Un nouveau gouvernement sans surprise

Publié le 8 juillet 2022

Le gouvernement Borne 2 est sans surprise avec un penchant toujours très prononcé à droite avec B. Le Maire, G. Darmanin en tête de gondole et le nouveau ministre de l’écologie qui est un conservateur très à droite. Ce qui saute aux yeux lorsqu’on examine le gouvernement c’est une pratique de la parité assez curieuse. Il y a 17 ministres (dont la première ministre) avec 11 hommes et seulement 6 femmes ! Puis 10 ministres délégués (dont seulement 3 femmes) et enfin des sous ministres (10 secrétaires d’Etat dont 9 femmes !!!). C’est presque un gag.

Alors qu’il y a, plus que jamais urgence sociale, écologique et sanitaire, le président a mis plus de deux mois à mettre en place un gouvernement qui vient enfin expliquer aux parlementaires quelle sera sa politique.

Mais on est resté sur notre faim, suite au discours de politique générale de la Première ministre qui a été un catalogue à la Prévert, sans surprise et surtout sans entrer dans le détail du financement de cette politique attrape tout. Cela ressemblait à un discours de campagne électorale destiné à trouver les majorités nécessaires aux votes des prochaines lois.

Avec une certaine habileté la Première ministre a indiqué que la discussion des projets de lois pourrait débuter au Sénat, dominé par la droite, ce qui permettrait de laisser se dessiner plus facilement les compromis recherchés avec les parlementaires LR.

Notre députée de l’Isère, Nupes-écologiste, Cyrielle Chatelain a répondu avec détermination et clarté à la Première ministre : Discours de politique générale d’E.Borne: discours de Cyrielle Chatelain, coprésidte des Écolos AN – YouTube

La première ministre n’a pas demandé un vote de confiance à l’Assemblée Nationale car elle ne l’aurait pas obtenu. Il est normal que l’ensemble de la gauche et des écologistes dépose une motion de censure même si elle n’a aucune chance de passer car ni LR ni le RN ne voudront s’y associer. Mais il est important de montrer une opposition ferme et claire à la politique Macron- Borne.

Voici le texte de cette motion de censure présentée par 150 député-es qui sera débattue lundi 11 juillet :

« À l’issue des élections législatives des 12 et 19 juin dernier, le président de la République ne dispose pas au sein de l’Assemblée nationale d’une majorité absolue de députés soutenant le programme qu’il a défendu à l’élection présidentielle.

Nommée le 17 mai 2022 par le président de la République, la Première ministre Elisabeth Borne a été confirmée dans ses fonctions au lendemain du second tour des élections législatives et a remanié sans inflexion significative son gouvernement le 4 juillet. Elle doit prononcer son discours de politique générale ce mercredi 6 juillet à 15h. Mais contrairement à la tradition républicaine appliquée depuis des décennies, et à la pratique ininterrompue depuis 30 ans, la Première ministre n’a pas souhaité, en application de l’article 49-1 de la Constitution, engager la responsabilité du Gouvernement sur cette déclaration.

Alors même que la situation nouvelle voulue par les Français.es offre une opportunité inédite à l’expression d’un véritable parlementarisme, la Première ministre annonce d’ores et déjà son refus de solliciter ce vote de confiance. Elle constate de fait qu’elle n’est soutenue que par la minorité présidentielle, insuffisante pour approuver ce discours de politique générale, et ferme pourtant toute voie au débat parlementaire.

En l’absence de vote de confiance, nous n’avons d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance. Il en va du nécessaire respect du Parlement, encore plus dans cette période nouvelle qui doit permettre de le voir jouer un rôle accru.

En l’absence de vote de confiance, et sans réaction des parlementaires, la minorité présidentielle ne manquerait pas d’invoquer une confiance implicite du Parlement.

En l’absence de vote de confiance, il n’y a pas, pour chaque député, d’expression par un vote solennel du choix d’être dans le soutien ou l’opposition au Gouvernement.

En l’absence de vote de confiance, le choix est fait de rompre l’équilibre institutionnel actuel du Premier ministre, évidemment choisi par le Président de la République mais dont la légitimité procède aussi du Parlement par ce vote de confiance.

Pour toutes ces raisons, nous, députées et députés, considérons qu’il est primordial de maintenir chaque fois que possible la possibilité pour les parlementaires de s’exprimer par un vote. C’est pourquoi nous avons décidé de faire usage des dispositions de l’article 49 alinéa 2 de la Constitution et des articles 153 et suivants du Règlement de l’Assemblée nationale, pour permettre une expression démocratique par un vote solennel traduisant notre défiance à l’endroit de ce Gouvernement. »

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