Élections municipales : mieux comprendre qui sont les candidats et leurs projets

Publié le 24 janvier 2020
©Ville de Grenoble

Pour savoir si des candidat-es sont sérieux ou pas, il faut examiner comment ils prennent en compte les contraintes qui s’imposent à la gestion de la ville et de la métropole.

Evidemment le maire sortant Eric Piolle et sa nouvelle équipe « Grenoble en commun » sont totalement au fait de ces contraintes qu’ils subissent tous les jours depuis 6 ans, notamment l’obligation pour la ville et la Métro de limiter l’augmentation des dépenses de fonctionnement à 1,2% par an (au moins jusqu’en 2022) soit moins que l’inflation. En plus : ne pas augmenter la dette et avoir une épargne suffisante pour que la capacité de désendettement soit inférieure à 12 ans. Ceci impose que chaque année des économies en fonctionnement soient faites. Donc toute nouvelle dépense doit impliquer obligatoirement une économie au moins équivalente dans les dépenses de fonctionnement. L’équipe actuelle a démontré sa capacité de gérer avec parcimonie l’argent public : baisse des indemnités des élus, économies importantes dans le fonctionnement de la machine municipale et maitrise de la dette et tout cela sans augmenter les taux des impôts locaux (c’est la première équipe qui ne l’a pas fait depuis au moins 50 ans). Les propositions faites sont prudentes et qualitatives et sont dans la continuité de la gestion actuelle.

Les autres candidat-es, soit font des promesses mais sans dire comment les financer, soit font des propositions irréalistes et démagogiques.

Par exemple, l’ancien maire corrompu qui avait l’habitude de jeter l’argent public par les fenêtres et de s’enrichir personnellement par des dons d’entreprises privées qu’il avantageait dans les marchés publics, propose de nouveau de dépenser sans compter. Exemples : « installer la vidéosurveillance sur toute la ville, augmenter les effectifs de police municipale, augmenter les effectifs du service propreté, sortir certains quartiers de la pauvreté (mais sans dire comment faire), financer une politique culturelle à nouveau diversifiée et équilibrée, une politique de pratique du sport pour tous…la création de parcs et jardins… » Mais il ne dit pas ce qu’il supprime d’équivalent dans les dépenses actuelles notamment combien il supprime de postes pour en créer de nouveaux et dans quels domaines ? Evidemment il devrait augmenter les impôts, vendre du patrimoine pour investir afin de ne pas augmenter la dette. L’ardoise serait très salée.

M. Noblecourt, nouveau candidat macronien, n’y va pas par quatre chemins : comme Carignon il veut des créations de nouveaux services publics mais on ne sait pas comment ils sont financés ou quels sont les services qui vont être sacrifiés à la place ! et toujours plus d’écologie, de solidarité, d’éducation, de développement économique… Toujours plus mais avec moins d’argent c’est la nouvelle pierre philosophale. Mais il a soutenu comme élu PS le gouvernement Hollande (qui l’employait au cabinet de Mme Vallaud-Belkacem) et qui a étranglé les communes en baissant drastiquement la DGF (dotation globale de fonctionnement) !  C’est un habitué des discours très prometteurs mais qui peinent à passer aux actes : par exemple sa gestion passée du CCAS de Grenoble n’a pas été absente de tous reproches financiers et sa lutte contre la pauvreté avec Macron (comme délégué interministériel), n’a pas donné des résultats probants, vu que la pauvreté augmente.

Mme Chalas candidate officielle de Macron, fait très peu de propositions précises, comme l’autre candidat macronien, c’est beaucoup de discours mais on attend les actes. Elle a complètement dérapé en promettant 50 000 arbres plantés en 6 ans ce qui était complètement irréaliste.

Autre caractéristique de ces trois candidat-es : tout ce qui va mal à Grenoble est la faute de Piolle, mais pas de la politique gouvernementale qui fait beaucoup de mal aux collectivités, notamment l’attaque récente contre le logement social en étouffant les bailleurs. L’Etat transfère des charges sans transférer les recettes correspondantes, il ne compense pas l’inflation dans les dotations et il y a une vraie recentralisation en pilotant d’en haut les finances communales et préparant des réformes concernant la fiscalité locale où plus personne n’y comprend rien. Grenoble et la Métro ont perdu plus de 80 millions d’euros de dotation de l’Etat entre 2014 et 2020. En plus ces candidat-es essayent de monter les habitants des différents quartiers les uns contre les autres en laissant croire qu’il y aurait des quartiers abandonnés au profit d’autres. C’est typiquement la marque des tenants du clientélisme politique (si vous votez pour moi vous serez avantagés). C’est très malsain, Grenoble n’est pas une somme de quartiers, les politiques publiques doivent être les mêmes pour tous où que l’on habite et elles doivent s’efforcer de lutter contre les inégalités des territoires. Les efforts faits par la mairie dans un contexte d’austérité imposée par le gouvernement, sont largement répartis sur tout le territoire concernant les équipements scolaires, sportifs, culturels, sociaux… Les projets financés par les budgets participatifs sont répartis dans toute la ville et les habitants ont fait le choix de privilégier les projets notamment solidaires qui intéressent toute la ville et pas un quartier en particulier.

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