Apsys le promoteur privé du projet de centre commercial Neyrpic à Saint Martin d’Hères essaye de sauver son projet qui est en train de battre de l’aile. Il a obtenu un nouveau permis de construire modificatif pout essayer d’éviter que son permis ne soit annulé par la justice administrative. Et de plus, très inquiet sur la rentabilité de son projet (du siècle dernier), il a essayé d’y intégrer avec l’aide d’UGC un complexe cinématographique de 12 salles de 2300 fauteuils afin de renforcer l’attractivité de son pôle commercial et de loisirs.
Mais l’affaire n’était pas simple à imposer car il fallait passer par un avis favorable de la Commission départementale d’aménagement cinématographique (CDACi) avant de pouvoir déposer un permis de construire pour ce complexe cinématographique. Or cette dernière, le 12 février 2020, a donné un avis très défavorable : 6 voix contre (celles des représentants de la Métropole, de la Ville de Grenoble, du Scot, et celles des trois experts) et deux voix pour (la Ville de Saint-Martin-d’Hères et le Département).
Le dossier était très fragile puisque la DRAC Direction Régionale des Affaires Culturelles avait émis un rapport très critique (voir le DL du 7 février 2020) sur ce dossier en attirant l’attention sur la baisse de fréquentation des cinémas dans l’agglomération, car ce projet allait entrer en concurrence directe avec de nombreuses salles existantes dans la proximité de Neyrpic et il allait bouleverser l’ensemble de l’exploitation des salles du secteur.
Ni Apsys, ni la mairie de Saint Martin d’Hères ne pouvaient en rester là ; ils ont fait appel de la décision de la CDACi devant la commission nationale d’aménagement cinématographique (CNACi), en demandant au président de la Métro de défendre le dossier, ce qu’il n’a pas hésité à faire, maintenant qu’il a décidé de devenir le président des maires au lieu des habitants. Ch. Ferrari en oublie l’avis nettement défavorable que l’exécutif avait donné à la fin du mandat précédent. Il s’est bien gardé de redemander au nouvel exécutif son avis, il a considéré que la situation avait changé depuis avec des changements à Fontaine et Sassenage. Mais l’étude de 2019 de Métro montre clairement qu’un tel multiplex aurait un effet très négatif sur le Pathé Chavant et encore plus négatif sur les deux salles Art et Essai à Grenoble et les changements à Sassenage et Fontaine n’y changeraient rien.
Mais cette volte-face n’aura servi à rien puisque la CNACi a validé l’avis défavorable en première instance.
Conclusion, le projet de salles de cinéma est bloqué et l’espoir de reposer une nouvelle demande avec moins de salles n’est pas crédible vu les positions de la DRAC et des acteurs du territoire. En plus, avec la crise sanitaire et la fragilisation générale des cinémas ce n’est plus le moment de promouvoir de nouvelles salles. Serait-ce la fin de ce projet d’un autre âge ? La sagesse voudrait qu’il y soit mis fin et que la commune avec la métropole reprenne le dossier de l’avenir de l’ancien site de Neyrpic en main. Ce serait la meilleure solution pour toute l’agglomération et la ville de Saint Martin d’Hères.
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