La criminalité organisée : une lourde menace pour la société

Publié le 16 juillet 2021

Un colloque a eu lieu le 7 juillet 2021 concernant l’état de la menace de la criminalité organisée qui est dominée par le trafic de stupéfiants.

Le Monde dans son article rapportant ce colloque (9 juillet 2021) résume la situation :

« Opportuniste, protéiforme, structurée, conquérante, transfrontalière, ultracapitaliste, aussi discrète que violente et dotée d’une immense capacité d’adaptation. Voilà, en quelques qualificatifs, les termes employés par les intervenants successifs pour décrire la délinquance mondialisée d’aujourd’hui. La direction centrale de la police judiciaire, représentée par son directeur, Jérôme Bonet, a distingué trois grandes menaces : le trafic de stupéfiants, la criminalité financière et la cybercriminalité.

Pour le trafic de drogue, la directrice du jeune Office antistupéfiants (Ofast), Stéphanie Cherbonnier, a rappelé qu’il s’agissait du premier marché criminel en France. « Celui-ci a connu un développement spectaculaire ces vingt dernières années avec un doublement des mis en cause », a-t-elle souligné. « Depuis quatre ans, plus de 100 tonnes de cannabis et 10 tonnes de cocaïne sont saisies chaque année en France ».

La vente de stupéfiants représente (fourchette basse) de 3 à 4 milliards d’euros en France chaque année. Or seulement 95 millions d’euros ont été saisis lors des enquêtes. Ce qui signifie que la répression est totalement à coté de la plaque et le constat montre un secteur qui jouit d’une prospérité sans pareille. Il serait temps de changer de méthode et de légaliser le cannabis comme l’alcool et le tabac et enfin de développer des politiques de prévention à grande échelle et mettre en difficulté ce marché parallèle.

L’Office français de lutte anti-stupéfiants (Ofast) a présenté les principales menaces du trafic de drogue, qui génère quelque « 21 000 » emplois en France.

Première menace identifiée, la montée en puissance des violences liées au trafic. 80 % des règlements de comptes sont liés au trafic de stupéfiants. Le trafic représente aussi une menace pour l’Etat, en valorisant un contre-modèle, en exploitant les vulnérabilités sociales avec le recours à des « mules » ou des « nourrices », et en favorisant la corruption « publique et privée ».

Autre menace, la corruption d’agents publics. Les agents qui « maîtrisent les flux », à l’instar des dockers, mis en cause dans plusieurs récentes affaires. Ceux qui peuvent « faciliter le sort des trafiquants » : policiers, douaniers, agents pénitentiaires etc. Et les agents « qui contrôlent les territoires », notamment les « agents municipaux » qui peuvent mettre des équipements publics à disposition des trafiquants. Un phénomène qui se développe.

Autre menace identifiée, celle pesant sur « la santé publique », avec des produits stupéfiants « de plus en plus concentrés ».

L’Ofast a enfin pointé la menace pesant sur l’environnement, avec notamment des atteintes à la biodiversité et l’utilisation de produits chimiques dans la fabrique des stupéfiants.

Voir aussi cet article.

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