de ce quartier notamment la question sociale qui doit être mise au centre de l’action publique.
Voici un large extrait de la réponse du maire à EAG :
« Vous le savez, l’ANRU donne une priorité assumée aux démolitions-reconstructions, à l’échelle nationale et ce depuis plus de quinze ans, priorité encore renforcée depuis 2014 avec la modification de son règlement qui lie encore plus l’obtention de crédits et le niveau des démolitions.
Vous le savez aussi, nous nous sommes mobilisés pour que les qualités urbaines de la Villeneuve soient reconnues et valorisées, du parc aux équipements publics intégrés. Et nous croyons fermement dans l’avenir de la Villeneuve, comme écoquartier populaire.
Comme d’habitude, vos questions et interrogations se limitent aux démolitions.
Mais vous le savez comme moi : démolir ou réhabiliter ne suffisent pas pour résoudre les difficultés sociales vécues par les habitants, pour faire renaître ce « nous », cet espoir commun qui malheureusement s’étiole dans nombre de quartiers concernés par le renouvellement urbain.
Vous le savez, ce sont les collectivités locales et les bailleurs sociaux qui, au-delà des accords-cadres portent avec acharnement les démarches de réhabilitation, conduisent les protocoles de relogement, assurent la présence humaine indispensable pour accompagner les transitions urbaines, ils sont également maintenant dans l’obligation d’assurer l’accompagnement social, et même l’aide à la sécurité, par la tranquillité du soir en complément du droit commun assuré par la Police.
Or je vous ai peu entendu sur la précarisation des bailleurs sociaux due aux décisions gouvernementales, comme je vous ai peu entendu sur le rapport Borloo balayé par le gouvernement.
Car la Villeneuve, ce ne sont pas que des murs. La Villeneuve ce sont d’abord des gens, des habitants, une vie sociale, culturelle, sportive, des activités économiques, des commerces de proximité.
Je ne vous entends jamais sur ces sujets de la plus haute importance
Je ne vous entends pas sur le projet éducatif pour la Villeneuve.
Je ne vous entends pas sur la vie culturelle à la Villeneuve.
Je ne vous entends pas sur le soutien à la dynamique associative à la Villeneuve.
Je ne vous entends pas sur la mixité sociale à la Villeneuve.
Je ne vous entends pas sur le travail de médiation, de gestion urbaine et sociale, de prévention en santé.
Je ne vous entends pas sur l’accès à une alimentation saine et sûre à la Villeneuve.
Je ne vous entends pas sur l’accompagnement des jeunes et des familles.
Je ne vous entends pas sur la lutte contre la précarité énergétique.
Je ne vous entends pas sur la vitalité commerciale à la Villeneuve.
Je vous invite… à vous impliquer, à vous intéresser aux difficultés, aux réussites, et aux solutions que nous devons trouver ensemble pour améliorer la vie des habitants à la Villeneuve.
Je vous invite par exemple à nous interroger sur le lancement du plan de sauvegarde des copropriétés dégradées.
Je vous invite par exemple à vous intéresser à l’action de la direction de territoire pour proposer un accompagnement à la scolarité à l’échelle du secteur, en lien avec les associations et les familles, à celle de la mission locale sur l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, à celle de la Métropole sur les espaces publics, à celle des bailleurs, à celle de la cellule sports et quartiers auprès de tous les jeunes et notamment des filles, à celle des acteurs culturels, des associations, des entreprises qui, sur le terrain, œuvrent jour après jour pour le quartier et ses habitants.
Je vous invite à vous associer, à soutenir les gens qui se retroussent les manches pour construire des projets humanistes et émancipateurs qui nourrissent le bien vivre de tous, et nous permettent de croire en un « nous », en un espoir collectif pour l’avenir…
Au lieu de reposer la même question 50 fois, de la triturer dans tous les sens, de jouer sur les formulations, les mots, les rumeurs, les prétendus plans cachés et fomentés de l’extérieur posez-vous les bonnes questions, pas celle auxquelles on a déjà répondu à de multiples reprises. Demandez-vous plutôt comment améliorer le cadre de vie des habitants du quartier. »
La métropole vient de délibérer pour signer la charte écoquartier pour le projet des Villeneuves (voir le texte de la charte ici)
Mots-clefs : Mobilisations, Urbanisme, Villeneuve
