Élections régionales et départementales

Publié le 25 juin 2021

Le premier enseignement du 1er tour c’est l’effondrement de la participation ; au niveau national l’abstention a atteint un record à 66,7% alors qu’en 2015 c’était déjà une forte abstention à 50,1 %. Les sondages indiquent une très forte abstention notamment chez les jeunes (87 % !), forme de « grève civique » face à un pouvoir sourd aux préoccupations des jeunes qui paient cher la crise sanitaire et sociale.

Une telle abstention pose une vraie question démocratique : la démocratie représentative représente qui ?

Une autre leçon est le naufrage de la majorité présidentielle partout et notamment là où des ministres et non des moindres sont allés devant les électeurs, comme dans les Hauts de France où la liste LREM n’a pas fait 10% et ne peut donc pas se maintenir et appelle à voter à droite.

Enfin, le très net recul du Rassemblement National semble indiquer une abstention beaucoup plus forte dans son électorat que dans les autres, mais il y a pu aussi avoir des transferts de voix vers la droite extrême dans certaines régions, notamment en AURA ou Wauquiez a délibérément joué la carte d’une droitisation constante, focalisant le débat sur la sécurité, ce qui lui a sans doute permis de siphonner une partie de l’électorat du RN.

Mais il faut attendre les résultats du 2ème tour pour tirer de conclusions précises de ce scrutin.

En 2015, l’abstention était de 51 % dans la région Aura, de 51,7 % en Isère et atteignait 55,5 % à Grenoble. En 2021 les chiffres sont de 67,4%, 68,14% et 68,7%. Mais il faut remarquer qu’en 2015 au 2ème tour l’abstention avait nettement reculé : elle était respectivement de 42,3%, 42,5% et 46,6% pour ces trois collectivités, soit 10 points de moins d’abstention, ce qui est très important.

On peut donc s’attendre à un rebondissement, d’autant plus que les enjeux seront beaucoup plus visibles pour les citoyens. Beaucoup de personnes qui sont venues voter ne savaient même pas qu’il y avait deux élections et n’ont pas reçu les circulaires des candidats, parce que le gouvernement avait évincé la Poste au profit d’une entreprise privée incompétente. Il faut souhaiter qu’il y ait des poursuites contre ses dirigeants.

Une première conséquence de cette baisse très forte de la participation, c’est la présence de duels partout en Isère au second tour pour les élections départementales. En effet, pour se maintenir un binôme doit avoir fait au moins 12,5% des inscrits, donc avec une abstention à 60 %, il faut avoir fait plus de 30 % des exprimés pour se maintenir sauf à être dans les 2 premiers. De plus, certains candidats ont dépassé les 50 % des exprimés mais ayant fait moins de 25 % des inscrits, ils doivent subir un deuxième tour, ce qui est le cas des 29 cantons de l’Isère.

Exemple, les deux poulains de Ch. Ferrari ne peuvent pas se maintenir à Pont de Claix et Grenoble 2 et laissent la place au Printemps isérois qui a globalement bien fonctionné. L’union dès le premier tour permet d’avoir dans de nombreux cantons un duel droite/gauche.

Au vu des résultats du premier tour, la droite semble pouvoir conserver la majorité au Conseil départemental, mais s‘il y a un sursaut de participation, déjà observé en 2015, il peut y avoir une bonne surprise. Mobilisons donc autour de nous, notamment les jeunes, très concernés par les politiques de la région et du département, pour qu’un maximum de citoyen-nes aillent voter dimanche prochain pour l’écologie et la solidarité !

A Grenoble : aux régionales la liste écologiste fait un bon score de 30,4 %, le PS fait 17,7% et PC-LFI 8,9% soit pour la gauche et écologistes 56,8%. La droite extrême de Wauquiez ne fait que 19%, l’extrême droite 12% et LREM 12%. Les grands équilibres politiques exprimés à l’élection municipale l’année dernière sont donc conservés. En conséquence pour les départementales les candidats du printemps Isérois devraient emporter les 4 cantons de Grenoble.

Sur le canton Grenoble 2 qui est divisé entre Grenoble et des communes de l’autre côté de l’Isère dont Saint Martin le Vinoux et Saint Egrève, les sortants étaient des socialistes ancienne mode. Le nouveau maire de Saint Martin le Vinoux, S. Laval, soutenu avec grand renfort de publicité par Ch. Ferrari et de nombreux dinosaures historiques du PS grenoblois, partait à l’assaut du canton. Le résultat est net et sans bavure M. Laval est renvoyé à ses études étant éliminé pour avoir fait moins de 12,5% des inscrits du canton. C’est un échec personnel ainsi que pour le Président de la Métro, dont Laval avait été un des plus ardents soutiens lors de la fameuse élection à la présidence de la Métro du 17 juillet 2020. M. Laval a tout de même obtenu un bon score dans sa commune. Il se présentait comme « divers gauche » mais tout le monde sait bien qu’il est très macroniste ; d’ailleurs il n’y avait pas de candidat LREM dans ce canton et la candidate qui l’accompagnait était sur la liste de LREM à l’élection municipale de Grenoble en 2020. D’ailleurs M. Laval n’a pas appelé à voter contre la droite au deuxième tour du 27 juin, preuve qu’il appartient à cette famille, comme beaucoup de macronistes.

Le Président de la Métro n’a pas non plus appelé à voter contre la droite pour le deuxième tour dans les cantons de l’agglomération, il n’a pas oublié de quel bord politique sont venues les voix qui l’ont fait président au dernier tour de scrutin.

Sur l’ensemble de la métropole, la gauche (écologistes, PS, LFI et PC) atteint presque les 50 %, LREM seulement 12 %, LR atteint 25 % et le Rassemblement national 11,4 %

Dans le bloc de gauche unie au 2ème tour, les écologistes font 23,5%, le PS 16% et LFI et PC 7,7%

Des précisions sur l’abstention dans les bureaux de vote grenoblois

L’abstention moyenne a atteint 68,8% et les différences de participation dans les bureaux correspond à ce qui se passe à toutes les élections. Sur le graphique suivant on voit qu’il y a une très bonne corrélation entre l’abstention aux régionales de 2021 et celle 1er tour des élections municipales de 2020 à Grenoble pour chaque bureau de vote.

Il y a des bureaux de vote où l’abstention dépasse les 80 % : Mistral (93%), Teisseire 2ème bureau, Taillefer 2ème et 3ème bureaux, Beauvert 1er bureau, Arlequin 1er bureau et les deux bureaux du Village Olympique.

Les bureaux où il y a eu le moins d’abstentions (inférieure à 60%) : Jean Jaurès 1er bureau, Vieux Temple 2ème bureau, Berthe de Boissieux 2ème et 3éme bureaux et Marceau 2ème bureau.

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