Les agents territoriaux, acteurs essentiels pour mettre en œuvre les politiques publiques

Publié le 13 mars 2020

Durant les campagnes électorales ce sont les candidat-es qui se présentent aux suffrages des électeurs, par contre ce sont les personnels salariés de la collectivité et de ses satellites qui feront le travail durant les 6 ans de mandat, suivant les orientations données par les élu-es.

Il est important de se retourner sur le mandat qui s’achève pour mesurer les changements apportés par l’équipe municipale dans la gestion des ressources humaines et concernant le dialogue social dans la situation difficile dans laquelle s’est trouvée la ville subissant notamment la violente baisse des dotations de l’Etat.

Les agents sont en première ligne face à la précarisation d’une partie de la population et face aux tensions sociales et subissent les attaques gouvernementales et parlementaires contre leur statut, leurs carrières et leurs retraites.

Les épreuves n’ont pas manqué, notamment avec l’annonce par le gouvernement Valls, 15 jours après l’élection de 2014, d’une baisse historique des moyens de la ville qui a perdu l’équivalent d’un mois de budget de fonctionnement. La majorité a assumé ce choc, en s’appuyant sur la mobilisation de toutes les directions, des agent-es et en proposant un cadre de dialogue social adapté à cette épreuve. En faisant bouger collectivement les services, en interrogeant partout les fonctionnements et habitudes, la majorité a pu en préserver l’essentiel, au bénéfice des Grenoblois et Grenobloises pour qu’ils et elles continuent à bénéficier d’un haut niveau de services publics.  De nouvelles manières de faire ont été inventées avec les agents à l’occasion des budgets participatifs, des comités d’avis et de la charte égalité femmes-hommes par exemple…

Continuer à s’appuyer sur la créativité et le savoir-faire des agents pour mieux associer les habitant-es, construire avec eux et elles des diagnostics partagés et des scénarios (ce qui a été fait sur le budget) parmi lesquels choisir, accompagner les projets dans les quartiers comme c’est le cas par exemple avec les « Chantiers Ouverts au Public », des chantiers inventifs très appréciés où le professionnalisme des agent-es est mis en commun et au service d’un projet inventé par les habitant-es.

Les agents territoriaux qui s’impliquent fortement dans leur travail, donnent de la fonction publique territoriale de la tenue et de la légitimité, loin des clichés anti-fonctionnaires rabâchés par la droite, les libéraux macronistes et d’autres qui se prétendent « à gauche ».

« Grenoble en commun » n’entend pas utiliser les possibilités ouvertes par la loi de « transformation » de la fonction publique pour déstabiliser les statuts. En effet cette loi de 2019 est marquée par une volonté de copier les règles du secteur privé ou d’un système à l’américaine permettant aux élu-es de changer largement les règles régissant la gestion du personnel. La qualité du service au public justifie le maintien du statut de la fonction publique, garant de la neutralité et de la qualité de travail des agent-es.

Ce statut pose un cadre qui permet des évolutions sociales, une mobilité interne qui a été développée pour permettre aux agent-es d’évoluer dans leurs carrières, de changer de postes et de fonctions quand ils et elles le souhaitent, avec des formations adaptées. Les priorités sociales de la majorité municipale ont été claires : priorité dans les embauches aux agent-es en contact avec le public, souvent des catégories C, en inversant les tendances antérieures qui renforçaient l’encadrement d’abord. De 2014 à 2020 les ratios d’avancement ont fortement progressé : de 28 % à 35 % pour toutes les catégories, avec un effort particulier pour les catégories C : de 37 % à 50 %.

Une réduction des inégalités a été effectuée concernant les primes en appliquant le régime indemnitaire des fonctionnaires de l’état (RIFSEEP), en majorant le budget prévu (malgré les difficultés financières de la ville).

Le ratio d’Atsem par classe est passé de 83 % à 97 % et les 100 % devraient être atteints rapidement. Il a été refusé de mettre en cause le 13e mois ou le régime de durée du travail à 35 h de notre ville, négocié avec les syndicats.

Des accords ont été négociés sur le télétravail, l’égalité professionnelle, la réduction de la précarité des contrats temporaires et un régime de protection sociale complémentaire, tous systèmes qui méritent d’être améliorés.

« Grenoble en commun » poursuivra dans ces orientations sociales marquées car elles fondent un service public local solidaire, gage d’efficacité pour les habitant-es. Cette liste déclare Grenoble « zone hors fermetures de services publics », en maintenant et adaptant aux besoins des habitant-es les services publics de proximité municipaux et métropolitains et en défendant les antennes des services publics nationaux. Les politiques d’austérité du gouvernement conduisent à la fermeture de nombreux services publics de proximité. « Grenoble en commun » s’opposera à ces fermetures par tous les moyens à sa disposition, en lien avec les agent-es, usager-es et habitant-es, comme la majorité actuelle l’a fait pour les bureaux de poste de Grenoble.

Il faut donner la priorité à la gestion publique et d’intérêt collectif en privilégiant la régie et la société publique locale aux délégations de service public au privé. Grenoble soutiendra une gestion 100% publique des services municipaux et métropolitains.

Il faut garder des instances de dialogue social efficaces à l’échelle de la collectivité. La « simplification » des instances de dialogue social (Comité Technique, CHSCT, CAP) de cette même loi de 2019, inspirée des ordonnances Macron ayant réduit les instances dans le privé, ne va pas dans le bon sens.  Aussi il faudra engager une négociation avec les syndicats représentatifs des agent-es de la ville afin de trouver ensemble les moyens d’assurer ce dialogue.

Dès le début du prochain mandat la liste « Grenoble en Commun » veut réunir tous les syndicats représentatifs des agent-es de Grenoble pour partager le diagnostic de l’état de la collectivité, des marges de manœuvre et priorités vues par chacun. Le Conseil municipal sera alors en mesure de décider, en cherchant le consensus le plus large, comment faire progresser la solidarité.

Dans quelques jours, les Grenobloises et les Grenoblois choisiront l’équipe qui dirigera la Ville pour les 6 ans qui viennent. Ce sera l’occasion de renforcer un choix collectif lucide pour un Grenoble ouvert, solidaire, attentif à toutes les catégories de population, notamment les plus démuni-es pour qui le service public est une ressource capitale.

Avec l’expertise et l’implication d’agent-es du service public, il faudra renforcer l’adaptation de notre ville aux enjeux majeurs du moment, le climat et le social, les 2 piliers des actions pour continuer à faire bouger Grenoble et qu’elle soit une ville vivable pour toutes et tous.

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