Ressources en eau pour l’alimentation et l’agriculture, au bord de la rupture

Publié le 17 décembre 2021

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Food and Agriculture Organization FAO) a rendu son rapport 2021 sur l’état des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde, sous-titré « Des systèmes au bord de la rupture ». Ce rapport arrive au moment où les pressions que les humains exercent sur les sols et sur l’hydrologie s’intensifient et sont poussées à la limite de leur capacité de production. Les effets du changement climatique restreignent déjà la production pluviale et irriguée, et cela vient s’ajouter aux conséquences environnementales de décennies d’utilisation non durable.

Le rapport propose plusieurs messages sur la situation, les enjeux et les mesures à prendre concernant les ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde :

« La situation

Les systèmes pédologiques, édaphiques et hydrologiques, interconnectés, sont à la limite de leurs capacités.

Les données probantes convergent, révélant une détérioration des systèmes agricoles, qui retentit sur l’ensemble du système alimentaire mondial.

Les schémas actuels d’intensification de l’agriculture s’avèrent non durables.

Les pressions exercées sur les ressources en terres et en eau ont atteint un tel niveau qu’elles compromettent la productivité des principaux systèmes agricoles et menacent les moyens d’existence.

De plus en plus, les systèmes d’exploitation agricole reflètent une fracture.

Les vastes exploitations commerciales se taillent désormais la part du lion dans l’affectation des terres agricoles, tandis que l’émiettement des petites structures concentre l’agriculture de subsistance sur des terres exposées à la dégradation et au manque d’eau.

Les enjeux

La future production agricole dépendra de la gestion des risques qui menacent les terres et l’eau.

La gestion des terres, des sols et de l’eau doit se faire de façon plus coordonnée pour que les systèmes continuent de fonctionner. Ce point est essentiel si l’on veut maintenir les taux de croissance agricole requis sans mettre davantage en péril la production des services environnementaux.

Les ressources en terres et en eau devront être protégées.

Il ne reste désormais qu’une marge de manœuvre étroite pour renverser les tendances à la détérioration et à l’épuisement des ressources, or la complexité et l’ampleur de la tâche ne doivent pas être sous-estimées.

Les mesures à prendre

La gouvernance des terres et de l’eau doit être plus inclusive et adaptative.

Une gouvernance inclusive est essentielle pour allouer et gérer les ressources naturelles, faute de quoi les solutions techniques visant à atténuer la dégradation des terres et la pénurie d’eau n’ont guère de chances de réussir.

Des solutions intégrées doivent être planifiées à tous les niveaux pour pouvoir être portées à plus grande échelle.

La planification permet de définir des seuils critiques pour les systèmes de ressources naturelles et d’amener un renversement du mouvement de dégradation des terres si ces seuils sont intégrés dans des ensembles de mesures ou des programmes d’appui technique, institutionnel et financier et d’appui à la gouvernance.

L’innovation technique et managériale peut être orientée pour prendre en compte les priorités et accélérer la transformation.

Il est possible de prendre soin des sols négligés et de faire face à la sécheresse et au manque d’eau en adoptant de nouvelles approches technologiques et de nouvelles logiques de gestion.

Le soutien à l’agriculture et l’investissement dans ce secteur peuvent être réorientés vers des bénéfices sociaux et environnementaux résultant de la gestion des terres et de l’eau.

Il est désormais possible d’apporter aux projets agricoles un financement progressif, en plusieurs phases, qui peut être lié à des subventions redirigées pour maintenir le fonctionnement des systèmes pédologiques et hydrologiques. »

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