Le démantèlement des services publics locaux de l’Etat se poursuit inlassablement

Publié le 4 décembre 2020

Profitant de la pandémie Covid, Macron et son gouvernement continuent leur travail de démantèlement des services extérieurs de l’Etat appelé « OTE » pour Organisation Territoriale de l’Etat avec un pouvoir accru des préfets qui, eux, ont l’avantage d’être toujours à la botte du pouvoir… 

Voici un exemple : au Ministère du travail, la restructuration des services déconcentrés dans le cadre de l’OTE pourrit l’atmosphère.

Un arbitrage du Premier ministre en a maintenu le principe tout en desserrant un peu le calendrier :

  • création des Secrétariats généraux départementaux communs au 1/01/21,
  • transfert des services de la Main d’Œuvre étrangère aux préfectures au 1/04/21 (avec la volonté d’aller vers une numérisation totale des demandes : les employeurs qui demanderont une carte de travail pour les salariés étrangers qu’ils veulent embaucher, devront dompter un gymkhana numérique fort dissuasif… encore une façon sans le dire de faire une politique d’emploi discriminante !)
  • dissolution-absorption des Unités Départementales des Direccte par les nouvelles Directions Départementales de l’Emploi, du Travail et des Solidarités au 1/4/21.

Les conséquences sont catastrophiques, tant pour les personnels, sommés de suivre leurs missions, que pour les moyens des services, en partie gérés  par les préfectures, ou pour les missions, avec l’absence de ligne hiérarchique clairement distincte protégeant l’indépendance de l’inspection du travail du pouvoir d’influence du préfet.
L’intégralité des syndicats du Ministère et du Conseil Supérieur de la Fonction Publique d’Etat a demandé l’abandon de cette réforme, dans cette période où les services sont déjà sur-sollicités du fait des conséquences économiques de la crise sanitaire : chômage partiel, priorisation du télétravail, plans de sauvegarde de l’emploi, insertion professionnelle…

Cette réforme viendra aggraver la perte de postes au ministère du Travail : -585 ETPT (Equivalent Temps Plein annuel Travaillé), dont 437 en catégorie C, partant dans les préfectures, en plus des suppressions de postes annoncées pour 2021 pour le champ Travail Emploi (-210 ETPT).

Donc en 2021 les voitures de services, téléphones, ordinateurs, … de l’inspection du travail seront gérés par les nouvelles Directions de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS) qui feront des arbitrages, vu la baisse des moyens des services de l’Etat, sans forcément garantir les moyens de l’inspection du travail. .

Concrètement en Isère 12 postes DDCS et DIRECCTE (Direction départementale de la Cohésion sociale – Direction régionale des entreprises, de la concurrence, du travail et de l’emploi) seront transférés en préfecture qui crée un Secrétariat général commun à tous les services extérieurs de l’Etat pour gérer toute la logistique Etat en Isère.

Par exemple, il n’y aura plus d’informaticien local dédié, alors que lors de l’épisode « tous en travail à domicile » de mars 2020 seuls ces agents ont permis de réaliser ce basculement en 8 à 15 jours pendant que la préfecture ramait pendant des semaines, avec des connexions totalement insuffisantes, des VPN (réseau privé virtuel) ne fonctionnant pas, des cadres se connectant à 6 h du matin ou 21 h pour obtenir du réseau etc…

Et tous les agents DDCS des services logements, insertion-emploi devront rejoindre en 2021 les murs de la Direccte à Malherbe ou 115 agents seront regroupés avec une forte hausse de la densité du personnel au m2, mesure pas vraiment adaptée en temps de pandémie sanitaire…

Après l’épisode de 2015 « on met au pas l’Inspection du travail en multipliant par 4 le nombre de petits chefs harcelants les agents de terrain tout en laminant le code du travail » (merci Hollande-Sapin-El Khomri) …

Après 2018 « on baisse à 4 h 30 par jour les plages accueil du public des services d’accès au droit du travail des Direccte en AURA » voilà donc la 3e vague de destruction de services publics de proximité lancée par les néolibéraux au pouvoir qui n’ont qu’une vision étroitement budgétaire alors que ces services publics de proximité ont pourtant démontré leur capacité à aider la société à affronter la crise sanitaire.

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