Nous relayons un appel à se mobiliser contre le projet de Métrocâble qui doit passer encore une étape décisive : l’enquête publique qui devrait être prochainement annoncée.
Nous pensons que le câble peut être parfois une solution pour des transports en commun. Le projet du SMMAG a été pensé lors de l’élaboration du PDU 2030 et il avait sa cohérence avec la mise en place d’un bus à haut niveau de service (BHNS), donc rapide et de grande capacité, qui relierait la Presqu’île au Grésivaudan et les grandes entreprises en lien avec les laboratoires de la Presqu’ile. Cela avait du sens.
Maintenant que le SMMAG a abandonné le BHNS, l’intérêt du câble est nettement moins intéressant.
Le SMMAG a d’importantes difficultés financières suite à la pandémie et au retrait financier du Conseil départemental de l’Isère (qui apportait annuellement 11 M€ en fonctionnement). Il est incapable de maintenir l’offre de transports en commun à un niveau suffisant pour soutenir l’attractivité des principales lignes de transport sur la métropole ce qui dégrade un service public essentiel. Pour le moment le câble, vu son coût très important, devrait être mis en sommeil afin de permettre au SMMAG de compléter le maillage du réseau de TC existant pour le redynamiser fortement.
Voici le texte de l’appel à se mobiliser contre le projet de câble du SMMAG :
« Le projet de Métrocâble, porté par le SMMAG, prévoit de construire un téléphérique sur 3,7 Km entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux, en passant par le sud de Sassenage et la Presqu’île scientifique. Le but avancé est d’anticiper les besoins de mobilité sur un secteur en pleine transformation desservant plusieurs projets d’aménagement (Opération Portes du Vercors à Fontaine / Sassenage, aménagement de la Presqu’île et de l’Esplanade à Grenoble).
Présenté comme « la meilleure solution pour répondre aux besoins de mobilité présents et futurs », ce projet fait pourtant l’objet de nombreuses controverses que nous allons développer ci-dessous. Nous souhaitons affirmer notre opposition au Métrocable en raison de ses conséquences sur notre territoire, et appelons à se mobiliser dès aujourd’hui contre celui-ci.
En effet, sous couvert de transport écologique, il nous paraît important de bien comprendre ce que va permettre ce projet. Il anticipe avant tout la création de nouveaux logements, commerces et bureaux, notamment sur plusieurs dizaines d’hectares de terres agricoles à Portes du Vercors. Il nous parait contradictoire de prétendre construire un transport écologique si lui-même participe à la bétonisation de terres agricoles, ainsi qu’à la destruction d’un écosystème. Et ce, alors même que la Métropole affirme porter des ambitions fortes en matière de préservation de l’environnement au sein de son territoire (cf Plan Climat Air Energie Métropolitain).
Pour nous, ce projet ne répond à aucun besoin existant de transports : il en crée un de toutes pièces. La fréquentation estimée par le SMMAG apparaît complètement démesurée, en comparaison avec la fréquentation des lignes de bus actuelles.
Il n’amène pas d’amélioration globale des temps de trajet pour les usager-e-s. Et s’il présente un certain avantage pour les voyageurs-ses souhaitant rejoindre la Presqu’ile depuis Saint-Martin-le-Vinoux, il n’a, en revanche, aucun intérêt pour celles et ceux venant de Fontaine et Sassenage. Ces dernier-e-s bénéficient actuellement de bus directs vers la Presqu’île qui seront supprimés, obligeant souvent à un voire plusieurs changements, alors que la partie Fontaine-Presqu’ile représente 85% du trajet projeté (3,1 km sur 3,7 km). Par ailleurs, sur une aussi courte distance, le vélo reste dans tous les cas, plus rapide.
Son coût est de 80 millions d’euros (65 millions pour le câble, 15 millions pour la station de la Poya). Une somme considérable quand on connaît les dépenses annuelles du SMMAG qui s’élèvent à 160 millions d’euros. Ainsi, ce projet limiterait pour plusieurs années les investissements pour d’autres potentielles améliorations des transports publics de la métropole.
Ce projet veut faire plier à sa convenance les documents d’urbanisme comme le PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) et le PPRI (Plan de Prévention des Risques Inondations), alors même que les projets d’aménagement sont censés se plier à ces documents. La Métro fait ainsi pression sur les services de l’Etat pour obtenir des dérogations à l’interdiction de construire en zone inondable non-urbanisée, qui contrarie aussi bien la construction des gares du téléphérique que des immeubles des Portes du Vercors
Enfin, de nombreuses alternatives existent. Pour n’en citer que trois : le projet de passerelle pour piétons et vélos entre la Presqu’ile et Fontaine qui est aujourd’hui à l’arrêt, faute de financement ; le prolongement et l’augmentation de la fréquence des lignes de bus existantes ; ainsi que l’amélioration des itinéraires cyclables
Pour toutes ces raisons, il nous semble aujourd’hui essentiel de se mobiliser et d’envoyer un signal fort à la Métropole, au SMMAG et aux différentes mairies concernées. Ce projet, s’il est construit seulement sur une petite partie de la Métropole, concerne l’ensemble de son territoire, par son impact futur sur des terres agricoles, par son coût financier et par ce qu’il dit de nos politiques métropolitaines. Nous refusons de nous laisser imposer, encore une fois, un projet inutile, pensé dans des bureaux pour répondre à des logiques d’attractivité, bien loin des préoccupations et des besoins des habitant-e-s de la métropole. »
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Mots-clefs : SMMAG, Transport par câble