Les orientations budgétaires pour 2023 à la Métro

Publié le 16 décembre 2022

Chaque année, moins de deux mois avant le vote du budget annuel, les collectivités publiques doivent débattre sans vote du ROB (rapport d’orientations budgétaires). Pour l’ensemble des collectivités locales, l’avenir dépend notamment des choix budgétaires nationaux qui seront fixés dans la loi de finances 2023 fin décembre 2022.

Le budget 2023 de la métropole est moins sensible pour l’instant à l’inflation, que ceux des communes, notamment sur les prix de l’énergie car ses contrats arrivent à échéance fin 2023.

Pour les dépenses de personnels, elle maintient constante la masse salariale en jouant sur le non remplacement de nombreux départs à cause de la difficulté de recrutement (qui touche de nombreuses collectivités), mais cette situation peut évoluer et repartir à la hausse.

Le budget 2022 avait été préparé avec beaucoup de précautions pour essayer d’augmenter au mieux les investissements surtout pour la transition écologique. Un plan pluriannuel d’investissements a été voté par le conseil métropolitain. Or le ROB indique que certaines autorisations de programme vont être diminuées mais sans fournir d’explication. Il y a fort à craindre que les investissements prévus ne soient pas réalisés ou dérivent dans le temps. 

C’est 191 M€ de crédits de paiement qui ont été votés dans le budget 2022, or ce qui est annoncé dans le ROB, c’est seulement 175 M€.

Lors du vote du budget 2023, il faudra que le niveau d’investissements soit élaboré aussi en fonction des demandes de la Convention citoyenne sur le climat métropolitaine. Les arbitrages seront faits en mars.

Si, pour des raisons financières, des investissements doivent être remis en cause, ce ne peut être au détriment de la transition énergétique et écologique sinon la Métro prendra du retard au moment même où l’Etat dans le budget 2023 est lui-même très en retard sur les promesses faites par le président Macron lorsqu’il se prétendait écologiste

Pour le budget principal, il est prévu que l’équilibre budgétaire soit maintenu avec des recettes de fonctionnement qui devraient passer de 395 M€ à 415 M€, soit 20 M€ de plus, alors que les dépenses n’augmenteront que de 15 M€. Il s’agira notamment de 4,5 M€ d’augmentation des frais financiers suite à l’augmentation des taux d’intérêts, d’1 M€ pour les fluides, d’environ 1 M€ pour la subvention au SDIS, de 4 M€ supplémentaires pour le SMMAG, 2M€ pour la DSC et 1 M€ pour les budgets annexes.

Pour justifier l’augmentation très importante pour le SMMAG, la Métro indique :

« La participation la plus importante est celle prévue pour le SMMAG de 20,5 M€, comme en 2022. A cette participation, s’ajoute une enveloppe de précaution de 4 M€ au vu du surcoût énergétique de plus de 10 M€ annoncé par la SPL M TAG sur l’exploitation du réseau et plus particulièrement des trams qui s’ajoute aux 10 M€ d’augmentation dus à l’indexation du forfait de charges versé à la SPL pour l’exploitation du réseau de transport en commun ainsi qu’à l’augmentation des frais financiers d’au moins 6 M€. Le secteur des transports en commun qui n’a toujours pas retrouvé le niveau de fréquentation antérieur à la crise du COVID se prend maintenant de plein fouet la crise sur l’énergie dont il est très dépendant. »La capacité de désendettement du budget principal en 2023 serait de 9,5 années, contre 9 années en 2022, ce qui est encore confortable.

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