Analyse résultats des élections européennes à Grenoble et dans l’agglomération

Publié le 31 mai 2019

Un fait intéressant de cette élection est la participation en forte hausse par rapport à celle de mai 2014, elle augmente de 7,7 points. Traditionnellement à Grenoble elle dépasse la participation nationale de 2 à 3 points mais pas cette année où elle est la même à 50 %.

Comme d’habitude il y a des bureaux de vote où la participation est assez forte (plus de 60 % à Vieux Temple 2 et 3, Saint Laurent et Berlioz 1) et d’autres très faible (Mistral à 18 %).

Entre 2014 et 2019, les évolutions des grandes familles politiques sont les suivantes :

L’extrême droite augmente ses voix, mais recule de 1,5 points et c’est aussi le cas dans les grandes villes de l’agglomération grenobloise sauf à Saint Martin d’Hères (-0,9 points), Eybens (-0,5 points) et Seyssins (-0,9 points). La baisse à Grenoble est de 1,6 points.

L’ensemble de la gauche est assez stable à 33% avec de fortes évolutions internes. Comme quoi le chamboulement macronien de 2017 n’a pas changé cela contrairement à ce qu’on pouvait craindre. Macron fait partie de la droite, c’est confirmé.

En 2014 le Front de Gauche (PC et Parti de Gauche) faisait 6,3%, en 2019 LFI et PC font 8,8% soit un gain de 2,5 points. A Grenoble le gain est de 3 points comme dans les villes gérées par le PC dans l’agglomération. Le PCF fait un score très faible à Grenoble (2,7 %) comme au niveau national et particulièrement dans les villes où il dirige la mairie : Saint Martin d’Hères (6,54 %), Echirolles (5,24%) et Fontaine (6,64 %).

L’évolution du vote EELV passe de 8,95 % en 2014 à 13,5 % en 2019 soit un gain de 4,5 points de plus. Traditionnellement le gain à Grenoble par rapport au national était d’environ 10 points de plus, c’est ce qui se confirme puisqu’EELV atteint 22,4 % en 2019 soit presque 9 points de plus qu’au niveau national. Dans toutes les grandes communes de l’agglomération il y a une progression sensible du vote EELV sauf à Echirolles (+0,4 points), mais l’augmentation est plus mesurée qu’au niveau national (entre 1,5 et 2,5 points) sauf pour Seyssinet + 4 points, Eybens + 6 points, Vif + 6 points, Claix + 5,4 points, et Seyssins + 3 points.

Génération’s de B. Hamon fait 5,34 % à Grenoble, alors que nationalement il n’atteint que 3,2 %.

Côté PS la chute est très brutale. En 2014 la liste PS et assimilés faisait encore 18,7 % à Grenoble et il y avait une liste Nouvelle Donne à 6,2 %. La liste Place Publique-PS avait donc un potentiel de 25 % en 2014 à Grenoble, le score de 9,4 % en 2019 est très faible, c’est le recul le plus important de tous les partis politiques (moins 15 points), même s’il sauve quelques députés européens, il n’a pas fini de s’interroger sur son avenir.

La droite sombre au niveau national et à Grenoble entre 2014 et 2019 c’est une chute de 18 % à 6 %, soit 12 points de moins. Le siphonnage macronien a joué à plein.

« En marche » ne fait pas nettement mieux à Grenoble qu’au niveau national : 23,3% au lieu de 22,41 %. Alors qu’aux présidentielles il y avait 4,5 points de plus à Grenoble (28,6 % au lieu de 24,01%) et aux législatives de 2017 c’était 39 % à Grenoble donc 6,8 points de plus qu’au national. L’installation d’En marche à Grenoble ne se consolide pas.

Quelques conclusions pour l’avenir :

Nationalement la gauche reste stable par rapport à 2014 à 33 % sans aucune composante hégémonique, mais complètement éclatée. Unie dans un rassemblement du type Grenoblois elle serait la première force du pays. A Grenoble elle baisse un petit peu de 53 à 50 %.

En 2014 il y a eu les élections municipales en mars puis en mai les européennes, la comparaison entre les deux élections est intéressante, même si les électeurs ne se comporte pas de manière identique lors de ces deux types d’élections très différentes. En mars 2014, la liste menée par Eric Piolle fait 29,4 % au 1er tour des municipales. En mai EELV fait 20,4%, une partie du Front de Gauche (parti de Gauche) peut être estimé à 4 % et Nouvelle Donne 6,2%. Soit 30 % pour ces composantes.

Si on poursuit le raisonnement, un rassemblement large sur un projet commun à Grenoble qui parviendrait à rassembler toute la gauche qui veut bien se battre contre Macron, le potentiel est élevé proche de 50%. Que va décider le PS grenoblois ?

Mais attention, la gangrène de la vieille corruption rode et les forces centrifuges peuvent voir le jour à l’intérieur de la gauche. Et il y a souvent des écarts importants entre un vote aux européennes et aux municipales, l’exemple classique est celui des votes dans les communes dirigées par un maire PC où le Front de Gauche (PG et PC) faisait seulement 12 à 13 % en 2014 aux européennes, et pourtant les maires PC étaient réélus. Mais en 2019 les scores du PC sont divisés par deux, ce qui fragilise les maires sortants.

Tout reste ouvert, tout reste à faire.

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