Débats et controverses sur le confinement, les dépistages et les masques

Publié le 27 mars 2020

Pendant des semaines le gouvernement a expliqué qu’il ne fallait pas porter de masques sauf pour les soignants et les personnes infectées, car pour les autres cela n’était pas efficace au contraire, alors que le port préventif du masque a contribué à juguler les contaminations dans les pays développés d’Extrême-Orient. De même pour le dépistage, il était affirmé qu’il n’y avait pas besoin de le faire à grande échelle.

Et l’on découvre que ce ne sont pas des considérations sanitaires qui guidaient les ministres mais l’absence de masques et de moyens de tests. La transparence a eu de sérieuses limites.

C’est confirmé pour le dépistage par le Conseil d’Etat le 22 mars : « Il résulte des déclarations du ministre de la santé et de celles faites à l’audience d’une part que les autorités ont pris les dispositions avec l’ensemble des industriels en France et à l’étranger pour augmenter les capacités de tests dans les meilleurs délais, d’autre part que la limitation, à ce jour, des tests aux seuls personnels de santé présentant des symptômes du virus résulte, à ce jour, d’une insuffisante disponibilité des matériels. »

On apprend de la bouche du président du comité scientifique que le confinement n’était pas la meilleure solution mais qu’il était obligatoire car on n’avait pas la capacité de tester à grande échelle les personnes pour détecter celles qui seraient infectées et les traiter à part (interview à La Croix du 20 mars)

 « Le confinement n’est pas la bonne stratégie, c’est la moins mauvaise des stratégies qui étaient possibles en France, à la mi-mars 2020. Évidemment, nous savions bien que ce n’est pas celle choisie par certains pays asiatiques. La Corée s’est en effet appuyée sur une très large utilisation des tests diagnostiques et de masques, puis sur l’isolement des seuls malades. C’est une stratégie qui est très valable : sur le papier, c’est même cela qu’il faut faire ».

« Le dépistage massif n’a pas été mis en place en France car « aujourd’hui, nous avons la capacité de faire passer 5000 à 8000 tests par jour, mais pas davantage », indique l’immunologiste. Ces tests nécessitent « un certain nombre de produits dont une partie nous vient de Chine et des Etats-Unis, [et qui] n’arrivent plus en nombre suffisant », poursuit-il, en ajoutant que des « moyens industriels » sont mis en œuvre pour se les procurer et pouvoir tester massivement les malades. » 

Ce qui est sûr c’est ce que sans confinement le risque était très très élevé (entre 300 et 500 000 morts selon les pires scénarios – jamais à exclure). » Lorsque l’épidémie sera jugulée il faudra tirer les conséquences de ces mensonges et évaluer les responsabilités afin que ceci ne se reproduise plus. De nombreuses leçons devront être tirées pour l’ensemble des situations potentielles de catastrophe à tous les niveaux des administrations qui ont les responsabilités de préparer les ripostes efficaces que ce soit pour les catastrophes sanitaires, naturelles ou technologiques.

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