France urbaine, l’association des grandes villes, agglomérations et métropoles de France a participé au Colloque International « Villes & Santé mentale », organisé à Nantes la semaine dernière. France urbaine appelle depuis plusieurs mois à faire de la santé mentale une priorité nationale, elle fait trois propositions :
- Augmenter les moyens dédiés à la santé mentale, notamment des enfants et des jeunes, en multipliant et sécurisant les lieux d’écoute et d’accueil et en renforçant les moyens du secteur pédopsychiatrique ;
- Décloisonner les pratiques en intégrant systématiquement la santé mentale dans l’offre de soins de premier recours et l’offre médico-sociale ;
- Faciliter le parcours de soins à tout âge de la vie par la coordination de dispositifs de proximité basés sur la transdisciplinarité entre praticiens et la transversalité entre acteurs du territoire pour construire de nouvelles solutions intégrées.
« Les troubles psychiques représentent la deuxième cause de handicap dans le monde, réduisant l’espérance de vie des personnes qui en souffrent et représentant un poids économique considérable. La crise sanitaire a mis en lumière les enjeux de santé mentale dans la société. Pour autant, la méconnaissance, le manque d’investissement et la stigmatisation autour des troubles psychiques restent malheureusement importants. Aujourd’hui, une personne sur quatre est confrontée au cours de sa vie à un trouble mental. C’est même la quatrième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans. Le taux de suicide chez les sujets âgés demeure quant à lui trop souvent passé sous silence, alors qu’il représente 30% de l’ensemble des suicides.
Face à ce constat, le colloque International « Villes & Santé Mentale » a pour objectif de mettre en valeur les actions menées par les villes et changer le regard de la société sur la santé mentale au sein des villes, en interrogeant ses liens avec l’ensemble des déterminants sociaux et environnementaux : l’urbanisme, l’architecture, le logement, l’environnement, les arts, le sport, et plus globalement, son articulation avec l’ensemble des politiques publiques locales et leurs outils de programmation et de planification…
Les villes, agglomérations et métropoles disposent de nombreuses opportunités d’améliorer la santé mentale de ses habitants, notamment en accélérant la transition écologique, en agissant pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales, assurer la proximité et l’accessibilité des services publics, donner des perspectives d’emplois, faciliter l’accès à un logement abordable pour toutes et tous ou en développant les pratiques culturelles, artistiques et sportives. Elles ont aussi à leur disposition des outils précieux d’actions, d’initiatives et de programmations, à l’instar des contrats locaux de santé (CLS), des conseils locaux de santé mentale (CLSM), des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) ou des ateliers santé-ville (ASV).
L’espace urbain est un riche laboratoire aux multiples leviers au service de l’amélioration de la santé mentale de la population. Les élus des grandes villes, agglomérations et métropoles appellent à conduire des politiques ambitieuses pour garantir une santé véritablement inclusive et des territoires hospitaliers et ouverts, faisant du bien-être un véritable indicateur de la qualité de vie dans les villes.
Lire ici un Appel des villes à l’occasion de ce colloque à Nantes, 26 villes dont Grenoble s’engagent à se mobiliser pour la santé mentale.