Budget 2022 de la Métro, un pari sur l’avenir ?

Publié le 25 mars 2022

Un très important travail mené par la majorité métropolitaine et notamment par le groupe UMA (écologistes de gauche et citoyens) qui a proposé avec insistance que la métropole s’engage plus fortement pour les transitions écologiques, énergétiques et sociales. Ce travail collectif a convergé vers un budget 2022 et une prospective financière pour la suite du mandat.

Le groupe UMA a retravaillé l’ensemble des projets d’investissements sur la période 2021-2026 en insistant sur les investissements cruciaux pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. On sait qu’il faut décarbonner en priorité les mobilités, les logements et l’alimentation. La responsabilité première des mobilités relève du SMMAG. Cependant, la Métro est également en première ligne puisqu’elle lui apporte des subventions importantes pour équilibrer le budget du SMMAG sur le périmètre métropolitain et qu’elle a en direct la responsabilité de développer les pistes cyclables et l’organisation de la future ZFE pour tous les véhicules.

Voir le détail des propositions du groupe UMA ici.

Le 25 mars le Plan Pluriannuel d’Investissements (PPI) de la Métro est arrêté. Il prévoit un montant de plus d’un milliard d’euros pour la période 2021-2026 et pour 630 M€ pour la période 2027-2030. Ceci représente un effort très important à la limite des possibilités techniques des services de la métropole.

On peut même s’inquiéter de sa faisabilité et de penser qu’il s’agit plus d’une annonce plutôt que d’un réel engagement, car le cabinet Klopfer qui avait fait une analyse fine des capacités financière de la métropole concluait dans son rapport : concernant un PPI de 976 M€ (moins d’un milliard) : « dans les perspectives actuelles d’évolution de l’autofinancement, l’envolée de la dette ne serait pas acceptée par les partenaires. Epargne nette négative dès 2024 et capacité désendettement de 16,7 ans en 2026 dette de 950 M€ en 2026 ».

Alors comment la Métro a pu s’engager dans un tel niveau d’investissement sans augmenter un tant soit peu, la taxe foncière pour maintenir une épargne suffisante ?

D’après nos informations il apparait que parallèlement au PPI, la Métro a travaillé sur une évolution des dépenses de fonctionnement jusqu’en 2026 qui fait d’importantes économies sur cette ligne. Entre 2022 et 2026 les dépenses de fonctionnement (hors intérêts de la dette), n’augmenteraient que de 3 M€ sur un total de 312 M€, ce qui est un blocage quasi-total des dépenses de fonctionnement durant le mandat.

Donc ce PPI à plus d’un milliard d’euros n’est pas un affichage, mais bien des engagements précis, finançables et qui pourront être vérifiés année par année.

Il reste tout de même de sérieuses inquiétudes sur les possibilités d’économies aussi importantes en fonctionnement dans une période où l’inflation repart et les incertitudes sur les dotations de l’Etat, lequel risque de faire payer aux collectivités la nécessité d’équilibrer son budget.

C’est pourquoi une légère augmentation de la taxe foncière métropolitaine qui aurait dû être effectuée dès 2022 et devrait être rediscutée en 2023, afin de permettre à la métropole de poursuivre une politique indispensable pour assurer un avenir vivable pour tous et toutes.

Par contre il apparait que le SMMAG n’est pas du tout à la hauteur des enjeux, en étant incapable d’appliquer le Plan de Déplacements Urbain (PDU 2030) adopté en 2019 par le SMTC. Il paye notamment le désengagement financier du département acté par la majorité de droite lors du changement des statuts du SMMAG, qui supprime chaque année 11 M€ de subventions en fonctionnement du département, alors qu’ils étaient inscrits dans les statuts adoptés par le département lors de la création du SMMAG en remplacement du SMTC. Il paye aussi la diminution du nombre d’usagers prenant les transports en commun depuis la crise sanitaire et se montre pour l’instant incapable d’enrayer cette situation, la diminution de l’offre n’a jamais été la bonne solution pour réattirer les usagers ou alors c’est une astuce pour faire baisser la fréquentation et justifier la baisse de l’offre !

A l’exemple d’autres métropoles, c’est le moment d’organiser des gratuités ciblées pour les catégories les plus fragiles et durant le week-end. Pour mettre en place rapidement la ZFE pour l’ensemble des véhicules, qui est le seul moyen de diminuer la pollution atmosphérique et la diminution des GES, il est nécessaire de prévoir une extension des alternatives à la voiture qui sont prévues dans le PDU et sont abandonnées pour l’instant par le SMMAG.

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