Au Conseil de métropole du 21 décembre, la création de la SEMOP (Société d’économie mixte à opération unique), qui va gérer durant 5 ans les parkings en ouvrage de l’agglomération a été actée. C’est EFFIA stationnement qui a été choisi comme actionnaire privé de la SEMOP avec 50% moins une action, la Métro ayant 50% plus une action. Il n’y a eu que Transdev (actionnaire de la SEMITAG) pour concurrencer EFFIA qui est filiale de Kéolis, groupe international, filiale de la SNCF (70 % des actions et 30 % pour la Caisse de dépôt et placement du Québec). EFFIA connait bien les parkings grenoblois puisqu’elle en gère déjà la moitié.
Le contrat de DSP débutera le 1er avril 2019 (ce n’est pas un gag) et se terminera le 31 mars 2024.
La logique implacable d’une SEMOP, que nous avions décrite, est en effet démontrée : aller chercher un actionnaire privé signifie qu’on a besoin de lui et qu’il est donc indispensable et qu’il faudra passer sous ses conditions, sinon ce n’est pas la peine d’aller le chercher.
Le pouvoir réel dans la gestion quotidienne des parkings est en effet donné au partenaire privé, puisque le directeur général (qui a tous les pouvoirs) est proposé par EFFIA, les directeurs généraux adjoints sont nommés sur proposition du DG et les pouvoirs du conseil d’administration sont très encadrés que toutes les décisions importantes seront prises à la majorité des deux tiers, donc l’actionnaire privé aura un droit de véto sur les questions les plus importantes : l’approbation et modification du budget annuel de la SEMOP, la révocation du Directeur Général, l’approbation ou modification du Programme prévisionnel d’investissements, toute modification du contrat, toute proposition de modification des statuts ou du capital, toute opération non prévue ou non autorisée au Contrat de concession, tout avenant ou résiliation du contrat d’assistance technique… Comme la grille tarifaire et son indexation qui fait partie du contrat et même sur les tarifs la Métro n’aura plus la liberté.
La Métro abandonne le pouvoir durant 5 ans dans la gestion des parkings en ouvrage, donc elle se trouve avec moins de pouvoir que durant la période précédente où elle pouvait résilier les contrats, imposer des avenants…
En conclusion, que cela serve de leçon à l’avenir, il ne faut pas choisir une SEMOP pour gérer un service public quand ce n’est pas indispensable. Il faut regretter que la solution SPL n’ait pas été choisie immédiatement, elle serait déjà en activité et toute évolution dans la gestion des parkings pourrait se faire immédiatement en grande souplesse.
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