A480, il faudrait commencer à penser à la suite…

Publié le 25 novembre 2021
© Alternatives_A480

La décision d’élargir l’A 480 à 2 fois 3 voies a été prise par un décret en août 2015 suite à un accord, resté longtemps secret (dévoilé par Raymond Avrillier), préparé par E. Macron ministre de l’économie de F. Hollande en avril 2015, et fervent défenseur des intérêts des sociétés d’autoroutes.

Le chantier de l’élargissement à deux fois trois voies se terminera en 2022, il restera à finaliser le chantier du Rondeau plus tard.

C’est donc le moment de penser à vérifier que les promesses qui ont fondé cet élargissement seront bien tenues, notamment qu’il n’y aura pas d’augmentation de trafic sur cette nouvelle autoroute élargie et qu’un observatoire sera mis en place pour s’en assurer.

En effet, chaque fois qu’il y a élargissement d’une voie, il y a un trafic induit, c’est ce qu’expliquent les spécialistes de ces questions voir par exemple ce billet de l’ADES.

Au moment des élections municipales, le Collectif citoyen pour des alternatives à l’élargissement de l’A480 avait demandé aux candidats, leur position « quant à la création d’un “Observatoire public des impacts de l’élargissement de l’A480 ”dédié au suivi de l’évolution d’indicateurs pertinents post travaux A480, notamment des effets du trafic induit. Ces indicateurs devraient être définis sur la base d’un “état-des-lieux” avant-projet, et la “brique élémentaire” de l’observation serait un comptage continu et en temps réel du trafic, sur le modèle de ce qui se fait sur la Rocade sud avec le Grenoble Trafic Lab (gtl.inrialpes.fr/). Associant l’Etat, AREA, les acteurs institutionnels et associatifs, les citoyens et les experts et scientifiques, l’Observatoire assurerait également une vigilance de la qualité de l’air, du bruit, de la sécurité des quartiers proches de l’autoroute, de même que de l’induction de trafic et des dynamiques périurbaines. Toutes les informations recueillies par l’Observatoire seraient rendues publiques. »

Pour les candidats élus maires à Grenoble, Le Pont de Claix et Sassenage les réponses étaient positives

Eric Piolle : « Comme dit précédemment, lors du chantier « Cœur de ville – cœur de Métropole », nous avons accepté la mise en place d’un Observatoire permanent, rendant ses analyses semestriellement, et associant tous les acteurs pour suivre et objectiver les effets de la réservation aux modes actifs et collectifs d’un boulevard où circulaient précédemment 10 à 15 000 véhicules. Il nous paraît évident que la transformation par élargissement d’un axe autoroutier où circule 100 à 120 000 véhicules mérite le même niveau de suivi et de transparence dans ses effets sur l’air, le bruit, les pratiques de mobilité, la sécurité routière, le cadre de vie et l’activité économique. »

Christophe Ferrari : « en cohérence avec l’orientation défendue par la Métropole, ses communes et le SMMAG depuis l’origine, je réaffirme être pleinement favorable à la création d’un observatoire du projet permettant de suivre les évolutions en phase travaux comme à l’issue et, le cas échéant, de définir des mesures correctrices, observatoire ayant naturellement vocation à associer des acteurs associatifs et citoyens »

Christian Coigné : « Je soutien bien évidemment et pleinement cette démarche sous condition qu’elle soit totalement transparente et impartiale. »

Des précisions sur Grenoble Trafic Lab (GTL) qui travaille sur la rocade sud (dans le sens Meylan, Echirolles) c’est « une plate-forme expérimentale pour la collecte en temps réel des données de trafic provenant d’un réseau dense de capteurs sans fil installés sur la rocade sud de Grenoble, direction est-ouest de A41 à A480. Les principaux composants du GTL sont : 130 capteurs magnéto-résistifs sur 10,5 km d’autoroute à deux voies (26 points de collecte), une base de données et une salle de démonstration. Les capteurs fournissent des données de trafic macroscopiques tels que le flux [veh./h], la vitesse [km / h], l’occupation [%]. Ils ont été mis en place en collaboration avec les autorités locales de trafic (DIR-CE) et Karrus-ITS. L’objectif du GTL est de recueillir des données denses à haute fréquence. Les données sont destinées au test de nouveaux algorithmes de prédiction de trafic, à la validation des modèles mathématiques de trafic, et à l’évaluation en temps réel des statistiques de trafic. »

Lors de la concertation préalable sur le nouveau Plan de Protection de l’Atmosphère qui devrait être arrêté avant l’été 2022, il y a eu des interventions demandant cette surveillance du trafic. Pour l’instant ce qui en a été retenu ne parle pas spécifiquement de l’Observatoire mais indique qu’une action portée par l’Etat et AREA ainsi que par ATMO et AURG, devra suivre les émissions de polluants issues de l’A480. Lors du comité de pilotage du 8 juillet 202108/07/21, il était précisé : « Suivre les émissions de PM et de NOx sur l’A480 via un contrat avec ATMO et l’AURG et suivre l’exposition de la population située à proximité de l’A480 aux PM et aux NOx via un contrat avec ATMO » Un prochain comité de pilotage se tiendra en décembre 2021. Ce serait l’occasion pour la Ville de Grenoble et la Métro de proposer la mise en place de l’Observatoire du trafic de l’A 480.

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