Les scientifiques du GIEC : « Le changement climatique s’accélère et s’intensifie »

Publié le 28 août 2021

Le 9 août 2021, le GIEC a rendu un nouveau pré-rapport très inquiétant sur l’avenir du changement climatique. Il explique que si des réductions immédiates, rapides et massives d’émissions de gaz à effet de serre ne sont pas actées, la limitation d’augmentation de températures de 1,5°C ou même de 2°C ne pourront pas être atteint.

Pour la première fois les 195 gouvernements se sont mis d’accord pour affirmer que ce sont bien les activités humaines qui sont responsables du réchauffement climatique, il s’agit d’une certitude scientifiquement prouvée. Le GIEC avertit qu’il reste à peine vingt ans pour limiter le pire.

Voici des extraits du communiqué du 9 août sur le changement climatique généralisé et rapide, d’intensité croissante :  IPCC_WGI-AR6-Press-Release_fr.pdf

« Les scientifiques observent l’évolution du climat dans toutes les régions de la planète et dans l’ensemble du système climatique, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié aujourd’hui. Nombre des changements relevés sont sans précédent depuis des milliers, voire des centaines de milliers d’années, et certains phénomènes déjà en cours – comme l’élévation continue du niveau de la mer – sont irréversibles sur des centaines ou des milliers d’années. Toutefois, des réductions fortes et soutenues des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre limiteraient le changement climatique. Alors que la qualité de l’air en bénéficierait rapidement, la stabilisation des températures mondiales pourrait prendre 20 à 30 ans, selon le rapport du Groupe de travail I du GIEC intitulé Changement climatique 2021 : les éléments scientifiques…

Le rapport fournit de nouvelles estimations de la possibilité que le réchauffement planétaire excède 1,5 °C au cours des prochaines décennies et fait valoir qu’à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5 °C, ou même à 2 °C, sera hors de portée. Le rapport montre que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont élevé les températures d’environ 1,1 °C depuis la période 1850-1900 et conclut que la température mondiale, en moyenne sur les 20 prochaines années, devrait atteindre ou franchir le seuil de 1,5 °C. Cette estimation s’appuie sur de meilleurs jeux de données d’observation pour évaluer le réchauffement passé, ainsi que sur les progrès accomplis dans la compréhension scientifique de la réponse du système climatique aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine…

Selon le rapport, les changements climatiques s’accentueront dans toutes les régions au cours des prochaines décennies. Dans le cas d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, les vagues de chaleur seront plus nombreuses, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes. Avec une hausse de 2 °C, les chaleurs extrêmes atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé publique. Mais il ne s’agit pas seulement de température. L’évolution du climat entraîne de nombreux changements qui diffèrent selon la région – et qui augmenteront tous avec la poursuite du réchauffement. Ces modifications concernent l’humidité et la sécheresse, les vents, la neige et la glace, les zones côtières et les océans.

Par exemple :

  • Le changement climatique intensifie le cycle de l’eau. Cela apporte des pluies plus intenses, avec les inondations qui les accompagnent, et des sécheresses plus intenses dans de nombreuses régions.
  • Le changement climatique modifie la répartition des pluies. Il est probable que les précipitations augmenteront aux hautes latitudes, alors qu’une baisse est projetée dans une grande partie des régions subtropicales. Des changements sont attendus dans les pluies de mousson, qui varieront d’une région à l’autre.
  • Les zones côtières seront confrontées à l’élévation du niveau de la mer tout au long du XXIe siècle, qui contribuera à accroître la fréquence et la gravité des inondations dans les zones de faible altitude et à accentuer l’érosion du littoral. Les épisodes de niveaux marins extrêmes qui survenaient une fois tous les 100 ans dans le passé pourraient se produire tous les ans d’ici à la fin du siècle.
  • La poursuite du réchauffement amplifiera le dégel du pergélisol et la perte de manteau neigeux saisonnier, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires et la diminution des glaces de mer arctiques en été.
  • Les changements dans l’océan, dont le réchauffement, la fréquence accrue des vagues de chaleur marines, l’acidification et la baisse de la teneur en oxygène, ont été clairement reliés aux activités humaines. Ils affectent les écosystèmes marins, aussi bien que les populations qui dépendent de ceux-ci, et ils se poursuivront au moins jusqu’à la fin de ce siècle.
  • Il est possible que certains aspects du changement climatique soient accentués dans les villes, notamment la chaleur (les milieux urbains étant souvent plus chauds que les zones environnantes) et, dans les villes côtières, les inondations dues à de fortes précipitations et à l’élévation du niveau de la mer…

On pourra consulter le résumé à l’intention des décideurs de la contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation, ainsi que des documents et informations supplémentaires, sur ce site. »

Le journal Le Monde a illustré ce rapport en 18 graphiques

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