Le débat national sur la gestion des matières et déchets radioactifs est ouvert

Publié le 26 avril 2019

C’est la première fois que le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), dont c’est la cinquième édition relative aux années 2019-2021, est soumis à un débat public organisé par la CNDP (Commission Nationale du Débat Public). Il a démarré le 17 avril et durera jusqu’à fin septembre 2019.

Le dispositif prévoit une vingtaine de manifestations sur l’ensemble du territoire (rien dans l’agglomération grenobloise). A l’issue du débat, la commission établira un compte-rendu, auquel la maîtrise d’ouvrage sera tenue de répondre pour dire si elle poursuit ce projet de plan en l’état, en le modifiant ou en l’abandonnant.

Des mouvements antinucléaires dont le réseau « Sortir Du Nucléaire » annoncent qu’ils ne participeront pas à ce débat dans un communiqué du 16 avril : « Pour nous, débattre n’a pas de sens si les choix sur ce sujet sont déjà verrouillés.

À quoi bon débattre des options de gestion de ces substances ingérables, si la seule solution réellement existante, à savoir l’arrêt de leur production, est exclue par les pouvoirs publics ? Contre l’avis des citoyens, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie a déjà acté la prolongation de quasiment tous les réacteurs au-delà de 50 ans et le déploiement d’une nouvelle génération de centrales. Un tel choix nous impose des décennies d’accumulation de nouveaux déchets et matières radioactifs. Il est indécent de nous demander de participer à leur cogestion.

Par ailleurs, quels que soient les efforts de la Commission Particulière du Débat Public pour mettre en discussion l’ensemble des sujets et solliciter une expertise pluraliste, il n’existe aucun mécanisme contraignant qui garantisse la prise en compte des conclusions. Et tant sur la production de déchets que sur les modes de gestion actuels et futurs, la feuille de route est tracée depuis des décennies, tant pour l’Andra que pour les décideurs. Dès lors, il ne s’agit pas d’un rendez-vous démocratique ; comment ce débat pourrait-il être autre chose qu’une opération de sensibilisation la problématique des déchets, voire de communication ?…

L’expérience a malheureusement montré qu’en matière de nucléaire, les débats publics n’ont jamais permis de remettre en question des projets déjà décidés ailleurs, qu’il s’agisse des débats sur les déchets de 2005 et 2013 ou de celui sur l’EPR de Flamanville en 2007. Ce constat avait même mené trois membres de la CPDP à se désolidariser des conclusions en 2013. »

L’ANDRA édite un inventaire de tous les sites détenant des produits radioactifs sous diverses formes. En Isère il y a 20 sites dans l’inventaire allant du laboratoire de recherche, à la médecine nucléaire, à certaines sociétés industrielles et aux centrales nucléaires : le Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CNRS-UGA) à Gières, le CEA à Grenoble, la Clinique de médecine nucléaire et l’Institut de biologie et de pathologie au CHU à la Tronche, l’Etablissement Français du sang à la Tronche, Le laboratoire des Radiopharmaceutiques biocliniques (INSERM) à la Tronche, l’Institut Albert Bonniot à la Tronche, l’Institut Laue Langevin à Grenoble, le SCINTEP- médecine nucléaire à Grenoble, le Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie (CNRS-IN2P3-UGA) à Grenoble, l’Institut des neurosciences (INSERM) à Grenoble, l’Institut Dolomieu à Grenoble (UGA), le laboratoire d’écologie alpine (LECA), le laboratoire Cyclopharma à Janneyrias, l’usine de CEZUS à Jarrie, la société Rolls-Royce Civil Nuclear SAS à Meylan, le site du surgénérateur en démantèlement à Creys Malville, la centrale nucléaire de Saint Alban à Saint Maurice l’Exil, la société Sigma Aldrich Chimie à Saint Quentin Fallavier, la société NCT à Saint-Romain-de-Jalionas et la société Coquand gérant la décharge du Serf à Vif,

Pour suivre le débat public voir ici.

Pour accéder à l’inventaire de l’ANDRA  .

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