Répartition des spécialités dans les lycées… vers un renforcement de la fracture sociale

Publié le 11 janvier 2019

Le rectorat a rendu public le projet de répartition des spécialités dans chaque lycée de l’académie. Ce projet montre comment la réforme Blanquer va approfondir la fracture sociale sur notre territoire.

Une première analyse montre :

  • d’une part, des inégalités entre métropole et territoires périphériques, car la répartition est en fait liée à une politique budgétaire de suppression de postes (venant approfondir un malaise social dans des territoires déjà perçus par leurs habitant-e-s comme relégués). Est-ce la raison pour laquelle il y a concordance entre établissements actifs contre la réforme et secteurs où la mobilisation des gilets jaunes est forte ?
  • d’autre part, des inégalités sociales entre LEGT (lycée d’enseignement général et technologique) selon la coloration sociale de leur public [à l’exception notable d’Argouges explicable par la continuité de la politique du ministère depuis 2011] à l’échelle métropolitaine. On remarque par exemple les effets du poids social du public d’un établissement comme le lycée du Grésivaudan, sous forte concurrence du privé sur le nombre de spécialités proposées.

On dira bien sûr que les moyens de transport et déplacements permettront de compenser les inégalités au moins à l’échelle communale, mais on ne comprend pas pourquoi on n’inverse pas la logique en renforçant plutôt les établissements défavorisés socialement d’autant que les établissement les mieux dotés sont aussi à la limite de leur capacité d’accueil.

On est donc là loin des politiques scolaires visant à l’homogénéité comme en Finlande. Pas facile (voire impossible ?) de compenser à l’échelle communale ces puissants facteurs d’inégalités qu’alimente cette politique scolaire. Les politiques visant à améliorer la mixité sociale sur le territoire via le PLUi ne sont pas relayées par le ministère de l’Education Nationale, puisque la réforme Blanquer approfondit la fracture sociale sur le plan scolaire, là où les politiques locales tentent de les atténuer par leur politique de logement

A noter aussi que le privé est dérogatoire par rapport à la réforme et gagne des postes aux concours de recrutement, ce qui n’est pas anodin …

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