
Il serait temps que toutes les personnes qui s’excitent sur le règlement des piscines municipales grenobloises, regardent attentivement la réalité de ce que doit être un règlement de ce type de service public facultatif.
Il ne faut pas tout mélanger : les règles qui s’imposent à une piscine ouverte au public sont très différentes de ce qui s’impose sur une plage ou dans l’espace public où règne la plus grande liberté d’habillement.
La caractéristique des piscines ouvertes au public, c’est l’obligation légale de chlorer l’eau pour des questions d’hygiène et de santé publique. Or les réactions entre le chlore et les molécules organiques (issues de la décomposition de divers éléments, sueur, poils, débris de peau…) qui sont apportées par les usagers, dégagent un gaz irritant dont il faut minimiser les effets sur les agents de la piscine et les usagers. D’où les exigences fermes sur la nécessité de l’hygiène corporelle avant d’aller se baigner et des exigences sanitaires sur les tenues de bain, lesquelles peuvent avoir des impacts importants sur l’apport ou non de ces molécules organiques.
Pour bien comprendre pourquoi il y a la nécessité de règlementer les tenues de bain lorsque l’eau est chlorée, lire l’évaluation des risques sanitaires liés aux piscines, effectuée par l’ANSES, risques pour les baigneurs et les agents qui sont soumis aux émanations plus ou moins toxiques.
Les tenues doivent également assurer la sécurité des personnes qui se baignent en ne présentant pas de pans de tissus flottants, susceptibles de se prendre dans les bouches d’aspiration ou de gêner les secours en cas de nécessité.
Certaines associations ou groupes de pression cherchent à amener le débat soit sur la liberté de se vêtir comme on l’entend, sinon elles protestent contre une « discrimination », soit à l’inverse pour l’interdiction de vêtements à caractère religieux ou communautaire.
Ces expressions et revendications ne sont pas à prendre en compte lors de la rédaction du règlement sur les tenues de bain acceptées car c’est hors sujet. Le conseil municipal, dont c’est la compétence d’arrêter le règlement, n’a pas à céder à ces groupes de pression qui ne répondent pas aux bonnes questions que doivent se poser les élu-es.
Les seules règles qui peuvent être invoquées pour réglementer la tenue de bain en piscine sont des règles sanitaires et de sécurité des baigneurs-ses. Les exigences portent sur le type de tissu des tenues de bain : il faut qu’elles soient faites d’un tissu spécifiquement conçu pour la baignade (en élasthanne, exemple en Lycra), ajustées près du corps (maillots moulants) et ne doivent pas avoir été portées avant de venir à la piscine.
Est-ce qu’il y a nécessité de réviser un peu le règlement actuel ? Oui c’est une évidence, comme on doit le faire régulièrement pour tout acte règlementaire (voir le règlement actuel Les piscines municipales). Il n’y a aucune raison liée à l’hygiène et la sécurité d’interdire le monokini dans l’eau (actuellement il est toléré sur une serviette). Il faut aussi obliger à porter un bonnet de bain couvrant dans les piscines couvertes et permettre des protections contre les agressions du soleil sans avoir besoin de présenter un certificat médical.
Donc pas de fantaisies type volants ou de tenues amples. Le maillot doit être obligatoirement moulant et l’usager doit respecter les douches préalables. Il faut des règles simples afin qu’il n’y ait pas de difficultés d’interprétation qui pourraient créer des polémiques, c’est au conseil municipal d’être clair, et non aux agents des piscines de devoir interpréter un règlement non rigoureux.