Déconfinement, tout se complique

Publié le 24 avril 2020

Parmi les multiples problèmes concernant l’organisation du déconfinement (écoles, commerces…), il y a le casse-tête concernant les transports publics, avec un risque évident de voir une ruée vers l’automobile pour fuir les espaces clos et bondés des bus et trams. En effet, la distanciation sociale dans les transports n’est pas faisable comme l’indique la présidente de la RATP.

Les mesures de la pollution atmosphérique par Atmo-Aura indiquent une forte baisse de la pollution à Grenoble notamment la diminution de 72% de l’émission des oxydes d’azote.

A ce propos Eric Piolle a déclaré: « Je le dis ici avec force, cette amélioration ne doit pas laisser place à une détérioration de la qualité de l’air encore plus massive après le 11 mai. Nous ne devons pas revenir au monde d’avant. Nous devons amplifier notre mobilisation contre le fléau de la pollution, présent toute l’année. Là aussi, la mobilisation paie car depuis plusieurs années les taux de pollution commencent à baisser, il faut encourager cela.
Nous le savons, des règles de distanciation et de prévention vont s’imposer dans les transports en commun. Leur fréquentation risque de décroitre. Le risque est que cette baisse de fréquentation s’accompagne d’une hausse de l’utilisation individuelle de la voiture, des bouchons et de la pollution associée.
Afin de favoriser vos déplacements comme la qualité de l’air et la sécurité sanitaire du territoire, nous travaillons avec le SMMAG et la Métropole pour déployer dès le déconfinement, un plan pour favoriser les mobilités propres et bonnes pour la sécurité sanitaire : la marche et le vélo notamment.
En facilitant les déplacements, en prenant soin de l’air, le déconfinement peut être l’occasion de rendre meilleure Grenoble, encore plus vivable. »

Sont notamment prévus :

  • le déploiement d’un ambitieux réseau de pistes et bandes cyclables temporaires, principalement le long des axes actuels des principales lignes de transports en commun, des lignes Chrono et des trams.
  • la priorisation aussi de la reprise des travaux des axes chronovélos pour mieux relier Grenoble et ses communes voisines. »

Voici un article du 20 avril du « Journal de l’environnement » qui pose bien la question des transports publics lors du déconfinement :

« Appliquer les règles de distanciation sociale semble incompatible avec une relance massive des transports collectifs, à partir du 11 mai.

Explications.

Malgré le brouillard entourant les modalités du déconfinement, autorités organisatrices de la mobilité (AasOM), gouvernement et opérateurs tentent d’esquisser leurs scénarios de sortie de crise. Avec une préoccupation constante : comment se déplacer en réduisant les risques de contamination ? « Dès lors que nous allons procéder progressivement au déconfinement, nos concitoyens vont se retrouver dans des configurations où la densité va être évidemment beaucoup plus grande, il faut donc que nous étudiions les gestes barrières et la distanciation qui est susceptible d’être mise en œuvre », a résumé le Premier Ministre Edouard Philippe, lors de sa conférence télévisée du 19 avril.

DISTANCE STRICTE

Problème, la distanciation sociale est difficile à mettre en place, notamment dans les réseaux métropolitains. Lors de son audition au sénat, le 15 avril, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, rappelait que l’instauration d’une distance de 1 m entre chaque passager allait réduire de 80% la capacité d’emport d’une rame de métro, d’un bus ou d’un tramway. Contreproductif et risqué. Car, plus d’attente pour les passagers, ce sont des stations qui risquent l’engorgement. C’est aussi le modèle économique de certains transporteurs qui serait durablement affecté. Les TGV — non subventionnés — sont rentables à partir d’un taux de remplissage de 60% par exemple.

DÉSENGORGER

D’aucuns imaginent accompagner la reprise progressive des transports collectifs urbains par un accroissement de l’offre vélo. Paris, ou encore la métropole de Lyon envisagent d’adopter une stratégie d’urbanisme tactique lors du déconfinement. Objectif : favoriser les déplacements à bicyclette et à pied, pour diminuer la demande de bus ou de métro. Ce report modal ne sera pas forcément bon pour le climat. « En Asie, suite au déconfinement, la fréquentation des services de transport a chuté de 40% par rapport à ce qu’elle était avant la crise », indique un porte-parole du Groupement des autorités responsables de transport (Gart). Reprendre sa voiture : une autre façon d’appliquer la distanciation. Pour éviter la congestion des axes routiers, le Gart demande le maintien du télétravail au-delà du 11 mai. De quoi faire jaser dans les familles pénalisées par deux mois de garde d’enfants.

COMPLÉMENTARITÉ

Faute d’une panacée, le port du masque obligatoire semble devenir une option incontournable. « Il faut vraiment que le port du masque soit obligatoire pour les transports », insiste Jean-Pierre Farandou. Même son de cloche au sein de la région Ile-de-France. Dans un communiqué, sa présidente demande à l’État de l’imposer « pour les voyageurs, contrôlés par les forces de l’ordre avec verbalisation des contrevenants ».  Pour l’heure, le secrétaire d’Etat chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, doit remettre des propositions à Matignon en fin de semaine. »

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