Guerre en Ukraine : quels effets à court terme sur l’économie française ?

Publié le 18 mars 2022

Une étude des chercheurs de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) permet d’appréhender l’effet de la guerre en Ukraine sur l’économie française. Une telle évaluation est bien sûr incertaine sans certitude sur l’évolution diplomatique et militaire et réduite à des hypothèses en particulier sur les sanctions et les réactions de politiques économiques pourtant essentielles.

Les chercheurs précisent que si des conséquences perçues comme négatives sont identifiées, cela ne doit pas être lu comme une critique de ces choix politiques mais comme une contribution à la meilleure manière de limiter les effets négatifs.

Ce document est volontairement synthétique et fait référence aux travaux existants pour approfondissement.

Voici leur conclusion :

« La guerre en Ukraine est un choc de revenu massif conduisant, sans réponse publique, à une chute du PIB de 2,5% et à une hausse de l’inflation de 3 à 4% dans l’estimation la plus haute d’une hausse durable des prix, sans modifications des comportements mais sans tenir compte d’une instabilité financière. La fourchette basse d’un conflit court réduit ces effets de ¾ à une baisse inférieure à 1 point de PIB.

La hausse du prix de l’énergie conduit à des effets anti-redistributifs qui devraient conduire à une réponse budgétaire pour les plus pauvres.

De ce fait, un soutien public d’au moins 1 point de PIB est probable, limitant la chute du PIB mais poussant l’inflation dans la fourchette haute.

Des instabilités financières sont possibles, ce qui augmenterait substantiellement ces effets sans tenir compte bien sûr d’extension de la guerre en Europe hors de l’Ukraine, qui changerait complètement la méthode d’estimation. »


Un autre article à lire sur ce sujet de l’Observatoire européen de la fiscalité rédigé par des chercheurs dont Th. Piketty et G. Zucman :

Sanctions efficaces contre les oligarques et importance d’un registre européen des actifs

« Cette note fournit des données sur l’inégalité des richesses en Russie et plaide en faveur d’un registre européen des actifs. La Russie présente les plus fortes inégalités de richesse en Europe. En outre, les ressortissants les plus riches de Russie dissimulent une grande partie de leur patrimoine dans des paradis fiscaux. L’architecture actuelle du système financier mondial empêche d’obtenir des informations complètes sur les bénéficiaires effectifs pour tous les types d’actifs et toutes les juridictions. Sous le toit d’un registre européen des actifs, les informations déjà existantes mais actuellement dispersées pourraient être rassemblées. Cela changerait la donne, ce qui se traduirait par des sanctions mieux ciblées et des outils efficaces pour lutter contre le blanchiment d’argent, la corruption et l’évasion fiscale. L’Union européenne pourrait jouer un rôle de pionnier en franchissant la prochaine étape vers une plus grande transparence financière. »

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