Des riverains exposés aux pesticides jusqu’à 100 mètres et plus de la zone d’épandage la plus proche !

Publié le 3 décembre 2021

Générations Futures est une association de défense de l’environnement. Elle a mené avec le laboratoire Yootest, une étude précise sur l’exposition des riverains des zones cultivées aux pesticides pour détecter la présence de pesticides dans l’air au niveau de leurs habitations de riverains proches d’une zone d’épandage, notamment à proximité de vignobles traités.

Une liste réduite de 30 pesticides a été établie, autorisant uniquement pour des usages agricoles à analyser en les sélectionnant parmi les plus utilisés en France.

Les résultats de cette étude démontrent que les pesticides se répandent jusqu’à au moins 100 mètres de la zone d’épandage. Donc la règlementation actuelle va devoir être revue qui fixe la limite d’épandage par rapport aux habitations seulement de 5 à 10 m.

Voici les principaux résultats :

« 79,3% des prélèvements analysés présentent au moins un résidu de pesticide !

La distance aux cultures influence ce pourcentage d’occurrence. Ainsi entre 95 % (fenêtre à moins de 21 m) 90% (fenêtre entre 20 et 100 m des cultures) et 50,0% (fenêtre à plus de 101 m des cultures) des échantillons présentent au moins un résidu de pesticide.

Les fenêtres situées à moins de 20 m des cultures présentent plus de pesticides différents (3,1 résidus de pesticides en moyenne) que celles situées entre 21 m et 100 m (2,6 résidus de pesticides en moyenne) et celles à plus de 101 m (1,2 résidus de pesticides en moyenne)

La plus grande partie (72,7%) des échantillons sans résidus de pesticides ont été prélevés sur des fenêtres situées à plus de 101 m des cultures. Cependant l’échantillon le plus éloigné des cultures avec des résidus de pesticides était situé à une distance de 1500 m de la première culture !

La nature des cultures influence également ce pourcentage. Ainsi il est plus fréquent de détecter des pesticides à proximité des vignes (94,4%) par rapport aux grandes cultures (73,1%). Sur les 30 pesticides recherchés, 15 ont été détectés au moins une fois. Il s’agit de 9 fongicides, 5 herbicides et 1 insecticide.

Parmi les substances recherchées et retrouvées on note 4 perturbateurs endocriniens suspectés ou avérés, un cancérigène possible (Lénacile), un reprotoxique suspecté le spiroxamine ou encore des SDHI (boscalid et fluopyram ).

Conclusion

Ces résultats obtenus sur un nombre limités d’échantillons demanderaient à être confirmés sur un plus grand nombre de prélèvements. Toutefois une tendance se dessine qui montre que l’exposition moyenne aux pesticides (en termes d’occurrence de résidus, de nombre de résidus trouvés et de concentration médiane) semble assez comparable dans notre échantillonnage dans les zones 0 à 20 m des cultures et 21 à 100m des cultures. On ne trouve des chiffres significativement plus bas que pour les prélèvements réalisés au-delà des 100m des cultures.

« Ces premiers résultats plaident donc pour la mise en place de zones sans traitement réellement efficaces, bien plus larges que les 5 à 10 m prévus actuellement. La distance de 100 m, demandée par Générations Futures et de nombreuses ONG depuis longtemps, semble bien avoir un effet très net sur la baisse de l’exposition aux pesticides. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

« Générations Futures demande au gouvernement, qui doit réécrire partiellement les textes sur l’utilisation des pesticides suite au récent jugement du conseil d’Etat, de prendre en compte cette situation afin de renforcer les distances trop faibles actuellement en place. » Ajoute t’il. »

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