Le 5 novembre, les maires de Grenoble et de Vassieux-en-Vercors ont inauguré la rue du nom de cette commune du Vercors, Compagnon de la Libération. C’est une rue du nouveau quartier de la Presqu’île.
Rappelons le contenu des décrets signés par le Général de Gaulle nommant ces deux villes Compagnon de la Libération :
Grenoble : décret du 4 mai 1944 :
« Ville héroïque à la pointe de la résistance française et du combat pour la libération. Dressée dans sa fierté, livre à l’Allemand, malgré ses deuils et ses souffrances, malgré l’arrestation et le massacre des meilleurs de ses fils, une lutte acharnée de tous les instants. Bravant les interdictions formulées par l’envahisseur et ses complices, a manifesté le 11 novembre 1943, sa certitude de la victoire et sa volonté d’y prendre part. Le 14 novembre et le 2 décembre 1943, a répondu aux représailles et à l’exécution des chefs des mouvements de la résistance, par la destruction de la poudrière, de la caserne, de transformateurs et d’usines utilisés par l’ennemi. A bien mérité de la Patrie. »
Vassieux-en-Vercors : décret du 4 août 1945
« Village du Vercors qui, grâce au patriotisme de ses habitants, s’est totalement sacrifié pour la cause de la résistance française en 1944. Principal centre de parachutage pour l’aviation alliée sur le plateau, a toujours aidé de tous ses moyens les militaires du Maquis dans les opérations de ramassage d’armes. Très violemment bombardé le 14 juillet, attaqué par 24 planeurs allemands les 21 et 22 juillet, a eu 72 de ses habitants massacrés et la totalité de ses maisons brûlées par un ennemi sans pitié. Martyr de sa foi en la résurrection de la Patrie. »
Cette inauguration fut l’occasion de mettre en pratique le pacte d’amitié (du 3 décembre 1981) qui lie les 5 villes Compagnon de la Libération que sont Nantes, Paris, Grenoble, Vassieux en Vercors et l’Ile de Sein. Pacte qui est destiné à susciter des liens particuliers entre ces villes.
Il est bon, en cette période troublée, de rappeler le serment fait en 2013 par ces cinq communes, qui fait référence au programme du Conseil National de la Résistance :
« Alors
que le monde s’enfonçait dans une tragédie profonde, nos cinq communes ont fait
le choix de la Résistance.
Parce qu’elles ont su porter leur courage jusqu’aux limites du sacrifice, parce
que, fidèles à la devise de l’Ordre, elles ont « en servant la patrie », «
apporté la victoire », nos cinq communes ont été élevées par le général de
Gaulle à la dignité de Communes Compagnon de la Libération.
Comme le disait André Malraux, il appartient aux Compagnons de « représenter tous ceux qui, le cas échéant, n’avaient pas été moins courageux qu’eux ». Aussi les communes Compagnon symbolisent-elles toutes les villes qui ont su opposer à l’occupant une détermination sans faille, de même que les Unités Militaires Compagnon de la Libération représentent toutes celles qui ont participé avec elles à la libération de la France.
Nous mesurons cet honneur et en assumons les responsabilités.
Il nous appartient d’abord d’écouter les derniers Compagnons qui, pendant tant d’années, ont su faire vivre la mémoire, les traditions et les valeurs de l’Ordre de la Libération.
De ces valeurs éminentes, nos communes sont à présent devenues les garantes.
C’est pour la liberté que tant de femmes et d’hommes sont tombés sous les coups de la barbarie.
C’est pour l’égalité que, le 15 mars 1944, le Conseil de la Résistance a établi un programme dont il nous revient de défendre l’esprit de justice.
Dans la longue nuit de l’Occupation ou sur tous les champs de bataille, c’est la fraternité qui a sauvé les Compagnons au-delà des partis, des religions, des origines et des divisions.
Pour toutes ces raisons, nos communes font ici le serment solennel de conserver le souvenir et l’héritage de ceux qui se sont battus pour que triomphent les valeurs de la Résistance, qui sont aussi celles de la République. »
Pour accéder au site des villes Compagnon de la Libération, cliquer ici.
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